EN : Kadir et l’OM, ça s’annonce mal

Nous vous annoncions il y a quelques jours de cela, dans ces mêmes colonnes, que la situation du milieu de terrain Foued Kadir à l’Olympique de Marseille était de plus en plus inconfortable ; il semble que les choses aient encore évolués négativement pour l’Algérien.

Il cristallise injustement le mécontentement général

Une expression populaire française dit que «la France est le pays du fromage et des étiquettes», car on a la fâcheuse manie dans ce pays d’étiqueter tout et n’importe quoi. Le problème c’est que lorsqu’on vous colle une étiquette, elle semble vous coller à la peau et on a vraiment du mal à s’en débarrasser. Comme l’Olympique de Marseille fait vendre du papier, et que la saison passée, il n’y a pas eu de crise majeure au club, qui a de surcroît réussi à finir deuxième du championnat avec un effectif limité, les médias ont décidé de faire leur choux gras et d’attaquer le club, son président Vincent Labrune, et surtout son directeur sportif, José Anigo, en qualifiant leur recrutement hivernal de «flop». Et comme il faut des noms et que certains joueurs du club phocéen, qui ont des agents ayant leurs entrées dans les médias et certaines rédactions, les deux petits internationaux africains Foued Kadir l’Algérien et Modou Sougou le Sénégalais, sont donnés en pâture à la vindicte populaire. Il ne se passe pas un jour sans que le nom Kadir n’apparaisse à côté du mot échec ou flop du mercato, même lorsque le sujet est autre. C’est tout ce matraquage médiatique, plus que ses performances sportives, qui ont placardisé le numéro 14 de l’équipe nationale.

 

Elie Baup l’a défendu au départ, mais…

Car même s’il est vrai que Foued Kadir n’a pas eu la réussite escomptée à Marseille, à tel point que certains demandent le licenciement de José Anigo pour faute professionnelle grave,  il faut savoir raison garder. L’Algérien n’a coûté que 500 000 €, il est arrivé en janvier, en provenance d’Afrique du Sud et dans un froid sibérien, il n’a eu que trois matchs et quelques bribes de match pour s’imposer avant d’être écarté. On est loin des scandales Gignac, acheté 18 millions d’euros, avec un salaire mirobolant et qui a fait une année blanche dans laquelle il a eu des problèmes de poids, avant de revenir et de Yohan Gourcuff, qui a coûté 21 millions d’euros à l’autre Olympique, celui de Lyon et qui n’a rien fait. Le nom et le prénom «Foued Kadir» sont devenus une sorte d’expression ou de reflexe pavlovien, lorsqu’on parle d’échec au mercato du côté des médias français où on pousse à la «placardisation» du joueur. A tel point que son entraîneur, Elie Baup, qui l’avait pourtant défendu le 4 juillet dernier, ne parle plus de lui, de peur d’être éclaboussé par cette poussée médiatique ou d’être rendu responsable de ce soi-disant énorme échec.

 

L’OM ne compte plus sur lui

La direction de l’Olympique de Marseille ne semble plus compter sur lui. Et elle a envoyé des messages forts en ce sens en direction des médias en précisant, alors qu’il y a déjà pléthore de milieu de terrain gauche et droit dans son effectif, qu’elle allait encore étoffer ce compartiment. Du côté du club phocéen, on a même donné en «Off» l’ordre d’importance des joueurs par rapport à leur poste, et malheureusement, Foued Kadir est annoncé en queue de peloton, comme on dit dans le jargon cycliste. A droite, le classement s’annonce comme le suivant : Dimitri Payet, Jordan Ayew, Morgan Amalfitano, Foued Kadir et  Modou Sougou. A gauche, André Ayew, Dimitri Payet et Foued Kadir. L’OM a déjà 6 joueurs pour 2 postes, et cela risque de faire 8 si Florian Thauvin et Romain Alessandrini, ciblés par le club phocéen, venaient à arriver. Autant dire que les choses s’annoncent mal.

 

Foued doit trouver un autre club

Même s’il est plus victime qu’acteur de cette situation, ses mauvaises performances sur le terrain, qui avaient déjà fragilisé sa situation dans le club phocéen, associées à un lynchage médiatique à la fois télévisuel, radiophonique, sur le web et dans la presse écrite font qu’il ne soit plus le bienvenu, aussi bien du côté du staff technique que celui de la direction et des supporters. Car la foule marseillaise a été totalement intoxiquée par les médias et son nom est associé à «échec, gâchis, flop» et autres mots aussi désagréables les uns les autres du côté de la Canebière. Il n’y a qu’à lire les forums des supporters pour s’en rendre compte. L’Algérien, qui ne l’oublions pas, avait fait un début de saison tonitruant, avec son ancien club, Valenciennes, a les qualités à la fois techniques, physiques, mais surtout mentales pour rebondir dans un autre club, à condition qu’on lui fasse confiance et qu’on lui donne les clés du jeu, comme on les lui donnait du côté du VAFC. Même si son image est écornée médiatiquement parlant, en cette année charnière, avec peut-être une Coupe du monde au bout, dans une équipe nationale où les places sont très chères, Foued Kadir et son agent, devront vite trouver un autre club. Un club français plus modeste ou un club européen qui offrirait des garanties en termes de temps de jeu à l’Algérien et lui permettrait d’oublier une parenthèse marseillaise, qu’il décrivait comme un rêve au départ et qui est en train de virer au cauchemar.

M. B.

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