USMH-Elamali : «Si on ne veut plus de moi, qu’on me le dise»

Amine Elamali ne compte pas reprendre les entraînements avant de toucher son dû. Il dit se sentir complètement abandonné, sa situation financière est la source de tous ses maux, ce qui l’a poussé à boycotter les entraînements jusqu’à ce que la direction lui paye ses arriérés. Issue d’une famille modeste, il nous a fait savoir dans cet entretien qu’il est la seule source de revenu et que toute sa famille ne se nourrit que de son football.

- Amine, vous ne vous-êtes pas présenté au stade lors du dernier match amical, peut-on en connaître les raisons ?

- Oui, la raison est toute simple, je n’ai pas voulu venir à cause de mes arriérés que je n’ai pas touchés. Je ne peux pas reprendre le travail tant que je n’ai pas perçu mon dû. La direction m’a promis de me payer, mais elle ne l’a pas fait, c’est pour ça que j’ai décidé de boycotter les entraînements jusqu’à ce que le président se décide à me payer.

- Avez-vous parlé avec lui ?

- Oui, j’ai parlé avec lui avant même le début du stage, maintenant, il ne décroche plus son téléphone, je l’ai appelé un millier de fois, en vain. Mon agent aussi l’a appelé, mais il ne décroche jamais, je ne comprends pas ce que cela veut dire.

- Que réclamez-vous exactement ?

- Mes 4 mois de la saison dernière, rien de plus. Je suis responsable de famille, j’ai des bouches à nourrir. Vraiment, il y a de quoi être complètement dégoûté. Si on ne veut plus de moi, qu’on me le dise. Si je suis là, c’est pour jouer, pas pour passer mon temps à réfléchir à comment joindre les deux bouts.

- Que vous a dit le président avant d’aller à Aïn Témouchent ?

- Avant d’entrer en stage, le président m’a promis de me donner 2 mois de salaire sur les 4 mois qu’il me doit, c’était donc prévu que je les encaisse pendant ou, dans le pire des cas, à la fin du stage. A la fin, je n’ai pas pris mes deux mois, et je n’ai pas vu la «couleur» du chèque dont il m’a parlé. Aujourd’hui, je le dit, s’il n’a plus besoin de moi, qu’il me libère, car on agit ainsi quand on veut liquider un joueur, c’est une façon indirecte de pousser quelqu’un à la porte, si c’est le cas, qu’on me le dise.

- A-t-on répondu à votre demande d’appartement ?

- On me dit oui, mais il n’y a rien de concret pour le moment. En tout cas, c’est Salim Rebah qui est en contact avec moi à ce sujet avec Laïb. Mais, pour le moment, l’appartement, ce n’est pas un problème, je veux juste avoir mon argent, c’est mon droit.

- Faites-vous partie de ceux qui n’ont pas apprécié que de nouveaux joueurs touchent des avances et qu’il n’y ait pas d’argent pour vous ?

- Non, pas du tout. Au contraire, je suis content pour eux qu’ils touchent une avance, cela les motive et ça ne pourrait être que bénéfique pour l’équipe, ce n’est pas comme mon cas. Comment voulez-vous que je sois efficace quand mon moral est au plus bas. L’argent est une source de motivation et je suis content pour les nouveaux, tels que Boussehaba, d’avoir eu une avance. Il aura le moral au beau fixe, ce qui aidera l’équipe. Moi, je défends ma cause, j’ai des bouches à nourrir, on est en plein Ramadhan, l’Aïd approche. Je le répète, si on veut me liquider, qu’on me donne ma libération et je m’en vais.

- Ne craignez-vous pas la réaction des supporters ?

- Les supporters doivent me comprendre, j’ai des responsabilités, ce n’est pas facile, si j’ai arrêté les entraînements, c’est parce que je sais que je vais travailler à même pas 30% de mes capacités, je ne suis pas un tricheur. Quand je travaille, j’aime être concentré à fond sur mon boulot, je ne vais pas aller m’entraîner pour faire semblant, je ne sais pas faire semblant. Les gens doivent aussi comprendre qu’une motivation va de soi, il ne faut pas pointer du doigt directement un joueur, il faut comprendre ce qu’il y a derrière.

- Aucun dirigeant ne vous a appelé ?

- Non, aucun. Peut-être qu’ils n’ont pas besoin de moi pour ne pas chercher si je vais bien ou pas.

- Et Charef vous a-t-il parlé ? Ne craignez-vous pas sa réaction?

- Je ne lui ai pas parlé, mais il est au courant de tout, et je ne crois pas qu’il va m’en vouloir de réclamer mon dû. Malheureusement, j’aurais aimé continuer à travailler, mais il est impossible quand on a la tête ailleurs.

- La solution serait quoi, selon vous ?

- Quand je toucherai mon argent, je reprendrai. Je n’ai pas d’autre choix que de boycotter, ce n’est pas de gaité de cœur que je ne m’entraîne plus. Pour l’instant, je suis à l’hôtel à Ouled Fayet et j’attends qu’on me régularise pour reprendre.

R. H.

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