Raouraoua : «Je ne veux pas de l’Egypte»

Le président de la Fédération algérienne de football était l’invité hier matin de la Chaîne 3 de la radio algérienne. Raouraoua, comme chaque début de saison, a évoqué plusieurs sujets ayant un lien avec le secteur qu’il gère.

- «Rater le Mondial serait une grosse déception»

Du dossier du professionnalisme à la formation, en passant par l’exploit partiellement réalisé par les Verts en atteignant le dernier tour avant le Mondial, le membre exécutif de la FIFA a fait le tour des événements footballistiques en mettant l’accent notamment sur la brillante qualif’ des Verts aux barrages. Il a fait un petit récapitulatif pour en déduire que «l’échec de la CAN était une étape inévitable dans la reconstruction de cette équipe nationale».

«Si on avait renvoyé Halilhodzic, on serait actuellement en train de patauger»  

Après la CAN, Raouraoua avait insisté sur la continuité. Le sélectionneur a demandé à partir, mais le président de la FAF l’avait retenu, il savait que les événements allaient s’enchaîner et qu’il allait être difficile de joindre tous les bouts. 8 mois plus tard, il ne regrette pas sa décision : «On aurait renvoyé Halilhodzic, aujourd’hui ont aurait été dans une situation différente, une autre personne aurait rejoint la barre technique et, actuellement, elle serait en train de reconstruire, ce qui aurait été pénible et difficile.»

«La qualif’ au Mondial du Brésil donnera une impulsion nouvelle à notre football»

A J-2 du tirage des éliminatoires du Mondial, prévu au Caire, le président de la FAF attend avec impatience de connaître le prochain adversaire de l’EN. Pour lui, une qualif’ au Mondial est presque décisive pour l’avenir du foot national : «Je souhaite gagner sur l’ensemble des deux matches et de se qualifier pour la Coupe du monde du Brésil ; ça donnera une impulsion nouvelle au football national.»

«J’ai dit aux joueurs et au staff que quel, que soit l’adversaire, il faut le battre »

«Pour ce qui est du tirage au sort, d’abord, je m’apprête à aller au Caire pour y assister, mais pas seulement pour ça, car on a des réunions de la CAF, ce qu’on appelle les réunions de septembre. Elles concernent une quinzaine de commissions et se termine par une réunion du bureau exécutif. Quant au tirage, j’y vais d’une manière sereine. J’ai dit aux joueurs et au staff que, l’équipe qui sera en face, il faudra la battre, on n’a pas le choix. Si on ne peut pas battre l’équipe tirée, c’est qu’on ne mérite pas d’aller au Mondial, et le rater serait une grosse déception.»

«Un match contre l’Egypte sera entouré de choses extra-sportives»

Raouraoua, comme tout Algérien, a ses préférences, mais ne cache pas qu’il voudrait bien éviter l’Egypte, l’expérience de 2009 ayant visiblement laissé des séquelles : «Ça ne me gênera pas, mais, au fond de moi, je ne voudrai pas hériter de l’Egypte, parce qu’un match comme ça est entouré de choses subjectives, c’est des choses extra sportives, comme dans chaque match derby. Donc, notre seul objectif est de battre l’équipe qui sera en face, c’est tout.»

«Nos pros feraient mieux de prendre de petits clubs pour jouer»

Halilhodzic l’a dit, Raouraoua aussi, l’EN risque gros avec la récente mode des professionnels algériens qui choisissent de grands clubs et l’argent au détriment du temps de jeu : «On a des joueurs de qualité, ils n’ont pas la chance de briller. Comme les joueurs de l’EN ayant choisi de faire banquette, il y a des joueurs qui préfèrent jouer dans de grands clubs,  privilégient le gain au lieu de prendre un club plus bas et de jouer et faire des concessions financières.»

«Je n’aime pas le classement FIFA, il n’est pas objectif»

Même s’il fait partie du bureau exécutif de la FIFA, Raouraoua reconnaît qu’il n’aime pas du tout le classement FIFA, il réclame une décentralisation de ce classement : «Je n’aime pas le classement FIFA, il n est pas objectif, il obéit à des règles qui ne reflètent pas les valeurs individuelles intrinsèques  de chaque nation, car on ne peut pas comparer des équipes européennes à d’autres asiatiques, africaines ou latino-américaines. J’avais mené une bataille pour qu’il soit modifié, il l’a été, mais pas assez, il faut que les équipes soient classées par continent.»

«L’EN ne reflète pas le foot national»

Le président de la fédé a reconnu que malgré le progrès effectué par l’EN, son plan pour booster le football national est loin d’être accompli : «L’équipe nationale actuelle A n’est pas du tout le reflet du foot national, puisqu’elle est composée à plus de 90% de joueurs qui nous viennent de l’étranger», dira-t-il.

«Les sélections U17 et U20 ne joueront pas la prochaine CAN ni le prochain Mondial»

Avec la nouvelle DTN, le président de la FAF a pris la décision de priver les U17 et les U20 de jouer les éliminatoires de la prochaine CAN et du Mondial. Il table sur la CAN de 2017 pour préparer les JO de 2020 : «On a fini par comprendre pourquoi l’Egypte ne joue habituellement pas des compétitions U17, elle ne joue que les U20. Elle fait un travail de base e c’est pour ça qu’on a décidé de ne pas participer aux prochaines CAN U17 et U20 parce que aller préparer en pompier des compétitions comme ça ne sert à rien, il vaut mieux arrêter et préparer la suivante, celle de 2017. Pourquoi ? Pour nous permettre de bien former ces catégories-là. On attaquera la préparation d’une équipe dans les âges nécessaires pour préparer les compétitions de 2017. Que ce soit les U17 ou les U20, ils joueront les CAN et le Mondial des deux catégories. Ils seront l’équipe olympique de 2020, jusque-là, ils partaient dans la nature.» Et d’enchaîner : «A partir de cette saison, il y aura des superviseurs pour suivre le championnat U21, pour proposer des joueurs, pour la préparation de l’équipe olympique aux JO de 2016 et on sera qualifiés directement au tournoi qualificatif si on l’organise, puisqu’on a déjà postulé pour le tournoi final de 2015.»

 «Les clubs algériens feraient mieux de renoncer aux compétitions africaines cette année»

Après avoir encensé la JSK qui, à ses yeux, est la fierté et le seul club qui a réussi à se hisser parmi les grands du continents grâce à certains facteurs de réussite, Raouraoua a évoqué la possibilité et son souhait de voir les clubs algériens renoncer à la coupe d’Afrique. Pour lui, c’est une grosse perte d’argent et les sommes dépensées peuvent aider ces mêmes clubs à construire de bonnes équipes et revenir plus forte, citant l’exemple tunisien. Il a aussi annoncé que la Coupe arabe n’aura pas lieu cette saison : «On n’a pas de clubs compétitifs sur la scène africaine ; la participation coûte excessivement cher. L’ESS a payé pour avoir des résultats aussi faibles. Je ne pense pas qu’il y a des clubs capables d’aller jouer l’une des deux finales, et, puis, l’année prochaine, ça sera plus dur, une catastrophe : 3 matchs en mars et 3 en mai, on doit terminer avant le 18 mai à cause du Mondial. Donc, je suis très favorable à une halte, faire des économies, de mieux se restructurer pour aller au bout des compétitions en question. On peut faire l impasse, personne n’est obligé de jouer, nous avons le temps d’en parler d’ici novembre.»

«Le système des académies a échoué, et voilà les missions de la nouvelle DTN»

Raouraoua, qui est depuis quelque temps en délicatesse avec le PAC et sa direction, connus pour leur projet de formation grâce à l’académie JMG, enfonce le clou. Pour lui, cette politique a échoué partout dans le monde : «Le système des académies a échoué, les fédérations commencent à penser à d’autres systèmes plus efficaces.»

Pour ce qui est de Saïd Hadouche, le nouveau DTN, Raouraoua affirme qu’il aura plusieurs missions. Il trouve qu’aucun précédent DTN n’avait son niveau et donc les choses ont beaucoup stagné : «Restructuration de la DTN, formation, détection des talents, puis former des entraîneurs hors système universitaire, mais aussi lancer le domaine de la formation des gardiens et des préparateurs physiques», conclut-il.

S. M. A.

 

 

 

 

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