Mais est-ce le seul facteur prédictif des chances de progression d’une équipe au second tour ? Bien sûr que non. En effet, le groupe, symbolisé par une lettre et la position symbolisé par un chiffre (exemple H3), assignés à chaque équipe, dont dépendent les stades dans lesquels chacune d’elle évoluera, est pour certains plus décisif et important que les adversaires eux même. Comme cette compétition va se dérouler dans un pays qui couvre trois fuseaux horaires et plus de 4.800 km du nord au sud, les équipes seront appelé parcourir des distances importantes.
De 700 à 5 600 km
Excepté le Brésil, pays organisateur, qui connaît déjà sa position, A1, toutes les autres équipes devront attendre le tirage au sort pour connaître le nombre d’heures qu’ils vont passer dans l’avion entre deux matchs. Le plus mauvais tirage pour l’Algérie serait le G4, le meilleur sera le H1. En effet, l'équipe qui sera tirée en 4e position du groupe G devra se rendre de Natal, sur la côte est du pays, à Manaus, ville perdue au milieu de l'Amazonie dans le Nord-Ouest, avant de revenir sur la côte est, à Recife, un périple qui lui fera avaler
5 600 kilomètres en 10 jours. L'équipe qui héritera de la première position du groupe H par contre (H1) jouera ses trois matchs dans des villes voisines de Belo Horizonte, Rio et Sao Paulo, avec un total de seulement 700 km.
De 10°C à 30°C
En plus de la fatigue liée au nombre de kilomètres que doit parcourir chaque équipe lors de cette première phase, une autre inégalité pouvant avoir un impact bien plus important sur les performances de chacune des équipes qualifiée est à prendre très au sérieux. Il s’agit du climat. Le Brésil est un pays divisé en plusieurs zones climatiques bien distinctes. Comme la compétition aura lieu en plein hiver, la situation des villes aura une importance capitale. A Fortaleza, sur la côte tropicale nord-est du pays par exemple, il fera 30° en cette période de l’année, tandis que le thermomètre peut descendre jusqu’à 10° à Porto Allegre, au sud du pays. C’est pour dire que ce détail, auquel la majorité des passionnés de football n’accorderont aucun crédit, est pour les 32 sélectionneurs concernés par cet événement un élément crucial et déterminant dans le parcours de leurs équipes respectives.
L’humidité, un avantage pour certains, un cauchemar pour d’autres
Le taux d'humidité dans les zones tropicales dans le nord du Brésil est un vrai cauchemar pour les équipes européennes, pas habituées à ce genre de climat. EIles sont hantées par ce facteur. Cesare Prandelli, sélectionneur de l’Italie qui a participé avec son équipe à la Coupe des confédérations l'été dernier en connaît quelque chose. Il en a tellement peur qu’il vient de proposer à la FIFA de permettre des temps morts pour que les joueurs puissent se réhydrater. «Si vous regardez les images (de la Coupe des confédérations), vous verrez que tout le monde court prendre à boire dès qu'il y a un corner. Le risque est que les gens commencent à faire sortir le ballon exprès juste pour boire. Il serait meilleur d'avoir des temps morts», disait-il. Lors du même tournoi, Gérard Houiller, conseiller de la FIFA, déclarait de son côté : «Ici, même quand il pleut, il fait chaud. Le Brésil est habitué à ces conditions de jeu, comme les autres équipes sud-américaines. Ce n'est pas un hasard si jusqu'à présent, aucune équipe européenne n'a remporté de compétition internationale sur ce continent.» Bien sûr, tous les pays tropicaux, africains ou sud américains peuvent s’habituer au climat brésilien.
Le meilleur tirage
Par ailleurs et en ce qui concerne la meilleure position en terme géographique et climatiques, une étude a été faite et a donné la A3 comme étant le tirage au sors idéal. Des calculs pour chaque position dans chaque groupe impliquant la distance parcourue, la température moyenne dans les trois stades et les plus grands écarts de température entre les trois matchs ont donné ceci : Seulement 1066 km à parcourir, une température moyenne de 29,4°C et une variation minimale de température entre les trois villes hôtes.
A. M.