Vahid n’est pas rentré aussitôt au vestiaire, il est resté assis des minutes durant sur le banc de touche, le regard noir. Le coach bosnien, qui s’est donné de la peine pour bien préparer sa Coupe du monde, était affligé non pas par la défaite concédée dans les vingt dernières minutes du match, mais surtout par la manière avec laquelle les Verts ont joué, qui ne correspondait guère à sa philosophie du jeu. Vahid Halilhodzic, qui est un apôtre du jeu porté vers l’offensive, n’a sans doute pas réalisé ce qui venait d’arriver à son équipe, qui n’a jamais montré la vertu qu’il lui a inculquée depuis son intronisation à la tête du staff technique de l’EN. Les Algériens qui trouvaient du plaisir à regarder les matches de leur sélection sous l’ère Vahid n’en revenaient pas en constatant le piteux visage affiché par les coéquipiers de Sofiane Feghouli.
Piégé par le match de Genève
Critiqué avec virulence après la défaite de mardi, Vahid Halilhodzic méritait-il ce mépris de la part de gens qui l’avaient porté aux nues après la qualification au Mondial 2014 ? Non, pourrions-nous dire, car on ne peut renvoyer du revers de la main tout ce qu’a fait le coach bosnien pour l’EN, d’autant qu’il n’est pas totalement responsable de cette défaite pour l’entrée en compétition, sans chercher des excuses pour dégager sa responsabilité. D’aucuns pensent même que ce sont les joueurs, une fois le match lancé, qui se sont cantonnés involontairement derrière avec l’espoir de préserver jalousement le but inscrit par Feghouli à la 24’ ; inévitablement ? nos joueurs sont restés dans leur zone défensive, ce qui était une erreur de leur part, mais ils étaient obsédés pour aller chercher cette victoire derrière laquelle court l’EN depuis le Mondial 82 en Espagne. Nos joueurs n’ont pas évolué avec leur jeu habituel, à la grande déception de leur entraîneur qui n’aurait jamais imaginé assister à un tel spectacle. Cependant, pour revenir à la prestation de l’EN de mardi, il est certain qu’elle fut piégée par la deuxième mi-temps de la dernière rencontre amicale remportée contre la Roumanie à Genève, dans ce match, après une première période ou L’E.N était à la peine, en changeant de stratégie sur demande des joueurs à la pause, l’EN qui évolua avec un bloc défensif en misant sur le contre, avait mis à genou la Roumanie, mais cette dernière n’est pas la Belgique qui est mieux armée offensivement à la fin, l’EN l’a appris à ses dépens.
Effacer le triste souvenir de mardi
Juste un ou deux jours pour ruminer la déception et l’EN doit se remettre au travail pour préparer la deuxième rencontre face à la Corée du Sud qui est devenue après la défaite de mardi, une rencontre décisive. Gageons que Vahid Halilhodzic aura le temps de remobiliser ses troupes, mais surtout de corriger les lacunes décelées pendant le match de mardi, pour tout ce qu’il a fait pour l’EN, Vahid Halilhodzic mérite une sortie avec les honneurs, les joueurs qui lui ont toujours manifesté leur soutien savent ce qui les attend pour lui rendre le sourire, cela passe inéluctablement par une victoire sur la Corée du Sud façon de garder la qualification pour le second tour.
M. S.