La rencontre contre la Belgique a montré que l’Algérie a du souci à se faire, l’équipe a montré ses limites, et on l’a vu à travers le rendement défensif et offensif de l’équipe où plusieurs aspects doivent encore être revus.

Les spécialistes ont tous salué la bonne première mi-temps des Verts, car les coéquipiers de Bougherra ont montré un grand niveau et une maîtrise technique irréprochable, notamment sur le jeu défensif de l’équipe, les Belges ont dû avoir recours aux tirs lointains pour inquiéter Mbolhi, mais malgré ça, ils n’ont pas trouvé les solutions, au moment où l’EN s’était maladroitement contentée de sa maigre avance.

La seconde mi-temps, qui était totalement différente, a complètement compromis les chances de l’EN dans ce match, et les erreurs «masquées» par le jeu défensif de la première mi-temps ont refait surface durant la seconde période, d’où la nécessité de se baser sur cette seconde mi-temps contre les Diables pour éviter de tomber dans les mêmes erreurs face à la Corée, d’autant qu’on nous annonce un adversaire plus coriace, plus accrocheur et surtout plus rapide, et la moindre erreur sera payée cash contre cet adversaire composé d’éléments ultra explosifs qui risquent de nous faire mal.  

Un Ghoulam pas comme avant

Les critiques ont beaucoup plus touché l’attaque et l’axe central, plus précisément Halliche, mais surtout Mostefa, le coach a pris note et va opérer des changements contre la Belgique, mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que le rendement du latéral gauche Faouzi Ghoulam n’a, lui aussi, pas été convaincant, on a vu l’EN monter aux avant-postes, et souvent, c’était sur le côté gauche, mais on a eu comme l’impression que le pensionnaire de Naples s’est senti un peu gêné par la présence de Mahrez, en l’absence de déboulements et autres travaux de cohésion entre les deux hommes sur le couloir, qui prouvent encore une fois l’erreur commise par Vahid en choisissant de lancer Mahrez dès le début, alors que les indicateurs étaient tous au vert avant le match pour une association Ghoulam-Djabou sur le couloir gauche.

Maintenant que tout cela est oublié, Vahid s’apprête à opérer les changements qui s’imposent, soit en décidant d’écarter Ghoulam pour placer Mesbah à gauche, mais cela ne sera pas suffisant, étant donné que le joueur de Parme est plus connu pour ses œuvres plutôt défensives qu’offensives en sélection, le Bosnien choisira dès lors de jouer avec un ailier gauche entreprenant, qui ne peut être que Djabou, le dispositif semble être prêt au vu de la séance d’entraînement effectuée hier, reste à savoir s’il sera reconduit demain au coup d’envoi du match. 

Medjani, là où vous voulez, mais pas en sentinelle

Alors que les premiers éléments d’information annoncent la titularisation du joueur au milieu en tant que milieu défensif, soit le même poste occupé par le joueur il y a très longtemps à Liverpool, cette information peut rassurer certains, même si elle n’aspire pas totalement confiance.

On sait que le joueur a toujours joué dans l’axe, il serait donc inapproprié de l’aligner au milieu, que ce soit en récupérateur ou en sentinelle pour bloquer un élément bien précis, qui l’a peut-être aidé en Afrique face à des schémas classiques et des équipes évoluant avec de vrais meneurs de jeu, mais qui ne servira à rien au niveau mondial, de surcroît face à des teams comme la Corée où l’animation risque d’être présente sur toute la largeur du terrain, reste à savoir si le joueur va s’en sortir dans la récupération, avec Bentaleb, mais excentré vers la droite, il aura la mission de collaborer avec Mandi et Feghouli, et parfois même avec Brahimi devant, et comme le pensionnaire de Monaco est connu pour ses belles sorties balle au pied, on peut d’ores et déjà s’attendre à ce que la mission va être plus aisée pour lui que lorsqu’il jouait isolé et perdu entre deux lignes, grâce entre autres aux espaces qui vont se libérer.

Mahrez avec Ghoulam, oui mais à Blida

Mahrez, qui avait ébloui les supporters en Suisse, a fini par montrer un autre visage contre la Belgique, la pression, il n’a finalement pas pu la supporter, comme aussi son incompatibilité avec Ghoulam, qui préfère souvent prendre le couloir à lui seul. Ainsi, et sauf surprise, ces deux joueurs ne pourront plus jouer ensemble, de surcroît dans le même couloir, du moins pas ici au Mondial, alors que l’option reste plausible pour un match où l’EN doit attaquer et faire le jeu, comme par exemple à Blida en recevant une équipe africaine.

Mettre Feghouli dans «son monde»

D’aucuns pensent que Feghouli est incontestablement le maître à jouer de cette équipe algérienne, il l’a démontré plusieurs fois grâce à son sens de la responsabilité, il est donc préférable de tout mettre en œuvre pour qu’il soit toujours dans de bonnes conditions, entouré de joueurs qui travaillent dans le même sens que lui, et pour lui, c’est le cas de Messi en Argentine et de plusieurs leaders offensifs dans cette Coupe du monde.

La titularisation de Taïder contre la Belgique et l’association avec Mehdi Mostefa, qui joue habituellement au milieu dans son club, n’étaient donc pas les mieux indiqués pour Feghouli, d’où sa petite forme face aux Diables rouges, les changements que comptent opérer Vahid face à la Corée doivent aller donc dans ce sens, de façon à ce que le patron de l’attaque soit bien entouré et assisté, car c’est dans ces conditions là qu’il fera parler sa technique, sa force de pénétration et sa clairvoyance, et ce, quel que soit l’attaquant de pointe qu’il se chargera d’alimenter en ballons.

S.M.A.