Comme le reste de ses coéquipiers, Issa Mandi a livré un gros match face aux Allemands. Epuisé, le défenseur de Reims s’est d’ailleurs écroulé sur le deuxième but de la Manschafft. Malheureusement, sur une mauvaise relance de sa part lors des cinq premières minutes de la première prolongation, le premier but allemand arriva. Dans cet entretien il explique cette passe ratée pour laquelle aucun Algérien ne lui en veut bien sûr.

On imagine beaucoup d’émotion ce soir après ce grand match face à l’Allemagne…

Effectivement, nous avons ressenti beaucoup d’émotions, car nous avons fait de notre mieux pour représenter du mieux possible et dignement l’Algérie et j’espère que les supporters sont fiers de nous après cette rencontre face à l’Allemagne. Certes, nous sommes forcément très déçus après cette défaite, car nous sommes des compétiteurs, mais je dirai que nous sommes sortis de cette compétition la tête haute.

C’est sur le physique que ça s’est joué…

Non, je ne pense pas, car même les Allemands étaient éreintés. Ce sont des joueurs de haut niveau, et pourtant ils ont terminé le match avec des crampes, cela prouve qu’ils ont tout donné, comme nous d’ailleurs. C’était une grosse bataille que malheureusement nous avons perdue, mais nous sommes très contents de notre parcours.

Finalement, que retenez-vous de cette Coupe du monde ?

Plein de choses. D’abord ce fait historique pour le football algérien avec une première qualification pour les huitièmes de finale lors d’une phase finale d’une Coupe du monde. Aussi, sortir un gros match contre probablement la meilleure équipe de cette Coupe du monde. D’ailleurs, je pense que les Allemands vont aller au bout dans ce Mondial. Donc, franchement, que du plaisir d’avoir participé à cette grande fête ici au Brésil.

Ça s’est joué sur peu de choses cette qualification pour les quarts de finale notamment avec les grosses occasions en première période…

On les a regardés dans les yeux et on n’a pas eu peur de cette équipe d’Allemagne. Nous, on représente l’Algérie et on ne craint pas le fait de se mesurer à des grands joueurs et on l’a prouvé sur le terrain. Nous avons eu pas mal d’occasions, ils en ont eux aussi et je pense que c’était un beau match à voir. On ne se qualifie pas, mais aucun regrets, car nous avons tout donné sur le terrain.

Sur un plan un peu plus personnel, une belle aventure avec 3 titularisations en cette Coupe du monde ?

Franchement titulaire ou pas, nous sommes un groupe uni et c’est l’Algérie toute entière qui en sort grandie de ce Mondial. On est arrivés un peu incognito dans cette Coupe du monde, certes, nous sommes éliminés, mais aujourd’hui (ndlr : entretien réalisé après le match), il y a tous les supporters brésiliens, grands connaisseurs de foot, qui chantent Algérie, Algérie, Algérie. C’est tout bénéf, car nous avons donné une belle image de notre pays et c’est ce qui compte le plus pour nous.

Que s’est-il passé sur votre mauvaise relance qui a provoqué le contre amenant le but ?

En fait, j’étais tout simplement gêné, car je me trouvais au bord de la ligne avec un joueur allemand qui me pressait, je n’ai pas compris l’appel de Sofiane Fgehouli, mais bon. C’est une passe ratée dans le match, je dirai qu’on en a fait beaucoup, malheureusement celle-ci se termine pour un but des Allemands. Mais je ne vais pas m’en prendre la tête pour ça, j’en louperai des passes encore, car c’est ça le foot.  Mais le plus important c’est qu’on a tous livré un très gros match.

Quand il  a eu cette réduction du score, vous y avez quand même cru ?

Bien sûr qu’on y a cru. Quand on est Algériens on croit en tout. D’ailleurs, en début de match, on croyait tous qu’on pouvait battre cette équipe d’Allemagne et sur le match tout le monde a vu que c’était possible.

Les Algériens sont sortis en nombre encore ce soir, cela prouve qu’ils sont fiers de vous ?

Cela prouve aussi que nous avons honoré dignement les couleurs de notre pays et de ce fait on ne peut qu’être fiers de ce qu’on a fait.

A. H. A.

 

«L’Algérien ne craint personne, même la meilleure équipe du monde»

«Aucun regret, nous avons tout donné»

«On était incognito, maintenant le monde entier nous connaît»