JSK-Broos : «Techniquement cette équipe est très bonne, mais...»

C’est un Hugo Broos tout sourire, disponible et serein qui a eu l’amabilité d’accorder un peu de son temps aux journalistes algériens venus l’interroger sur le déroulement du stage qu’effectue son équipe à Evian-les-Bains depuis une semaine. Le nouveau coach de la JSK a répondu à toutes les questions sans éluder le moindre sujet.

Vous venez à peine de découvrir votre équipe, quelles sont vos premières impressions ?

Bonnes, j’ai une bonne impression, j’ai des joueurs qui sont très bons techniquement, qui ont beaucoup de volonté. Avec les circonstances actuelles, le carême et le froid ici à Evian, ce n’est pas évident, mais ils ne se plaignent pas, ils ne rechignent pas à la besogne. Techniquement, l’équipe est très bonne, ils savent tous jouer au football, mais d’après ce que j’ai vu et ce que je sais, je vais devoir travailler sur le plan de la discipline tactique. J’ai senti que le joueur algérien, il aime jouer au football quand il a le ballon, mais il a un petit problème quand il ne l’a plus. C’est à mon sens sur ce volet- là que nous devons travailler le plus pour améliorer le groupe pour atteindre le but qui ne sont quand même pas petits.

 

Vous parlez certainement de quelques problèmes de placement, non ?

Oui … Ce n’est pas un point négatif, mais si tu veux gagner des matches, si tu veux être champion, si tu veux atteindre les groupes en Ligue des Champions, il faut que tu saches qu’il y a des moments dans le match où tu n’as pas le ballon. Si à ce moment-là, vous avez des joueurs qui pensent que ce n’est plus leur problème, là, vous, vous en avez un, et c’est un grand. Moi, j’en veux pour exemple votre équipe nationale qui, tactiquement, même si parfois elle a joué très défensive, mais tactiquement, il y a avait une bonne discipline tactique. Je dis voyez les bons résultats que l’équipe d’Algérie a su faire !

 

Dans votre équipe il y a quand même pas moins de quatorze nouveaux joueurs, on pense alors qu’il vous faudra plus de temps pour mettre en place cette rigueur tactique dont vous parlez…

Oui, c’est clair… D’ailleurs, c’est pour çà que je dis que ce n’est pas une mauvaise chose que l’on soit ici pour ce stage de vingt jours. Cela nous  permettra de travailler deux fois par jours et nous connaître les uns les autres. Après, au mois d’août, nous avons un stage de deux semaines au Maroc, donc là nous aurons assez de temps pour entamer notre gros œuvre. C’est là aussi où j’aurai à connaître les positions de chacun de mes joueurs. On aura en tout une préparation de six à sept semaines, je pense que c’est largement suffisant pour mettre en place une équipe compétitive sur le terrain.

 

Est-ce que vous allez disputer des matches amicaux ?

Il y en aura un la semaine prochaine, parce qu’ici à ce stade de la préparation, ce n’est pas si important d’avoir à jouer des matches amicaux. Si on doit en jouer, c’est juste pour créer certains automatismes, il faudra attendre qu’on soit au Maroc pour en programmer. Là si on joue contre une faible équipe, ça ne va pas nous servir vraiment à grand-chose, si ce n’est d’avoir la sensation de jouer un match, la sensation de jouer en équipe. Mais une fois au Maroc, pendant ces deux semaines  il nous faudra trois bons matches face à de très bonnes équipes afin de nous situer un petit peu. Afin de voir où nous en sommes et quels sont les aspects qu’il nous faudra encore travailler.  

 

Ce sera pour vous une référence ?

Pour le deuxième stage oui, c’est sûr. Parce qu’ici en cette période de la préparation, comme je viens de vous le dire, ce n’est pas vraiment une référence les matches que nous allons jouer, si toutefois nous en jouerons. Par contre, au Maroc, oui, il nous faut des matches référence.

 

Il y a des problèmes de cohésion ?

Avec l’arrivée de quatorze nouveaux joueurs, il est certain que nos joueurs auront besoin de se connaître un peu plus, sur mais aussi en dehors du terrain. Ce stage le leur permettra, ils sont ensemble  24h sur 24, ils vont se connaître de mieux en mieux. Sur le terrain, je suis sûr qu’ils se connaissent déjà, du moins une grande partie d’entres eux se connaissent bien. Mais même pour cela, ils doivent apprendre les uns des autres. Mon coéquipier, il joue comme çà, il fait des appels comment ? Où ? Quels sont ses points faibles ? Que dois-je faire pour lui donner le ballon. Ils vont grandir ensemble. Ils vont apprendre tout cela en jouant ensemble.

 

Est-ce que les conditions climatiques ne vous gênent-elles pas, sachant qu’il pleut toujours, et qu’il fait froid ?

Je n’y peux rien vous  savez ?! Je n’ai aucun pouvoir sur la météo. Et puis ce n’est pas évident pour un staff technique de travailler avec cette pluie chaque jour, ce n’est pas agréable, mais c’est notre travail et nous devons le faire. Ah si je pouvais faire quelque chose dans ce sens ! Vingt degrés sans la pluie serai agréable. Mais pour le moment, je n’ai pas vu des joueurs se plaindre des conditions climatiques, au contraire ils se donnent tous et c’est tant mieux. Ils font leur travail comme il se doit, que demande-t-on de plus.

 

On imagine quand même que vous avez des satisfactions si oui, quelles sont-elles ?

C’est surtout la volonté. C’est très important de voir comment ils se défoncent, comment ils travaillent dur. On leur demande de faire tel ou tel exercice, ils le font sans rechigner, et le font avec plaisir. Ma foi, c’est le contraire qui m’aurait inquiété, mais là, je touche du bois, les garçons montrent un certain degré de maturité qui, au fond, me réconforte. En plus, ils savent jouer au football, tu vois çà dans la touche, dans la transmission de la balle. Techniquement, ils sont bons, j’ai eu à le constater dans la passe, ils savent quand la donner, où la donner, qu’il s’agisse d’une longue ou d’une courte passe En plus il y a, comme je viens de vous le dire, la qualité technique intrinsèque de chacun.

 

Y a-t-il des joueurs qui vous tapent dans l’œil ?

Ah çà ! Oui il y en a bien sûr. C’est d’ailleurs pour cela que je vous disais qu’il y a de la qualité dans cette équipe. Mais surtout ne me demandez  pas quels sont ces joueurs parce que je ne connais pas encore les noms… Pour le moment, des défenseurs…

 

Ok ! Là on imagine déjà de qui vous parlez…

Mais pas seulement, il y en a d’autres aussi. Dans l’entrejeu par exemple, j’en ai vu qui savent diriger le jeu et en attaque aussi, oui mais (il se tait un moment), j’attends de voir l’attaquant camerounais qui a été sacré meilleur buteur la saison passée. Si tu as été meilleur buteur, c’est que certainement tu as beaucoup de qualités, et avoir sous la main un attaquant avec beaucoup de qualité, c’est toujours un atout en plus. 

 

Vous êtes l’entraîneur du club le plus prestigieux du pays,  le plus titré aussi, et certainement un des plus populaires d’Algérie, est-ce  que cela n’est pas une pression, déjà, sur vos épaules ?

Non, pas vraiment. En Belgique, j’ai eu Anderlecht. Comme entraîneur, tu peux comparer Anderlecht avec la JSK. Là bas, quand tu arrives, le président il te dit qu’il faut terminer champion, qu’il faut passer l’hiver en coupe d’Europe et gagner la coupe. C’est l’ambition du club, c’est normal, même si ce n’est pas chaque année qu’on est champion, l’ambition du club est celle-là : il faut jouer le titre de champion. J’ai été l’entraîneur du FC Bruges, club avec lequel j’ai été deux fois champion. Donc voilà, je n’ai pas de pression supplémentaire sur les épaules, mais je suis un homme de défi, un homme qui aime les challenges.

 

Vous avez des appréhensions ?

Non… Vous savez, la JSK est un club qui veut gagner le championnat, qui veut aller dans les Poules de la Ligue des champions, c’est un club qui me convient, parce que je n’aimerai pas travailler dans un club où on me dit, «Ouais, ce serai bien si on reste en première division !». Donc dans ce sens là, j’aime les défis comme j’ai beaucoup d’ambitions. Cependant, il ne faut pas oublier une chose, et elle est quand même assez importante : en football, on peut avoir de l’ambition à en revendre, parfois celle-ci ne suffit pour atteindre ses objectifs. Pendant une saison, il peut arriver des choses qui font que tu n’arrives pas à être champion. Mais un club du standing de la JSK, je pense honnêtement qu’il est tout à fait logique qu’il lui faut être ambitieux. Nous avons des objectifs à atteindre, on fera tout pour les atteindre.

 

Justement est-ce que le président Hannachi vous a assigné des objectifs précis ?

Oui c’est sûr. C’est le président Hannachi qui, au cours des négociations m’avait dit que la JSK est un club qui aspire jouer le titre. Et bien si tu as les moyens, si tu as la qualité, je dis oui, pourquoi pas ?

M. O.

 

La séance de musculation annulée

Prévue hier en milieu d’après-midi, la séance de musculation a dû être annulée. Ayant trop travaillé la veille, les joueurs ont été alors dispensés de cette séance. Cela leur a permis de dormir deux heures de plus que prévu. Et comme le sommeil est très réparateur, cela leur avait fait beaucoup de bien.

 

Broos attend de voir Ebossé

Le coach de la JSK a beaucoup entendu parler du buteur kabyle de la saison dernière, le Camerounais, Ebossé, «mais»  dit-il «J’attends de le voir, on me dit qu’il a un problème de visa, moi j’ai bien envie de le voir dans l’équipe». Aux dernières nouvelles Ebossé devrait arriver à Evian au début de la semaine prochaine.

 

Les dirigeants sont aux petits soins

Les dirigeants de la JSK présents avec l’équipe à Evian sont aux petits soins avec le groupe. Le chef de la délégation, Yazid Yarichane, ne ménage aucun effort pour que l’équipe ne manque de rien.

M. O. 

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