Medjani : «Trabzonsopor ? Vahid ne m’a pas encore appelé»

Alors qu’il se trouve toujours en vacances, le cœur de lion des Verts, Carl Medjani, auteur d’une Coupe du monde époustouflante, a eu l’amabilité et la gentillesse de nous accorder cette interview pour nous parler de son avenir et de son départ quasi certain de Monaco. Le milieu de terrain des Verts revient aussi sur le parcours de l’EN en Coupe du monde évoquant le départ de Vahid Halilhodzic, mais aussi l’arrivée de Christian Gourcuff, un entraîneur qu’il connaît bien pour l’avoir déjà eu comme coach à deux reprises lorsqu’il évoluait au FC Lorient.

Alors, deux semaines après la fin de l’aventure de l’EN en Coupe du monde,  vous êtes-vous remis de vos émotions ?

Actuellement, je suis en vacances, je prends le temps de me reposer un peu à la suite de la longue saison que je viens de vivre. Ce que nous avons vécu durant la Coupe du monde avec l’équipe nationale, c’est tout simplement quelque chose d’extraordinaire. Lorsqu’on est sur le terrain, on ne se rend pas compte de la joie que nous avons pu procurer à tous les Algériens, et que pendant un laps de temps les gens ont pu oublier leurs soucis, leurs problèmes grâce à ce qu’on a réussi au Brésil. En fait, on prend conscience de tout cela une fois arrivés en Algérie. Quand vous voyez tous ces gens vous acclamer dans toutes les rues de la capitale, c’est du pur bonheur. Nous nous sommes donnés à fond pour hisser haut le drapeau de l’Algérie, et Dieu merci, nous avons réussi à le faire…

 

Vous qui avez joué tous les matches des Verts, vous avez raté la rencontre des 1/8 de finale face à l’Allemagne, comment l’avez-vous vécu ?

Je sais très bien que la rencontre face à l’Allemagne restera pendant de longues années gravée dans la mémoire des Algériens et fait désormais partie de l’histoire de notre football, mais en tant que professionnel ça aurait été malhonnête de ma part de jouer ce match alors que je n’étais pas à 100% de mes capacités.

 

Justement, votre forfait a été annoncé la matinée de la rencontre…

Tout à fait. Je m’étais présenté à la séance d’entraînement d’avant-match le plus normalement du monde, mais j’ai dû écourter l’entraînement en raison de douleurs ressenties au mollet. J’avais reçu une béquille face à la Russie, mais la douleur au mollet ne s’était déclenchée que la veille du match contre l’Allemagne au vu de l’hématome qui s’était formé. Le lendemain matin, j’ai fait des tests avec Biscotti pour voir si ça allait mais, malheureusement, j’avais toujours mal. D’ailleurs, je n’ai pu courir que mercredi dernier (NDLR : entretien réalisé hier après-midi) tellement j’avais mal. Pour ce qui est de la rencontre, j’ai essayé d’encourager mes coéquipiers à partir du banc, et même si je n’ai pas joué, je peux vous dire que j’étais très fier de faire partie de cette équipe depuis le début des éliminatoires jusqu’au dernier match. Pour moi, c’est le plus important et c’est ma plus grande fierté.

 

Où en est votre situation, on vous annonce en Turquie dans le club de Trabzonspor ?

Pour l’instant, et du fait que je suis toujours lié à l’AS Monaco pour deux ans encore, je suis actuellement en train de négocier avec les dirigeants monégasques un bon de sortie afin de rompre mon contrat. Disons que les négociations se passent bien et qu’on devrait tomber sur un accord dans les tout prochains jours afin que je sois libre. Concernant le club de Trabzonspor, je vous avoue que je ne sais pas grand-chose à ce sujet. Vahid Halilhodzic ne m’a pas appelé pour me demander si j’étais intéressé de venir, et aucun dirigeant de ce club n’a pris attache avec moi jusqu’au moment où je vous parle. Il y a juste eu un intermédiaire lors de la Coupe du monde qui m’a parlé de cet intérêt, mais vous savez, des intermédiaires il y en a beaucoup.

 

Donc, concernant Trabzonspor, rien de concret pour le moment…

Non, absolument rien, comme d’ailleurs pour les autres clubs. Pour l’instant, aucun club ne m’a fait une offre. Vous savez, au niveau des transferts, ça peut aller très vite, comment ça peut se décompter le 31 août. En ce qui me concerne, je ne suis pas du tout pressé, je préfère prendre mon temps en étant ouvert à toutes les éventualités et offres, même celles émanant des pays du Golfe. Je ne ferme la porte à personne. Je prendrai en compte tous les paramètres quant à mon choix final, mais une fois que j’aurai le choix, car pour l’instant, ce n’est pas encore le cas.

 

La saison passée, vous avez tout mis en œuvre pour avoir du temps de jeu pour justement jouer cette Coupe du monde…

En signant à Monaco, j’avais reçu cette offre de l’Olympiakos, un club et une offre et qui m’a vendu du rêve, mais dont au final je n’ai pas eu grand-chose. J’ai donc décidé de rentrer en France en signant à Valenciennes pour être compétitif, et quand je vois tout ce qu’on a réussi à faire au Brésil, tous les Algériens que nous avons rendu heureux et toutes les grandes personnalités dans les différents domaines qui ont parlé de l’Algérie, je referai exactement les mêmes choix un million de fois s’il le faut, tellement je suis fier de ce qu’on a pu faire.

 

Vahid Halilhodzic a officiellement quitté la barre technique des Verts, un mot sur son départ…

Et bien, je comprends un peu le fait que le coach ait envie de changer d’air et d’horizon, c’est humain, d’autant plus qu’il a réussi à atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. C’est un entraîneur qui nous a beaucoup apporté et avec qui nous avons réussi de belles choses. Personnellement, je lui souhaite bonne chance dans sa nouvelle aventure.

 

Un mot sur son successeur, Christian Gourcuff, que vous connaissez bien…

Pour l’instant, la Fédération algérienne de football n’a toujours pas officialisé la venue de Christian Gourcuff à la tête de l’équipe nationale et ce serait un peu indélicat de parler de lui. Mais ce que je peux dire, c’est que c’est un entraîneur que je connais bien. Lors de la saison 2004-2005, c’est lui qui m’a lancé en pro avec Lorient, à l’époque il y avait Karim Ziani. J’ai aussi travaillé avec lui en 2006-2007 avec un autre joueur algérien, en l’occurrence, Yazid Mansouri.

Vous l’avez donc eu pendant deux saisons…

Tout à fait. Gourcuff est un grand tacticien, il a su donner une nouvelle vision du football et un beau jeu au FC Lorient. C’est aussi un grand professionnel toujours à la recherche de la perfection. C’est un entraîneur avec du caractère et une forte personnalité, comme les Bretons d’ailleurs. Et bien j’espère qu’il continuera avec sa propre conception des choses le travail entamé par Vahid Halilhodzic au cours de ces trois dernières années. En tous les cas, une chose est certaine, Christian Gourcuff n’est pas du tout à présenter.

 

Quand entamerez-vous la préparation d’intersaison ?

Comme je vous l’ai déjà dit, nous sommes en pleine négociation avec les dirigeants de Monaco pour l’obtention de mon bon de sortie. Le staff technique du club a divisé l’équipe en deux ; la première composée des joueurs appelés à jouer cette saison, et un autre groupe renfermant les sept joueurs sur le départ, dont moi. Du fait que dans tous les cas je quitte l’AS Monaco, j’ai demandé à ce qu’on m’accorde une semaine de plus comme le prévoit la FIFA. Je devrai reprendre mardi prochain dans le cas où les choses ne bougeraient pas avec d’autres clubs. 

A. H. A.

 

«Actuellement, je négocie ma libération avec l’AS Monaco»

«Mon transfert, je suis ouvert à toutes les propositions»

«Gourcuff, je connais bien, un grand tacticien»

 

 

 


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