La défaite du Trabzonspor hier contre Augsburg mettra sûrement une grande pression sur la direction du club mais aussi sur l’entourage de toute l’équipe.

Alors que la veille, tout paraissait marcher comme sur des roulettes, et que la joie s’est emparée des rangs du club turc à l’occasion de son 47^e anniversaire, vite la réalité du terrain a pris le dessus sur toutes choses.

Le match amical qu’a disputé Trabzonspor hier, et qui devait rassurer tout le monde après plus de dix jours de travail en Autriche a finalement viré au cauchemar, il faut dire que Vahid pensait à tout sauf à une défaite ; certes l’adversaire n’est autre qu’une équipe de Bundesliga, mais son niveau n’était pas élevé pour trouver des explications. Le Trabzonspor a fait preuve de beaucoup de naïveté et a montré des signes de faiblesse que Vahid aura du mal à effacer avec ce même groupe.

A la fin du match Halilhodzic a eu du mal à trouver les paroles pour exprimer son désarroi et surtout sa colère après le rendement catastrophique de ses poulain ; il faut dire que cette image là on l’avait déjà vu durant les 3 ans qu’il est resté à la tête de l’EN, notamment après le match perdu contre le Mali à Ouaga ou même celui de la Belgique au Brésil, il s’agit exactement de la même réaction, un Vahid au bord des larmes et qui a du mal à parler.

Après le coup de sifflet final, il est d’abord resté 10 minutes de plus sur son banc avec ses adjoints, avant de le quitter pour prendre des photos souvenir avec les fans turcs venus en force ; le sourire n’était pas présent, mais il était déjà en train de préparer ses phrases qu’il lâchera quelques minutes plus tard.

L’explosion !

Les journalistes qui avaient été choqués après le match de Cologne quand Vahid leur a  dit texto qu’il n’avait pas de joueurs, ont eu droit hier à un discours similaire, mais cette fois-ci beaucoup plus menaçant : «c’est une déception car on a perdu un match, il y avait 60 minutes avec un léger mieux, mais je ne suis pas sûr que ce groupe peut faire mieux, j’espère qu’il y aura prochainement une dizaine de nouveaux joueurs, je pense trouver quelque chose d’autre, si ça ne change pas rapidement, je ne vais pas rester là, telle est ma réponse claire et nette», a-t-il lancé en direction des journalistes turcs choqués par le discours direct du Bosnien.

Remède

Vahid a donc jeté un pavé dans la mare, le retour en Turquie ne se fera pas dans la tranquillité, mais au même temps, il avoue avoir possession de la potion magique, celle qui libérera son groupe, il s’agit bien évidemment des joueurs qu’il a lui même choisis de recruter, et donc bien sur un maximum d’Algériens, pour lui avec le groupe actuel l’équipe ne peut pas prétendre aux premiers rôles : «A Trabzon j ai une mission, je suis venu jouer les premiers rôles, et pour ça je ne suis pas seulement déçu mais surtout en colère, les prochains jours il se passera de nouvelles choses et sur tous les plans, on verra.»

La DZ tendance

Le coach enchaîne et rappelle les priorités, il sait que pas moins d’une dizaine d’éléments vont arriver, le calcul des départs paraît plus facile ensuite : «Les joueurs à renvoyer ? Je ne sais pas mais une dizaine doit arriver c’est ce que je sais, 5 étrangers et 5 locaux, Il y aura une dizaine de discussions, pour réaliser certains transferts c’est très compliqué, pour ça on travaille jour et nuit et espérons qu’on trouvera une solution, après on verra»

Le boss devant le fait accompli

La presse turque qui a visiblement eu des difficultés à comprendre elle aussi Vahid, a voulu dès le début allumer la mèche entre le Bosnien et le président Ibrahim, ils lui ont demandé s’il a eu une discussion avec le boss dans ce sens et avec tout ce chantage, le coach ne tarde pas à répliquer, il nous fait penser d’ailleurs à la célèbre déclaration dans laquelle il refusait d’être comparé à un mouton : «Je n’ai pas besoin de dire quoi que ce soit à quiconque, je suis venu ici pour jouer les premiers rôles, avec ces joueurs-là c’est pas le cas, il faut se renforcer beaucoup, et surtout choisir des étrangers qui peuvent apporter beaucoup plus, il y a tellement de travail avant le championnat que je ne sais pas comment je pourrai faire tout en peu de temps, c’est pour ça que pour moi, tout est possible»,continue-t-il à menacer.

S. M. A.

3 matches sans la moindre victoire

Halilhodzic : Est-ce déjà le temps des regrets ?

La situation dans laquelle se trouvait Vahid après le match et les constats qu’il n’arrêtait pas de répéter devant la presse nous montre à quel degré il a perdu confiance en sa nouvelle équipe.

Après un parcours magnifique au Brésil, le coach a semble-t-il chuté de très haut, car d’après ce qu’on a vu hier, cette équipe de Trabzonspor c’est loin d’être un foudre de guerre, aucun compartiment n’a été complètement satisfaisant et on a noté quelques éléments seulement à l’image d’Erdogan l’ailier droit ou encore le jeune Gurler qui pouvaient être percutants, sinon, pour le reste, ni Malouda encore moins le portugais Bosingwa n’ont merité leur place dans ce team, ils seraient même sur un siège éjectable car désormais 10 éléments vont sauter de cet effectif, Vahid a compris qu’il fallait agir maintenant avant la fermeture du mercato, quitte à rénover 50% de l’effectif.

L’amertume avec laquelle le coach parlait nous en disait long sur la hauteur du nuage duquel il vient d’être débarqué, on serait même tenté de dire qu’il a déjà quelques regrets, non pas par rapport à son départ de l’EN, chose qui avait été mûrement et sagement réfléchie, mais par rapport aux offres qu’il a reçues de la part de gros calibres européens. On a même évoqué la piste de Manchester City, et ces regrets-là, on les a sentis hier, car Vahid a compris que la parole ne suffisait pas pour construire une équipe, ce qui est sûr maintenant c’est qu’il ne va pas lâcher, mais ?brahim Hac?osmano?lu va avoir le coach sur son dos durant les tout prochains jours, jusqu’à ce qu’il atteigne son but en voyant ses cibles arriver une par une à l’aéroport de Trabzon.

S. M. A.