Quel a été votre sentiment en apprenant la mort d’Albert Ebossé ?
J’ai appris la nouvelle par le biais de la télévision française, je me suis dit que c’est une chose impensable. Malheureusement, ça existe et surtout en Algérie. Moi, ça ne me surprend qu’à moitié.
Pourquoi dites-vous ça ?
C’est par rapport à l’attitude de beaucoup de supporters dans les stades à l’extérieur d’Alger. On est toujours à la merci d’imbéciles, d’excités, de supporters trop engagés. C’est un geste hasardeux mais qui a touché quelqu’un au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est vraiment dommage, c’est déplorable.
Avez-vous en mémoire des épisodes aussi douloureux survenus lors de votre passage en Algérie ?
Personnellement, je n’ai jamais eu de problème, je suppose que c’est parce que les conditions à l’époque étaient peut-être différentes. Cela dit, lorsque j’avais en charge l’équipe du MCA, il s’est produit un truc incroyable à l’extérieur. Je me souviens d’un match à Blida, où les deux présidents s’étaient allumés par presse interposée avant la rencontre. Pendant les débats et leur fin, j’étais à la limite du surréalisme, je ne savais pas comment cela allait se terminer. C’était vraiment catastrophique, quoi !
Avec votre grande expérience d’entraîneur et d’éducateur, quelles solutions préconisez-vous pour juguler le phénomène de la violence dans les stades ?
Il faut prendre exemple sur les pays qui ont réussi à stopper ce genre d’actions, c’est-à-dire d’abord l’Angleterre. L’utilisation des vidéos permet de reconnaître les gens qui font ce type de choses et de pouvoir les punir ensuite. Après, la Fédération et la Ligue, si elles sont organisées de manière professionnelle, doivent obliger les clubs à se structurer pour mettre en place une sécurité qui permet d’éviter ce genre de choses et les réduire au minimum. On doit obligatoirement passer par là ! Mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra aussi agir à d’autres niveaux.
Lesquels ?
L’éducation des gens dans les tribunes, par exemple, ça existe aussi. Mais on ne pourra jamais empêcher des imbéciles, des fous de passer au travers des mailles et de faire des conneries, ce qui est dommage. Il faut cependant tout mettre en œuvre pour éviter les dégâts au maximum. Il faut malheureusement qu’il y ait une sécurité, à l’intérieur et à l’extérieur des stades, qui ne devrait pas exister dans le sport mais qui est obligatoire dans ce cas de figure, surtout dans le football. Il n’y a que comme ça qu’on pourra s’en sortir. Les exemples ne manquent pas en France et en Angleterre où petit à petit, tout est rentré dans l’ordre.
H. D.