Pierre Lechantre a côtoyé Christian Gourcuff lorsque tous deux opéraient au Qatar, il connait aussi Henryk Kasperczak, le sélectionneur du Mali. Il est d’avis à dire que le match qui les opposera ce mercredi vaudra le détour...

 

Peut-on connaître votre avis sur la sélection algérienne et la transition entre Halilhodzic et Gourcuff ?

Je dois vous le dire d’emblée, j’étais un peu inquiet pour la transition.

Pourquoi ?

C’est parce que l’approche des deux hommes n’est pas du tout la même. Au niveau psychologique et aussi du jeu, Vous aurez beaucoup de mal à avoir des déclarations tapageuses avec Christian Gourcuff, alors qu’avec Vahid Halilhodzic c’est beaucoup plus facile. Je connais bien Christian, je l’ai côtoyé quand il entraînait El-Gharrafa au Qatar et que, moi, j’avais en charge la sélection nationale.

Donc, vous êtes en mesure de nous parler de lui…

Je connais assez bien son système de jeu qui est très élaboré. J’espère que le président Raouraoua lui laissera le temps pour mettre en place son système de jeu, qui est très efficace, comme on l’a vu à Lorient, mais qui demande du temps Bon, là, il a débuté avec une victoire, tant mieux pour lui, mais au prochain match ce sera un peu plus compliqué.

En quoi le système de jeu de Gourcuff est-il très élaboré ?

Il a un  système très rigoureux, il utilise beaucoup l’ordinateur et il a une façon de diriger les joueurs très précise. Il va falloir que les joueurs algériens s’y habituent. Or, cela ne correspond pas tout à fait au style de jeu algérien. Le footballeur algérien est un manieur du ballon, qui aime improviser et jouer de temps en temps de façon personnelle…

Mais la plupart des joueurs à sa disposition sont issus de l’Europe, ce n’est pas pareil ?

On est d’accord. Mais je peux vous dire, pour l’avoir vécu, que le joueur qui évolue en Europe est bien content de retrouver son style de jeu quand il rentre au pays. Cela étant, je suis sûr que les joueurs vont s’adapter car Gourcuff a une pédagogie de qualité. En plus, ils y éprouveront du plaisir parce que son système n’est pas verrouillé, laissant donc place à l’inspiration. Ça devrait marcher.

C’est votre avis. Sinon, que pouvez-vous dire sur l’équipe du Mali ?

J’ai entraîné le Mali, il y a 6 ou 7 ans, ils ont perdu quelques joueurs, à l’image de Diarra, mais il y a encore Seydou Keita. Je suis content de voir dans la sélection actuelle des éléments que j’ai fait grimper des moins de 17 ans, à l’image de Diabaté, l’avant-centre de Bordelais. L’Algérie va surtout rencontrer un entraîneur compétent et qui connait très bien l’Afrique, à savoir Henryk Kasperczak. Ce sera un match qui va valoir son pesant d’or.

Un favori pour le match qui opposera les deux pays, ce mercredi ?

L’Algérie a gagné son premier match à l’extérieur, elle doit maintenant enchaîner et gagner de nouveau. Il n’y a pas de secret, il faut prendre les 6 points !

H. D.