Mahrez : «Mon ratage face au Mali, ça arrive»

Pour sa première saison en Premier League avec son équipe de Leicester, Ryad Mahrez enchaîne les matchs face aux gros calibres. Après avoir affronté Chelsea et Arsenal, aujourd’hui, son club recevra le grand Manchester. Dans cette interview, il nous parle de ce match, mais il revient aussi sur ses débuts en Afrique et en Algérie avec les Verts.

Vous venez de vivre une belle quinzaine avec deux victoires des Verts et votre premier succès en Premier League, votre sentiment ?

Je commencerai par évoquer la sélection en disant que ça nous a fait beaucoup de bien d’empocher les six points lors de nos deux premières sorties après la Coupe du monde. Un déplacement difficile en Ethiopie avec notamment une mauvaise pelouse et un match face au Mali qui n’était pas facile à négocier, mais l’essentiel était tout simplement de gagner et on a réussi à le faire. Pour ce qui est de mon club, Leicester, j’avoue qu’un premier succès, surtout quand il s’agit du premier en Premier League, est toujours bon à prendre, même si nous avons un calendrier pas très favorable.

Justement, revenons un peu sur ce match face à l’Ethiopie qui était votre premier en terre africaine, comment l’avez-vous vécu ?

Comme vous venez de le dire, je n’avais jamais joué en Afrique auparavant du fait que j’ai été convoqué juste avant la Coupe du monde. Pour mon premier constat, je dirais que les conditions n’ont pas été faciles sur place, car il y avait une mauvaise pelouse, mais aussi un climat auquel il fallait vite s’adapter. Pour moi, ce fut la grosse découverte, mais qui s’est quand même bien terminée avec une victoire au bout.

Justement, concernant cette rencontre face au Mali, vous disiez que ça tapait très fort…

Tout à fait. Les Maliens étaient venus casser notre jeu et du coup, ils donnaient beaucoup de coups. D’ailleurs, à cette occasion, j’ai pu découvrir l’agressivité du jeu africain.

Pour votre premier match en Algérie, vous avez eu l’occasion d’ouvrir la marque à la 3’ de jeu, que s’est-il passé au juste ?

Il est vrai que j’ai hérité d’une très belle occasion en début de rencontre, d’habitude, je ne rate pas ce genre d’occasion, mais là le ballon était vite arrivé, du coup je me suis précipité sur ma reprise. Bon, ça arrive, mais je pense que pour ma première prestation avec les Verts au stade Mustapha Tchaker de Blida, c’était pas mal. Pour ce qui est de ce ratage, je pense que j’aurai l’occasion d’inscrire d’autres buts en équipe nationale.

Ce ratage, vous y avez pensé durant le match au fur et à mesure que les choses se compliquaient ?

Franchement, non, j’ai continué à jouer comme je sais le faire. J’y ai pensé une fois que j’ai revu l’action, mais sans plus…

Une passe décisive en Ethiopie et un coup franc qui a ramené le but contre le Mali, c’est quand même pas mal.

Vous savez, quand on rentre sur le terrain, c’est pour donner le maximum et être au service du collectif, donc moi, je n’ai fait que mon travail en essayant d’apporter un plus. Maintenant, il est clair que je continuerai à travailler pour être encore meilleur à l’avenir.

Comment expliquez-vous le fait que l’équipe ait fait preuve de la même volonté et combativité lors de ces deux matchs qu’en Coupe du monde ?

On savait que les rencontres du mois de septembre étaient difficiles à négocier d’une façon générale pour toutes les sélections. D’ailleurs, les anciens qui étaient présents en 2010 nous ont beaucoup parlé du fait qu’ils étaient passés à côté après le Mondial sud-africain. On savait donc qu’il fallait qu’on redescende de notre petit nuage si on voulait entamer les éliminatoires de la meilleure des manières et jouer la CAN 2015, c’est ce qu’on a essayé de faire face à l’Ethiopie et au Mali. En clair, on avait conscience qu’on n’avait pas droit à l’erreur après ce qu’on avait réalisé au Brésil.

Sur un plan un peu plus personnel, votre première pensée était pour qui en foulant le stade Mustapha Tchaker de Blida ?

Et bien pour mon père, Allah yerrahmou, qui a toujours rêvé de me voir porter le maillot de l’Algérie un jour. C’est pour vous dire que ce premier match en Algérie était très particulier pour moi.

L’objectif, c’est de rééditer le même exploit face au Malawi ?

Même si on a réussi à empocher les six points, on n’est toujours pas qualifiés pour la CAN. Nos matchs, on les joue tous pour gagner et on fera de même lors de notre déplacement au Malawi. Je ne vous cache pas que pour l’instant, on n’en a pas encore parlé, mais on aura tout le temps de le faire lors du prochain stage.

Il y a un nouveau coach en la qualité de Christian Gourcuff, qu’est-ce qui a changé d’après vous ?

Personnellement, je ne peux pas faire de comparaison entre les deux entraîneurs, car chacun a sa philosophie et sa façon de voir les choses. Mais ce que je peux dire, c’est que le jeu du coach actuel est aussi porté sur l’offensive. Il a aussi beaucoup d’expérience, d’ailleurs, il n’avait pas besoin de travailler en Afrique pour savoir comment coacher comme il l’a fait en Ethiopie. Il a aussi ses principes et pour l’instant, tout se passe bien, la preuve, les résultats sont là, pourvu que ça dure.

Pour vous, jouer la CAN au Maroc sera aussi particulier en raison des origines marocaines de votre mère n’est-ce pas ?

Tout à fait, je suis de père algérien et ma mère est à moitié marocaine, donc pour moi, remporter cette Coupe d’Afrique au Maroc.

Vous recevrez le grand Manchester United qui, d’ailleurs, compte le même nombre de points que vous à savoir 5, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Et bien, pas de sentiment particulier. Nous avons déjà eu à jouer face à Chelsea qui nous a battus 2 à 0 et nous avons aussi fait match nul contre Arsenal à domicile un but partout. Même si c’est notre première saison en Premier League, nous avons déjà joué contre de grandes équipes, donc on fera en sorte de jouer notre jeu, même si comme je vous l’ai dit, le calendrier ne nous est pas très favorable.

Il y a quand même une pression quand on joue pour la première fois Manchester United.

Il est vrai qu’on ne joue pas ce genre d’équipes tous les jours, mais personnellement, je ne ressens aucune pression. J’essaierai comme d’habitude de faire ce que je sais faire de mieux sur le terrain, comme le reste de mes coéquipiers d’ailleurs, et on tentera tout pour chercher un bon résultat face à MU chez nous à domicile.

A. H. A.

 

  «Comme d’habitude, jouer sans pression»

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