ES Sétif : Historique !!!

L’ESS a réussi un véritable exploit hier à Lubumbashi en décrochant son billet pour la finale de la Champions League africaine contre le TP Mazembe dans une rencontre intense, ouverte et riche en rebondissements.

Les Sétifiens ont fait un match héroïque malgré la pression exercée par le public local et les conditions difficiles dans lesquelles a eu lieu le match. Solidaires et disciplinés tactiquement, les hommes de Madoui vont ouvrir la marque par l’inévitable Ziaya, un but qui va donner confiance aux gars des Hauts-Plateaux. Mais les Congolais vont  jeter toutes leurs forces dans la bataille en appuyant sur le champignon. Les Algériens vont donc subir le jeu, ce qui a permis aux locaux de marquer 3 buts dans un stade en délire. On croyait que c’était fini pour les chances sétifiennes, mais il fallait compter sur l’état d’esprit des coéquipiers de l’excellent  Khedairia qui vont rester lucides et bien concentrés. La patience  des Sétifiens portera ses fruits en seconde période par un but magnifique du remplaçant de luxe Younes. Une réalisation qui a donné le billet qualificatif à la formation chère à Hacène Hemmar. Les 20 dernières minutes seront pénibles pour les Sétfiens qui vont subir mais réussiront tout de même à tenir le coup jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre égyptien Djihad Grisha.

26 ans après

En se qualifiant pour la finale de la Champions League africaine dans sa nouvelle formule, l’ESS vient d’inscrire son nom en lettres  d’or dans cette compétition prestigieuse. L’Algérie qui espérait depuis des années qu’un club algérien puisse enfin arriver à disputer la finale de la C1 est maintenant servie avec cette qualification historique de l’Aigle noir sétifien. Les supporters sétifiens qui attendaient ça depuis 26 ans vont encore vibrer le 1er novembre prochain avec la finale retour qui se tiendra à Tchaker contre le Vita Club de Kinshasa. L’ESS qui avait remporté en 1988 la Coupe d’Afrique des clubs champions au détriment du club nigérian d’Iwuanyanwu dans un match retour mémorable au stade Hamaloui de Constantine avec à la clef une victoire extraordinaire sur le score de 4-0. Ce jour-là Kheir Eddine Madoui, l‘actuel coach de l’ESS, avait 11 ans.

60e anniversaire de l’indépendance

La rencontre retour entre l’ESS et le Vita Club se tiendra le 1er novembre prochain, une date historique pour le peuple algérien qui coïncide avec le 60e anniversaire du déclenchement  de la guerre de Libération nationale. Une date à forte charge symbolique pour les Algériens. L’ESS ne sera pas soutenu uniquement par le public  sétifien mais par tout le peuple algérien qui sera derrière l’équipe d’Aïn El Fouara, porte-drapeau du pays dans cette finale continentale. Les hommes de Madoui ne sont maintenant qu’à 180’ du titre africain. Ils devront sortir le grand jeu pour passer le Vita une mission qui paraît difficile, mais pas impossible car les Sétifiens, qui ont montré, depuis l’entame de cette compétition, un visage séduisant et des arguments valables.

K. H.

 

 

 

 

Khedaïria : «Désormais, place à la finale»

Il est l’un des artisans de la qualification historique de l’ESS à la finale. Khedaïria a été époustouflant sur toute la ligne. Avec ses arrêts reflexes, tous décisifs, il était un vrai poison pour l’attaque du TP Mazembe qui, malgré ses trois buts, s’est heurté à une muraille dans les bois de l’Entente. A la fin de la rencontre, ce gardien au parcours africain héroïque parle de la finale qu’il veut impérativement gagner. «Désormais, place à la finale», dit-t-il et d’ajouter : «On est très contents pour cette qualification qui a été très difficile à atteindre. On l’attendait depuis longtemps. Je remercie mes coéquipiers qui ont été à la hauteur du rendez-vous en donnant le meilleur d’eux-mêmes face à cette forte équipe qui nous a mis à rude épreuve.»   

 

Les journalistes algériens indésirables également

Lors de cette demi-finale, les journalistes algériens qui ont effectué le déplacement à Lumumbashi n’ont pas du tout été mis dans le confort, notamment pour couvrir le match. En effet, ils étaient les personnes indésirables du dispositif sécuritaire mis en place par le TPM. Les responsables du stade ne les ont pas laissé accéder au stade, sauf que nos confrères ont pu le faire malgré tous les obstacles.

 

Madoui : «On ne doit pas rater la finale»

L’entraîneur en chef de l’ESS était très content à la suite de ce bel exploit. Une qualification historique, dira-t-il avant d’ajouter : « Dieu merci, on a su quoi faire pour arracher cette qualification pendant que l’équipe passait par un passage à vide pendant la rencontre. On a travaillé depuis très longtemps pour arriver à ce beau moment. On sentait qu’on allait nous qualifier et désormais, on en est en plein dedans. ». Concernant la finale, le coach de l’ESS s’est montré beaucoup optimiste dans ses déclaration quant à la capacité de son équipe de remporter ce trophée continental, il dira à ce sujet : « Jusque-là on a géré tous nos matchs, un par un, mais maintenant qu’on y est arrivé, on ne doit rien rater. Cette finale doit être à nous. On ne doit pas la rater, d’autant que le match retour se jouera dans notre pays mais aussi lors d’une date très symbolique pour nous et pour toute l’Algérie, en l’occurrence, le 1er novembre. On fera tout pour que jour-là soit joyeux pour toute l’Algérie.»  

K. A.

Le vestiaire de l’ESS cambriolé

Pour son déplacement à Lumumbashi, la délégation de l’ESS a vu de toutes les couleurs. La nuance était très différente entre l’hôtel, où l’équipe algérienne a passé sa nuit et entre le stade. En effet, dans le premier lieu, l’’Entente a été l’objet de  beaucoup de bruit de la part des supporters du TPM, histoire de la perturber, mais sans la moindre violence. Néanmoins dans le stade, la situation était tout autre. Après le coup de siffler final, Madoui et ses hommes ont été choqués dès qu’ils ont rejoint leurs vestiaires. Dès qu’ils ont ouvert la porte, la salle était totalement vide, alors qu’ils y ont laissé toutes leurs affaires. L’équipe algérienne a été, en effet, victime d’un vol. Pourtant, il y avait une présence sécuritaire importante à l’intérieur du stade. Tout un dispositif qui, à la fin, a échoué dans sa mission de protéger son invité qui a parcouru des milliers de kilomètres pour disputer cette rencontre. Ce cambriolage sera défavorable pour l’image d’un club comme le TP Mazembe qui ne cesse, depuis plusieurs années, de s’autoproclamer un des meilleurs clubs d’Afrique alors qu’il a été dans l’incapacité de mettre son hôte dans une situation confortable. En tout état de cause, le TPM risquera gros si le président Hassan Hamar déposera plainte auprès de la Confédération Africaine de Football, pour manque de sécurité dans le stade suite auquel les affaires de l’ESS ont été toutes volées dans les vestiaires.

K. A.

 

 

Madoui ou l’ascension fulgurante d’un jeune entraîneur !

Par M.STITOU

La qualification à la finale de la Ligue des champions d’Afrique n’a fait que confirmer ce que tout le monde sait, à savoir la valeur d’un jeune entraîneur, à l’aube d’une carrière d’entraîneur prometteuse, Kheiredinne Madoui (37 ans) s’est déjà forgé une réputation d’un entraîneur qui ne connaît que la réussite, comme l’illustre la belle qualification à la finale de la plus prestigieuse des compétitions continentales.

L’éternel adjoint

Ayant mis un terme à sa carrière de footballeur assez prématurément, Kheireddine Madoui, qui se reconvertit de l’autre côté de la barrière, dès la fin de sa carrière, assura pendant des années, le rôle d’adjoint, il collabora avec la multitude d’entraîneurs étrangers qui s’étaient assis sur le banc de L’ESS, de Simondi, en passant par Velud, Lang ou Geiger, l’ancien défenseur international a été toujours d’un précieux apport pour ces entraîneurs qui ont souvent loué sa loyauté et compétence, néanmoins en homme intelligent, Madoui n’a jamais cherché à brûler les étapes, préférant apprendre aux côtés de ces entraîneurs chevronnés les rudiments du métier de coach, jusqu’à la saison dernière, lorsque lassé de voir ces entraîneurs étrangers, partir parfois avant même la fin de leur contrat, Hassan Hamar, le président de L’Entente, décide, à la surprise générale, de lui confier les destinées techniques. Sur le coup, des langues s’étaient déliées du côté de la cité d’Aïn El-Fouara, en estimant que Madoui manquait terriblement d’expérience pour assumer une telle responsabilité mais dès ses premiers pas en chef, Madoui démontra des qualités qui en disaient long sur ses capacités de diriger un effectif tel que celui de L’ESS, en instaurant une discipline de fer, soit des facteurs qui garantissaient la réussite, vint ensuite l’été, L’Entente qui enregistra les départs de quelques joueurs cadres à l’instar de Karaoui ou Gourmi, toutefois ces départs n’ont pas dérangé le jeune coach qui dirigea en personne l’opération recrutement, rapidement la mayonnaise prend et L’ESS se permet même le luxe sous ses ordres de se qualifier au dernier carré en Ligue des champions d’Afrique. Après cet exploit, du côté de Sétif on pensait qu’une qualification à la finale serait un bonus, cependant Madoui y croyait toujours, à la fin du match aller, il déclara même : « On ira chercher la qualification à Lubumbashi ! » Malgré la valeur du TP Mazembe, Madoui espérait la qualification de son équipe, une promesse qu’il a tenue, ce qui fait de lui l’entraîneur arabe et africain le plus jeune à propulser son équipe en finale de cette prestigieuse compétition.

L’héritier d’Aribi ?

En décembre 1988, L’ESS avec sa constellation de joueurs talentueux, les Adjissa, Bendjaballah et consorts, avait remporté la Coupe des clubs champions d’Afrique, l’entraîneur de l’époque était sétifien et portait le nom de Mokhtar Aribi qui n’est plus de ce monde, ce dernier qui demeure une icône à Sétif vu qu’il est le seul entraîneur à avoir mis l’ESS sur le haut sommet continental, Madoui en fera-t-il de même, 26 ans après ? S’il remporte le trophée, il marquera à jamais l’histoire de l’Entente et même de tous les Algériens qui seront derrière l’ESS et son jeune entraîneur lors de la finale.

 

                   M.S.

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