Notre interlocuteur, qui a tenu à s’exprimer sous couvert de l’anonymat pour éviter d’éventuels désagréments avec les instances de notre football, affirme mordicus que Jugurtha Hamroun a été délibérément bloqué par la LFP et la FAF et qu’il a été victime du bras de fer opposant le président Hannachi au président de la FAF Mohamed Raouraoua. Pour étayer ses propos, il nous a envoyé le règlement de la FIFA concernant le statut et le transfert des joueurs. Pour lui, l’article 6.1 relatif au transfert des joueurs est très explicite. «Un joueur ne peut être enregistré qu’au cours de l’une des deux périodes d’enregistrement annuelles fixées à cette fin par l’association concernée. A titre exceptionnel, un joueur dont le contrat a expiré avant la fin d’une période d’enregistrement peut être enregistré en dehors de cette période d’enregistrement. Les associations sont autorisées à enregistrer ces professionnels à condition que l’intégrité sportive de la compétition concernée soit dûment prise en considération. En cas de résiliation du contrat pour juste cause, la FIFA peut prendre des mesures provisoires afin d’éviter tout abus, conformément à l’article 22», peut-on lire dans ledit article.
Hamroun libre depuis mai 2014, si on se réfère audit article de la FIFA n’a pas besoin d’un Certificat international de transfert dans la mesure où son contrat avec le club turc avait expiré en mai 2014. «Hamroun Jugurtha est un joueur professionnel dont le contrat a expiré avant la fin de la première période d’enregistrement, c'est-à-dire avant le 31 août 2014, puisque son contrat avait pris fin en mai 2014.Pour le CIT (Certificat international de transfert) auquel fait référence le communiqué de la LFP et de la FAF, il ne concerne que les joueurs professionnels qui sont enregistrés auprès d’une association, c'est-à-dire d’un club, ce qui n’est pas le cas de Hamroun, puisque ce dernier était libre depuis mai 2014. A ce propos, l’article 9 du même règlement stipule expressément : «Un joueur enregistré auprès d’une association ne peut être enregistré auprès d’une nouvelle association que lorsque celle-ci a reçu un Certificat International de Transfert (CIT) établi par l’ancienne association. Le CIT est à délivrer sans condition, gratuitement et sans limite temporelle. Toute disposition serait nulle et non avenue. L’association qui délivre le CIT est tenue d’en soumettre une copie à la FIFA. La procédure de délivrance du CIT est décrite dans l’art. 8 de l’annexe 3 qui stipule : «Tout joueur professionnel enregistré auprès d’un club affilié à une association ne peut être enregistré auprès d’un club affilié à une autre association qu’après qu’un CIT ait été délivré par l’ancienne association et que la nouvelle association a accusé réception dudit CIT. La procédure du CIT doit exclusivement être réalisée via TMS. Aucune autre forme de CIT ne sera reconnue.» Pour notre interlocuteur, là aussi, Jugurtha Hamroun n’est aucunement concerné par cet article qui stipule expressément que seuls «les joueurs enregistrés dans un club affilié à une association» nécessitent un CIT.
N. Boumali