Après une très riche et longue carrière, vous vous êtes retiré des terrains sur la pointe des pieds. Slimane Raho, que faites-vous actuellement ?
Je suis toujours dans le milieu du football. Je ne peux m’en passer. Je suis une formation d’entraîneur sous l’égide de la FAF pour l’obtention de la licence CAF. J’aspire épouser une carrière d’entraîneur pour partager mon expérience avec les jeunes. Il me semble nécessaire de faire profiter les générations futures de tout le capital expérience que j’ai acquis durant ma longue carrière. Faire ce métier me passionne, c’est pourquoi je suis en train de passer mes diplômes. J’en profite là juste pour adresser mes remerciements au président de la FAF M. Raouraoua et au DTN M. Korichi, pour avoir pensé aux ex-internationaux et leur avoir permis d’effectuer ce stage.
Mais en dehors des stages et études que vous faites pour l’obtention de ces diplômes, vous faites quoi ?
Je suis entraîneur de football en France. Plus exactement à Noisy-le Sec. J’entraîne l’équipe première, c’est tout aussi passionnant que d’être sur le terrain en tant que joueur. Il y a une différence entre les deux, c’est sûr, mais la passion est la même, intacte.
Quel regard portez-vous actuellement sur la sélection nationale ?
C’est une équipe en pleine progression. Sa marge est énorme, elle frôle le très haut niveau, on s’en réjouit. Vue de l’extérieur, cette équipe a atteint une dimension qu’on ne lui connaissait pas jusque-là. Comme je viens de vous le dire, elle a fait des progrès énormes, et c’est tant mieux pour le football algérien. Les Verts sont sur une courbe ascendante, il va falloir rester tout en haut maintenant. C’est deux qualifications de suite à la Coupe du monde et leurs prestations au dernier Mondial font de notre EN une équipe très respectée, élevée même au rang des meilleures formations à travers le continent, voire le monde. Cependant, sachez qu’il y a une très bonne organisation derrière cette équipe et une logistique digne des équipes les plus huppées de la planète. Derrière cette équipe et ses performances, il y a des hommes qui travaillent durement. La Fédération y a mis les moyens et les joueurs n’ont plus aucun souci que celui de donner le meilleur d’eux-mêmes sur le terrain.
Quelles sont nos chances pour la prochaine CAN ?
Tout d’abord, moi j’aurais aimé qu’on joue au Maroc, pas seulement pour la proximité, mais aussi parce que l’équipe avait en tête le Maroc comme terre d’accueil de cette édition. Mais bon, cela n’a pas pu se concrétiser, ça ne change pas grand-chose à la donne. On est dans un groupe assez relevé, moi je pense que nous avons les moyens de nous en extraire. Ce ne sera pas facile, j’en conviens, mais nous avons les moyens de sortir de ce groupe et de continuer notre petit bonhomme de chemin. Je pense que les autres équipes formant notre groupe font mille et un calculs pour nous contrer ; elles nous craignent, c’est sûr, c’est surtout à elles d’essayer de trouver les moyens de survivre jusqu’au deuxième tour, pas nous.
Slimane Raho, quel est votre meilleur souvenir avec l’EN ?
Le retour au pays après la qualification à la Coupe du monde 2010. On rentrait d’Oum Dourman, le pays tout entier était dans la rue pour nous accueillir, ces images resteront gravées à jamais dans ma tête.
Vous avez été formé à l’ASMO, vous avez joué par la suite au MCO, puis après de longues années à la JSK et enfin à l’Entente sétifienne, que reste-t-il pour vous de ces quatre équipes ?
Des moments mémorables, des moments intenses de joie, de pur bonheur, mais pas que parce qu’il reste aussi des moments pénibles, des moments de déception. C’est indescriptible, je ne peux pas vous dire ce qu’on ressent quand on joue dans des équipes comme l’ASMO, le MCO, la JSK et l’ESS. Il y a d’autres clubs tout autant prestigieux, c’est clair, mais moi je parle de ce que j’ai vécu avec ces équipes. Je garde des souvenirs impérissables, des moments inoubliables. J’ai aujourd’hui d’excellents rapports avec ces équipes, leurs dirigeants et leurs supporters ; d’ailleurs je vous informe que je suis invité à assister samedi au match ESS-MCO. En tout cas, je n’oublie pas et je n’oublierai jamais que c’est grâce à l’ASMO que je suis aujourd’hui ce que je suis. Comme je n’oublie pas que c’est au MCO que ma carrière a décollé. A la JSK et à l’ESS, j’ai connu mes moments de gloire. Je n’oublie rien en tout cas.
M. O.