CAN 2015 : le sauveur de la CAF retrousse ses manches

La Guinée équatoriale affûte ses armes, le coup d’envoi de la CAN peut enfin être donné, le pays qui a rendu un énorme service à l’Afrique en acceptant de succéder au royaume chérifien a préparé le strict minimum pour accueillir ses hôtes et pouvoir commencer la plus importante des choses dans une telle compétition, à savoir la CAN.

A notre arrivée en Guinée équatoriale mardi soir on a pu remarquer que le pays est étrangement bien armé pour accueillir ses hôtes, il faut dire que la peur d’Ebola est déjà l’une des raisons qui ont poussé le pays à adopter des mesures préventives à l’aéroport, et ce, spécialement pour cette CAN, le dispositif a été renforcé et on a pu le remarquer dès notre sortie de l’appareil d’Air France.

 

Facilités douanières

Accueillis par des détecteurs de chaleur et des thermomètres à rayons, tous les passagers ont passé avec réussite ce test, et avant de se diriger pour accomplir les formalités douanières, on remarque déjà les premiers panneaux qui souhaitent la bienvenue aux participants et aux délégations.

En bas, les formalités douanières qui permettent de quitter l’aéroport sont plus faciles qu’on le croyait, il a fallu en effet quelques 45 minutes pour quitter la zone, munis du célèbre cachet ‘’entrada’’  qui nous donne accès à ce pays un peu spécial et habituellement verrouillé.

 

Malabo, tout est arrivé si vite que…

A Malabo, la ville où le passage est plus qu’obligatoire durant cette CAN à cause des contrôles sanitaires, les autorités ont fait en sorte de faire vivre l’événement aux habitants. Dès qu’on quitte l’aéroport, on fait face à des grands panneaux annonçant le début et le déroulement de l’événement continental dans ce pays, il faut dire que tout s’est passé si vite que certains ont du mal à croire que leur pays, qui, il y a 2 mois jour pour jour était éliminé, suspendu et donc hors course pour cette CAN, va être présent dans cet événement qui sera en plus organisé sur le sol de son pays, d’où peut-être cette indifférence vis-à-vis du déroulement de la compétition phare de la CAF sur les terrains de leur pays.

 

Rien n’a changé depuis 2012, les prix toujours aussi exorbitants

Ayant couvert la CAN 2012 malgré l’absence de l’Algérie, Compétition a eu la chance d’être à Malabo il y a de cela 3 ans, ce jour-là, la première chose qui a attiré notre attention c’était les prix exorbitants qu’affichaient notamment les hôtels.

Alors qu’on croyait que les amoureux du foot africain n’allaient plus jamais revivre l’expérience de l’Angola 2010, voire même celle de 2012, il n’en est finalement rien, puisque les prix n’ont visiblement pas changé et un hôtel comme l’Ibis affiche une chambre pour une personne à 150 euros, il faut dire que ce cadeau tombé du ciel, qu’est la CAN, a incité les responsables des chaînes hôtelières à faire flamber les prix, quitte à perdre la clientèle, car ils savent pertinemment que la même chose sera appliquée ailleurs et les barèmes seront revus à la hausse, chose qui, et ils pourront ensuite profiter pleinement de l’engouement des differentes parties prenant part à cet événement.

 

Les accréditations en un temps record, mais…

Pour ce qui est des facilités mises à la disposition des représentants de la presse désirant couvrir l’événement footballistique africain, un centre d’accréditation a été improvisé dans un hôtel situé près du centre-ville, il s’agit de l’hôtel 3 Augusto, c’est là que la CAF a choisi de mettre ses agents équato-guinéens pour distribuer les fameux sésames donnant accès aux différents sites de la compétition. Un quart d’heure était suffisant pour récupérer le document, d’ailleurs lorsqu’on a récupéré nos accréditations, on était les derniers à le faire, pourtant il n’était que 10h du matin, à vrai dire la CAF a choisi de déplacer le centre d’accréditations vers Bata, et les retardataires n’avaient pas un autre choix que de prendre un autre avion vers la 2e ville du pays, avec tout ce que cela peut avoir comme gêne pour tout le monde, vu que Malabo est une île et aller à Bata passe forcément par l’achat d’un billet d’avion avant de rallier Mongomo par route.

 

Un jour sur deux pour rallier Mongomo

Une fois l’accréditation en poche, et au moment où on voulait explorer un peu plus la capitale et vous décrire avec exactitude l’ambiance de la compétition, pour ensuite rallier Mongomo le QG des Verts, on a appris que l’EN n’allait rester à Malabo que quelques minutes, leur arrivée se fera même très discrètement, puisque c’est au niveau du salon présidentiel que le COCAN a choisi d’accueillir ses hôtes pour faire vite avec les formalités sanitaires, leur arrivée à Mongomo se fera donc ce soir, aller à Mongomo était donc une nécessité mais cela allait être plus logique pour la journée d’aujourd’hui, mais problème, les vols ne sont pas disponibles tous les jours, mais seulement un jour sur deux, les journalistes algériens présents sur les lieux étaient donc dans l’obligation de réserver sur le champ pour se retrouver, 3 heures plus tard, sur les lieux, pour faire face au sérieux problème de l’hébergement.    

 

L’EN sans ses supporters, c’est logique !

Il était exactement 15h quand on a enfin atterri à l’aéroport Mongomeyen de Mongomo, situé à quelque 35 kilomètres du centre-ville de Mongomo, c’est cet aéroport qui doit accueillir l’EN ce soir, après une petite escale à Malabo, l’aérogare est si petite et loin d’être fonctionnelle que sur les côtés, il n’y a même pas de mur de séparation, et la piste d’atterrissage n’est même pas protégée d’un passage d’un animal, ce qui fait de cet endroit un endroit peu sûr pour un aéroport.

Les surprises ne font que commencer, car en ville, on assiste sur place aux choses déjà annoncées dans la presse, et les craintes liées à l’hébergement, il est en effet très délicat de trouver des hôtels, comme partout ailleurs en Afrique, cette ville nous a étrangement rappelé Franceville, la ville gabonaise    

qui a accueilli la CAN 2012, où il n’y a pratiquement pas d’hôtels, sauf peut-être ceux réservés pour les 4 sélections du groupe C.

La première pensée qu’on puisse avoir une fois sur place va pour la décision des autorités algériennes d’annuler toute idée de déplacement massif des fans, réservé pour les fous des Verts relève de l’impossible dans des conditions catastrophiques, et ce, malgré les constructions en cours qu’on a croisées à l’entrée de la ville.

Le décor est placé, Mongomo s’active chaque jour un peu plus et l’arrivée attendue des délégations des autres pays va donner une autre dimension à cette petite ville qui est aussi la ville d’origine du président Enguema, mais en même temps, ça va révéler à l’Afrique et au monde entier les manques et le risque pris par la CAF de faire jouer la compétition après le retrait du Maroc.   

S. M. A.

 

 

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