Taïder : «On a gagné pour notre peuple»

le milieu de terrain algérien revient en grande forme puisqu’il a réussi à sortir une très belle prestation, notamment sur le plan physique avec son grand abattage et sa débauche d’énergie. Dans cet entretien, il revient sur le match et parle de la qualification qu’il dédie au peuple algérien et clame l’amour des joueurs pour leur pays, un paramètre qui a transcendé les troupes lors de cette rencontre.

Saphir, une belle victoire ce soir et la qualification en prime… Bien sûr, ce soir on est contents. On voulait gagner et on l’a fait. Il faut dire que la rencontre n’était pas du tout facile pour nous dans la mesure où on a affronté une belle équipe du Sénégal qui nous a mis en difficulté.  Après le match contre le Ghana, il y a certaines personnes qui doutaient peut-être de nous. Cependant, dans le groupe, on a toujours été solidaires et on a montré qu’on était encore présents et qu’on a sorti un gros match et une qualification plus que méritée. C’est une bonne chose. On a montré à tout le monde qu’on était une belle équipe. Vous étiez en difficulté à un certain moment. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Je le concède, on a eu 10 minutes où on était dans le dur. Dans cette configuration, il faut se replier et rester en place tactiquement et faire le dos rond. Voilà, c’est du mental, les 10 minutes, il faut les passer en étant fort mentalement. Après, on a eu cette occasion qui nous permet d’inscrire ce deuxième but qui nous met à l’abri. Comment avez-vous trouvé la réaction de l’équipe nationale aujourd’hui ? On se connaît et on avait confiance en nous. Après la défaite, il y a eu des personnes qui ont mis en doute les capacités de notre sélection nationale, mais il ne fallait pas oublier qu’on a perdu seulement par un petit but encaissé en toute fin de match. Si on n’avait pas fait ce match face au Ghana et cette défaite, tout le monde aurait dit, oui, l’Algérie est la meilleure équipe. On a démontré à tout le monde qu’avec l’amour du pays, on pouvait faire de belles choses. Ce qui a fait la différence, c’est le cœur. Est-ce que le fait de faire un gros match face ua Sénégal qui est une grande équipe rouvre l’appétit en vu du sacre final ? Je ne vais pas dire favori car il y a beaucoup de très bonnes équipes qui aspirent toutes à gagner le trophée. Ensuite, nous , on est là et on va donner le maximum et aller le plus loin possible. On est ambitieux et on a envie de gagner. Après, ça passera par des résultats. On travaille tous les jours pour honorer les couleurs nationales. Une chose est sûre, on mourra tous sur le terrain pour notre peuple. Peut-on dire maintenant que l’après -Ghana est définitivement oublié après cette belle qualification ? Ce qu’il faut savoir avant tout, c’est que nous les joueurs, après cette rencontre, on a fait le nécessaire pour  tout oublier et penser directement à la suite du parcours et ce match face au Sénégal. Il fallait se relancer sur ce match-là. Les médias ont fait ce qu’ils ont fait et nous en tant que joueurs on est là et on fait notre travail. Le discours de Bougherra a donc fini par avoir son effet, n’est-ce pas ? Madjid est un grand frère pour nous. Il a vécu énormément de choses en sélection. Avec lui, on apprend tous les jours. C’est toujours une bonne chose d’apprendre d’un joueur comme lui et d’écouter ses conseils. Est-ce que le groupe monte en puissance ? Dans un tournoi pareil, quand on gagne, on monte toujours en puissance. Le premier match, on gagne mais ce n’est pas facile. Le second match, on fait une belle prestation mais on ne parvient pas à gagner et faire la différence puisqu’on concède le but à la dernière minute. Aujourd’hui, on a montré à tout le monde qu’on est une équipe puisqu’on a réussi notre match et les trois points sont là pour le prouver. On vous a vu plus agressifs, plus motivés. Que pouvez-vous nous en dire ? Franchement, je ne vois pas les choses comme ça moi. On a tout donné. Si vous voyez les statistiques de la rencontre, vous vous rendrez compte qu’on a fait beaucoup de kilomètres et que tout le monde a bataillé, a couru et s’est battu jusqu’à la fin du match. Maintenant, après une victoire, les appréciations sont plus faciles à faire. Pour nous, une fois que nous sommes sur le terrain, on ne pense qu’à une seule chose, tout donner sur le terrain et essayer de gagner. Sur le plan physique, comment vous êtes-vous sentis ? Oui, c’est vrai que sur le plan physique, c’est éprouvant pour nous car il fat très chaud et très humide. Cependant, avec l’amour qu’on porte pour notre pays, on a réussi et on a fait l’essentiel au cours de cette rencontre. On n’est pas habitués à jouer dans de telles conditions car on joue tous en Europe, ce n’est pas facile. Avec le terrain qui est gras, ce n’est pas évident de déployer notre jeu. Jusqu’ici, on a rencontré des adversaires solides. La coupe d’Afrique, c’est le combat. Quel a été le discours du coach à la mi-temps où vous meniez par un but ? Le discours du coach a été des plus simples, il nous a dit de ne pas reculer, de rester bien placés. C’est quelqu’un qui aime le foot, qui aime le jeu et il nous a demandé de continuer à jouer devant pour essayer de marquer et de ne pas reculer. Les consignes étaient de défendre tous ensemble parce que ce sera la clé du match. On l’a écouté, on a défendu en bloc et ça a marché. On a réussi à avoir une deuxième occasion qui nous permet de mettre ce but et de gagner le match. On imagine que vous allez préparer le quart de final sans pression… Non, on est tout le temps sous pression mais c’est une pression positive. On a la pression de bien faire, faire plaisir à nos proches et à notre peuple. Un footballeur est toujours sous pression mais quand tu aimes le foot et que tu aimes ton pays, la pression est positive pour nous. Avez-vous senti une différence entre Mongomo et Malabo ? Oui, bien sûr. Déjà sur le terrain il y a beaucoup plus d’espaces, ce qui est une excellente chose pour nous. Il y a même la qualité de la pelouse qui nous a aidés à faire une belle prestation et à enchaîner certaines actions qui ont fait très mal à l’adversaire et qui ont permis de développer notre jeu. On va dire que c’est mieux de jouer ici, mais il ne faudra pas se focaliser sur ce paramètre. Concrètement, l’Algérie est-elle favorite pour le sacre final en cette coupe d’Afrique des nations ? Vous savez, moi, j’ai pour habitude de rester modeste. Je ne vais pas dire qu’on est favoris. Il y a de belles équipes en Afrique. Néanmoins, une chose est sûre, je peux vous rassurer que sur le terrain on donnera toujours le maximum pour aller chercher les meilleurs résultats possibles. Il y a eu certaines choses qui se sont passées après le match face au Ghana, notamment les critiques. Avez-vous été touchés par tout ça ? Honnêtement, non. On est des joueurs de football et il faut accepter les critiques. Les médias font leur boulot, il faut l’accepter. Nous, on est là. Un jour, ça va et l’autre ça ne va pas. Cependant, il faut qu’on reste forts sur le plan mental. Ça fait partie de notre métier de vivre avec les critiques. Chacun fat son travail. Des fois on est bons et des fois on ne l’est pas. Le plus important, c’est de tout donner sur le terrain et de faire en sorte d’être fier à l’issue de chaque rencontre. Vous avez enchaîné avec une deuxième titularisation aujourd’hui et avez sorti une très belle copie, comment vous sentez-vous ? C’est vrai que je me sens bien physiquement et j’arrive à répéter les efforts sur le terrain. Cependant, on est un groupe et on gagne tous ensemble. I. Z. 

«On a montré qu’on était une belle équipe»« Peu importe l’adversaire, on veut aller le plus loin possible»«Quand tu es dans le dur, il faut faire le dos rond»«Madjid ? On apprend tous les jours avec lui»

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