Le nouveau coach a ramené une nouvelle méthode de travail et des idées pas très similaires à celle de l’ancien driver, et celles-ci n’ont pas eu l’effet escompté sur l’équipe et sur les joueurs qui ne s’expriment toujours pas comme ils le faisaient l’été dernière par exemple lorsqu’ils ont ébahi le monde par leur réalisme et leur vitesse d’exécution, deux choses qui nous ont terriblement manqué lors de cette CAN, et réduisant à titre d’exemple à néant le danger que représentaient autrefois des «4 fantastiques» de l’attaque de l’EN.
Comme dans chaque équipe et dans chaque compétition, il y a souvent des satisfactions, et des déceptions, cette fois les déceptions ont quelque peu pris le dessus, mais le rendement des uns et des autres nous a permis de faire un constat que nous vous proposons, il s’agit des tops et des flops enregistrés après 4 matches qu’aura disputés l’équipe en tout et pour tout durant cette CAN.
Les TOPS :
Nabil Bentaleb : le meilleur c’est lui
Que ce soit dans la récupération, en relayeur, à droite ou à gauche, ou même parfois dans des situations de défenseur central comme sur le tacle miracle réalisé contre le Sénégal lors du dernier match du groupe à quelques instants de la mi-temps, Bentaleb aura été incontestablement le meilleur joueur algérien de toute la compétition, il a été égal à lui-même et à ses débuts cette saison en Premier League.
Affichant une certaine régularité et atteignant un niveau de jeu très appréciable, le joueur des Spurs était pourtant un nouveau venu dans cette compétition, un novice qui a surmonté les mauvaises conditions de jeu grâce à un physique digne des plus grands athlètes au monde, il mérite la note complète.
Bougherra : la seconde jeunesse
Derrière Bentaleb, qui pouvait bien venir à part notre Bougy national, qui reste la meilleure surprise de ce tournoi côté algérien.
Alors que l’EN a débuté le tournoi avec Medjani et Halliche, il a pu profiter d’une légère blessure de l’ancien Hussein-déen pour lui prendre sa place, et de quelle manière ! Il a excellé et profité visiblement d’une bonne préparation et condition physique, pour venir accaparer cette place dans l’axe, il s’est même offert le luxe de voler la vedette à Medjani et le surclasser, son départ à la retraite est un peu dommageable, car avec son expérience il peut visiblement encore rendre d’énormes services à l’EN.
Taïder : le retour au bon moment
Alors que le coach a attaqué le tournoi avec Lacen et Bentaleb, le joueur de Getafe n’a pas tardé à montrer des limites physiques, les conditions météorologique n’ont pas été en sa faveur et cela a ouvert la voie à Taïder qui a su profiter de cette baisse de régime du Madrilène pour lui ravir la vedette.
Taïder, à l’image de son début de saison à Sassuolo, a été formidable dans cette CAN, grâce à lui l’équipe a pu retrouver son équilibre, et sa vitesse, car sa tendance à jouer direct vers l’avant et utilisant la longueur du terrain pour progresser à aider l’EN à retrouver son jeu d’une autre manière mais elle était quand même efficace.
Ghoulam : l’Afrique et ses conditions ne l’ont pas impressionné
Plus régulier que lui il y en a peu, Faouzi n’a jamais laissé la place au doute, ni de nous laisser croire qu’il peut être un jour menacé, par qui que ce soit, aligné dans un premier temps avec Lacen, puis derrière Bentaleb, bien évidemment sur le couloir gauche, l’entente était bonne avec les deux, rarement on a vu des équipes axer leur jeu sur son côté, mais au même moment on l’a vu prêter main-forte à l’attaque, il a prouvé qu’on pouvait compter sur lui-même en Afrique dans les conditions les plus extrêmes avec sa condition physique remarquable.
Les flops :
Brahimi : la pression et l’agressivité des adversaires ont eu raison de lui
Le meilleur joueur africain BBC 2014 n’aura pas été celui qu’on attendait durant cette CAN.
Elu meilleure étoile montante par la CAF pour la même année, la pression était visiblement terrible sur ses épaules, mais il n’a pas su la gérer, comme il a eu du mal aussi à gérer ses efforts dans des conditions très difficiles, il devait garder le ballon moins qu’il l’a fait, et cela aurait accéléré le jeu et donné du tournis aux défenses adverses.
A l’image du match contre la Côte d’Ivoire, où Die l’a muselé en usant même de tacles assassins pour le pénaliser, il aura été la cible de toutes les équipes et il n’a pas dû fuir les plans qui lui ont été concoctés, il était tout simplement le plus mauvais, mais cette première expérience comptera sûrement à l’avenir et lui permettra de revenir encore plus fort.
Feghouli : victime du nouveau rôle de Brahimi
Le coach pense qu’il a su monter en puissance durant cette CAN, avec des débuts de match difficiles mais une fin meilleure, visiblement l’envie du Valencien de gérer ses efforts était très forte, la chaleur l’a grandement pénalisé et s’est répercuté sur son jeu, puisqu’il a été en dessous des espérances durant toute la compétition. Certains pensent que le passage de Brahimi au milieu l’a paralysé. Il est vrai que depuis que Gourcuff est entraîneur, le jeu des Verts est concentré sur le joueur de Porto, négligeant ainsi Feghouli qui tout au long du tournoi a été peu sollicité. Isolé sur son couloir droit, alors qu’avec Vahid, il dézonait dans l’axe et à gauche à la recherche du ballon, le numéro 10 de l’Algérie a été, mal exploité, peut-être même plus que ne l’a été Brahimi.
Medjani : l’interrogation
Habituellement c’était lui l’homme à tout faire de la défense de l’EN, mais durant cette CAN, il a commis des fautes gravissimes, la faute à une fraîcheur physique perdue.
Travaillant plus que les autres depuis le début lors des entraînements, Medjani sentait qu’il n’était pas en possession de tous ses moyens, l’action de Gyan qui lui a grillé la politesse dans les arrêts de jeu, l’a achevé et confirmé que Medjani n’était cette fois pas celui qu’on connaissait auparavant, l’arrivée de Bougherra dans l’axe alors qu’il s’était habitué à jouer avec Haliche pourrait être l’une des causes de son malaise.
Lacen : le physique n’a pas suivi
Techniquement, il a gardé ce qu’on lui connaissait, mais il a accusé le coup physiquement, Medhi Lacen, a pourtant joué l’intégralité des matches de son club en ce début de saison, c’est peut-être ça qui s’est retourné contre lui, alors qu’il n’avait pas bien récupéré de son Mondial brésilien.
Gourcuff attendait beaucoup de lui, mais contre l’Afsud il a montré ses limites et perdu sa place en faveur de Taïder qui, lui, n’a pas perdu son temps pour convaincre.
Halliche : le blessure et Bougy l’ont achevé
La blessure ne l’a pas aidé, mais son premier match contre l’Afrique du Sud aura été suffisant pour prouver que l’ancien défenseur de Coimbra n’est pas bien préparé pour la CAN, cela a ouvert la voie au Magic qui n’a pas craché dans la soupe, au contraire, il a vite accaparé la place offerte sur un plateau par son ancien complice, alors qu’on le croyait assez bien préparé malgré le fait qu’il joue au Qatar, vu son rendement aux éliminatoires, il nous a un peu déçu, mais c’est sûr qu’il saura rebondir.
Mandi : le chaud et le froid
Contrairement à sa Coupe du monde, Aïssa Mandi n’aura pas été époustouflant dans cette CAN, on a hésité à le mettre parmi les flops car il n’a pas commis de graves erreurs mais il n’a pas non plus été irréprochable que ce soir dans un registre défensif ou offensif, on ne l’a vu que rarement tenter des incursions en attaque, mais en faisant peut-être l’une de ses rares montées, l’EN s’est créé une bonne occasion contre l’Afrique du Sud, le coach n’était pas content de lui à l’issue de cette première partie et a même songé à Zeffane pour le remplacer avant que ce dernier ne soit touché au pied, la présence d’un concurrent dans l’équipe risque de le mettre davantage sous pression.
S. M. A.