Comment avez-vous trouvé l’équipe nationale durant la CAN 2015 ?
Au départ déjà, il y avait une certaine pression sur nos joueurs née de son statut de favori, l’Algérie devait faire le jeu mais sur une pelouse qui ne s’y prêtait pas. De là découle la piètre prestation du premier match face aux Sud-Africains, qui nous ont mis en difficulté. Heureusement le résultat fut à notre avantage. Ça n’a pas été le cas contre la coriace équipe ghanéenne. Par manque de concentration, on a encaissé un but assassin dans les arrêts de jeu. Le troisième match était crucial. Contrairement à Mongomo, la pelouse à Malabo était de meilleure qualité, notre EN a été aussi plus agressive et concentrée, avec un état d’esprit autre. Le but inscrit dès l’entame par Mahrez a beaucoup contribué au gain du match et à la qualification au second tour.
Que dire du match contre la Côte d’Ivoire ?
Hervé Renard connaissait le style de jeu de notre équipe et sa force de conservation de la balle, il a sciemment laissé le ballon à notre équipe tout en développant un jeu athlétique, beaucoup de fautes sur nos joueurs et un marquage serré sur Brahimi. Renard a misé sur les contres et l’efficacité de ses attaquants, tels Gervinho et Wilfried Bony. L’Algérie a finalement été éliminée par le détenteur de la CAN 2015. Elle n’a pas à rougir de ses prestations devant le Sénégal et la Côte d’ivoire, mais elle doit parfaire le côté défensif.
Y a-t-il un autre domaine à parfaire ?
Notre équipe est souvent appelée à évoluer sur des pelouses de mauvaise qualité, on devrait y faire face avec un style de jeu direct, en profondeur et athlétique. Ce n’est que mon opinion. Et pour remédier aux carences, il faut travailler, travailler et encore travailler.
En mars, l’Algérie affrontera le Qatar et Oman, quel bénéfice peut-elle tirer en prenant part à un tournoi au Qatar, sachant qu’elle ne sera peut-être jamais appelée à affronter de tels adversaires en match officiel ?
Sait-on jamais, une compétition arabe peut toujours être organisée. Cela dit, une préparation au Qatar est toujours bénéfique au vu des conditions et les moyens de préparation qui seront mis à la disposition de l’équipe et aussi les bonnes relations entre les deux présidents de fédération Mohamed Raouraoua et Cheikh Hamed bin Khalifa bin Ahmed Al thani feront que ce stage sera bénéfique et agréable. L’Algérie a dignement représenté le monde arabe lors de la dernière coupe du Monde, elle a conquis les esprits du monde arabe en général et des Qatariens en particulier. Les moyens ne manquent pas au Qatar, on connaît aussi leur générosité.
Parlez-nous un peu de la sélection du Qatar, premier adversaire des Verts, et des installations dont l’Algérie pourra bénéficier sur place...
La sélection qatarie a montré de bonnes prédispositions, surtout après avoir gagné la coupe du Golfe chez son redoutable voisin saoudien. C’est une équipe jeune qui progresse sous la houlette de l’Algérien Djamel Belmadi. Les Qataris prendront cette confrontation très au sérieux, ils nous obligeront à donner le meilleur de nous-mêmes pour préserver tout le bien qui se dit du football algérien. Côté installations, les Verts jouiront de tout ce qui a trait à l’excellence : l’hôtellerie, les terrains d’entraînement avec des pelouses magnifiques, la récupération, les soins médicaux d’Aspetar… L’Algérie aura tout à sa disposition. Le climat sera en plus clément durant cette période de l’année.
Et la sélection d’Oman, second adversaire de l’Algérie ?
Ce second match aura le même profil que celui face au Qatar. Le sélectionneur national algérien pourra tester certains nouveaux joueurs, notamment en défense, et donner leur chance à d’autres joueurs inscrits dans son agenda.
Parlez-nous un peu de vos activités au Qatar ?
Sous l’égide de la Fédération qatarie de football et la direction technique de développement, je suis affecté dans quelques clubs avec d’autres collègues, à l’instar de Boumaâraf, Kennaoui, Makour, Azzouza, avec pour mission d’exercer la fonction de conseiller technique au niveau des catégories 6-11 ans. On organise les clubs en établissant des programmes d’entraînement, en veillant à l’application des programmes et leur bon déroulement. Je veille à apporter toutes les connaissances aux entraîneurs concernant le travail avec ces catégories. Je participe également dans l’évaluation des entraîneurs de ces catégories, dans des ateliers de travail que nous organisons au niveau de la direction technique de développement bimensuellement et où le technicien doit préparer une séance de travail dont l’objectif est choisi préalablement, selon les demandes de ces catégories. En fin de saison, l’ensemble des entraîneurs sont évalués par rapport à leurs prestations durant les ateliers et dans leurs clubs. Eventuellement, nous proposons à la tutelle, par décision collégiale, le maintien ou non de l’entraîneur. Aussi, en collaboration avec la Commission d’arbitrage, je contribue dans la formation de jeunes arbitres, en plus de servir comme évaluateur des arbitres des catégories allant des U13 aux U19. Enfin, en fonction de mon temps libre, je participe à des émissions sur les chaînes de télévisions beIN Sports, Al-Kaas TV et Jim TV, évidemment avec l’approbation de mes responsables.
Pourra-t-on vous revoir à l’œuvre un jour en Algérie ?
Dans la vie tout est possible, l’envie de revenir y est toujours. Seulement, pour le moment, mes obligations familiales m’obligent à différer le retour au pays. Ma fille aînée vient de finir ses études universitaires en pharmacie, elle postule pour un travail. Mon grand fils est à l’université pour une formation d’ingénieur, il joue dans l’équipe senior d’Al-Rayane club. Le petit de mes gosse a 8 ans, il est scolarisé et pratique lui aussi le foot. Je suis tenu de veiller à l’avenir de ma famille. Mais une chose est sûre, je suis de près le football algérien, surtout l’équipe nationale à laquelle je souhaite tout le bien. Je ne rate pas aussi les résultats du CRB et du NAHD.
H. D.