Une victoire méritée face à une équipe mondialiste, quelle analyse faites-vous du match ?
Aujourd’hui, ce que je peux dire c’est qu’avec une équipe très amoindrie, il nous manquait 4 ou 5 joueurs très importants, on a pu tenir tête à l’Algérie. Il faut savoir qu’ici au Qatar, dès qu’il nous manque des joueurs clés, on est vite dans la difficulté parce que l’effectif n’est pas très large. Maintenant, c’est vrai que ce match est un match de préparation pour les qualifications à la Coupe du monde. Mais c’est un match important, dans le sens où nous restons dans la continuité du programme que j’ai fait, à savoir jouer contre de grosses équipes qui nous mettent en difficulté pour progresser. L’Algérie fait partie des grandes équipes que nous jouons. J’avais à cœur de jouer ce match de par la qualité de cette équipe.
En tant qu’Algérien, en plus d’affronter la sélection de votre pays et d’écouter l’hymne national, qu’est-ce que cela vous a-t-il fait ?
C’est un hymne national que j’ai entendu énormément de fois avec toutes les sélections que j’ai pu avoir. Ah, c’est mon pays, il n’y a pas de doute là-dessus. C’est évident de ressentir quelque chose lorsque je l’entends. Aujourd’hui, il y a mon père qui est venu de France spécialement pour ce match. Il n’est jamais venu au Qatar auparavant, c’est la seule raison qui pouvait l’emmener ici. Je savais à l’avance que cela allait créer des sentiments et une émotion particulière. Maintenant, le plus important est de jouer contre l’équipe d’Algérie et donner l’opportunité à mes joueurs d’affronter une équipe de qualité.
En comparaison avec la qualité de jeu lors du dernier Mondial, ne croyez-vous pas que l’Algérie a perdu un peu de sa verve ?
Je dois dire que l’équipe d’Algérie a fait un mondial extraordinaire. C’est vrai qu’elle a placé la barre très haute. Ils ont fait un très grand match contre le champion du monde qu’est l’Allemagne. Elle a laissé entrevoir de très belles choses et elle laisse toujours entrevoir de très belles choses. Ce que je peux vous dire d’un œil de technicien du bord de la ligne de touche, c’est qu’il y a vraiment de la qualité dans cette équipe. Il y a vraiment des joueurs de grande qualité. Après, il faut trouver l’homogénéité, l’osmose, un équilibre ; il faut que tout le monde tire dans le même sens. Je pense que ce sont là tous les éléments sur lesquels le coach Gourcuff va se pencher. C’est vrai aussi qu’on sort d’une déception en Coupe d’Afrique où l’Algérie était prétendante au titre. Donc, ça l’a peut-être un peu bousculée. Sinon, je peux dire que la qualité est là. Il y a les joueurs nécessaires pour aller très loin, ils sont encore jeunes et évoluent tous dans des clubs importants. Je pense que si cette équipe est bien entourée et qu’elle travaille correctement, elle aura un bel avenir.
Est-ce qu’un jour on pourra voir Belmadi prendre l’équipe d’Algérie ?
Au jour d’aujourd’hui, je suis en place avec l’équipe nationale du Qatar et il y a un entraîneur qui est en place avec l’équipe d’Algérie. Donc, il serait peut-être malvenu de parler de ça, mais je vais dire qu’un jour, si sens que je suis capable d’apporter un plus à cette équipe nationale et la faire progresser et évoluer, gagner des titres… Au fait, c’est ce qui manque à l’Algérie. Depuis 1990, elle n’a plus remporté de titre. Evidemment, je serai peut-être un jour candidat. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas, l’avenir nous le dira… Actuellement, il y a juste le souhait. Un jour peut-être, ce que je n’ai pas pu faire en tant que joueur de l’EN, à savoir gagner un trophée, je le ferai avec l’Algérie. Ça fait longtemps que cette équipe n’a pas gagné de titre, il est temps maintenant. Je pense qu’il y a la qualité pour ça, mais, un jour, incha Allah, je prendrai l’Algérie.
R. H.
«Il y a de la qualité en équipe d’Algérie et les joueurs sont encore jeunes, je pense qu’elle a un bel avenir si…»
«Je n’ai pas gagné de titre avec l’Algérie en tant que joueur, peut-être qu’un jour, comme entraîneur, je le ferai»