Il va falloir se secouer si l’équipe d’Algérie ne veut pas sombrer et retomber de nouveau dans l’oubli après avoir remonté la pente. Avant-hier face au Qatar, le jeu qu’ont proposé les poulains de Gourcuff n’avait rien de séduisant. Sur le plan du jeu, les joueurs n’ont rien proposé. Après une prestation tout juste moyenne lors de la dernière CAN, on pensait que les Verts allaient se ressaisir et proposer un meilleur jeu. Finalement, il n’en fut rien et les Taïder et compagnie ont une nouvelle fois déçu par leur rendement que ce soit sur le plan individuel ou collectif. Rien n’a évolué depuis la dernière CAN 2015.
Un jeu monocorde
Transition de balle lente, difficulté à enchaîner les passes et aller vers l’avant et éloignement entre les joueurs qui ne permettait pas d’avoir un jeu fluide, voilà ce qu’on peut dire du match face aux Qataris de Belmadi bien plus séduisants que les Algériens. On a beau chercher des excuses, il n’y en a pas. On aurait pu croire que la chaleur ou l’humidité auraient dérangé les joueurs, mais au stade de Lekhwiya, le temps était clément et même idéal pour un match de football. C’est donc soit le système de jeu mis en place qu’il faut remettre en question, soit l’application des consignes qui n’a pas été à la hauteur. Ce sont là des points sur lesquels devrait nous renseigner l’entraîneur de l’EN qui semble ne pas pouvoir encore démarrer sa machine qui n’arrive ni à produire du beau jeu et encore moins à se procurer de réelles occasions de scorer. Pourtant, on sait que Gourcuff est un entraîneur à la mentalité offensive. Dans le championnat de France on l’a vu tant de fois jouer même à l’extérieur l’offensive et même s’il perdait, son équipe marquait toujours. Il y a un réel problème au sein de l’EN qu’il faut maintenant vite régler avant que les choses ne s’empirent.
Manque de coordination totale dans l’axe
Face au Qatar, la charnière centrale composée de Chafai et Medjani a fait preuve de beaucoup de défaillances. Plusieurs erreurs ont été enregistrées dans ce secteur, notamment en première période. Il est vrai que c’est la première fois que ces deux joueurs sont associés et que Chafaï venait de faire sa première apparition avec la sélection des A dans un match, cependant dans le haut niveau il n’y a pas de place aux pardons. Il s’agit d’une équipe nationale et pour prétendre à une place il faut la mériter. A plusieurs reprises on a vu Medjani demander à son partenaire de se repositionner. Ce n’est qu’en seconde période que le joueur de l’USMA s’est réveillé, mais le mal était déjà fait. Sur le but encaissé, même si toute l’équipe en est responsable, la défense s’est fait ridiculiser par un joueur nommé Asad Alla qui l’a percée comme du fil de beurre pour battre le malheureux Doukha d’un plat du pied. Beaucoup de choses sont à revoir dans ce secteur qui manquait cruellement de coordination et qui reste un problème majeur de la sélection algérienne. Les solutions n’ont pas encore été trouvées par Gourcuff pour sa charnière centrale qui reste l’éternel problème de cette sélection qui fait du surplace depuis quelques mois déjà.
Taïder-Bentaleb-Brahimi méconnaissables
Même s’ils ont fait une très bonne CAN, Saphir Taïder et Nabil Bentaleb sont passé eux aussi à l’instar de leurs camarades à côté de leur match. Malgré leur bon positionnement sur le terrain, ils ont offert plusieurs ballons à l’adversaire. Quelque peu sur les nerfs en raison des décisions injustes de l’arbitre, ils ont perdu le fil du match et étaient complètement à l’ouest. Incapables de donner de bons ballons aux joueurs offensifs, ils ont cassé le rythme par leurs mauvais choix. On attend d’eux qu’ils se ressaisissent face à Oman et qu’il redevienne ces lions que nous avions vus lors des précédents matchs de l’EN ; la même chose pourra être dite de Brahimi. Ce dernier, gêné par son positionnement, fait du sur place. On pensait que la dernière visite de Gourcuff à Porto allait régler son problème, mais non. La question qui se pose aujourd’hui : faut-il changer tout le système de jeu de l’EN pour profiter du génie de ce garçon ? Beaucoup pensent que oui. Brahimi est un joueur qui mérite qu’on adapte pour lui la tactique pour lui permettre de briller comme il le fait avec son club en championnat et en Ligue des champions.
Slimani trop esseulé
Islam Slimani ne s’est pas souvent retrouvé dans une position favorable en attaque. Peu alimenté en ballons, il n’a eu aucune occasion de scorer. On ne peut pas reprocher à l’attaquant du Sporting sa mauvaise prestation. Bon joueur de la tête, il n’a presque pas reçu de centres pour créer le danger. Même balle à terre aussi l’animation offensive a fait qu’il ne soit pas dangereux. Les balles perdues par les Ghezzal, Brahimi et autres Mahrez ont fait que l’attaque reste muette et qu’elle n’inquiète que rarement la défense qatarie.
Ni tirs lointain ni coups francs aux abords de la surface
L’autre point surprenant dans cette rencontre, c’est l’inexistence de tirs de loin et de coups francs provoqués aux abords de la surface adverse. Certes, Brahimi a été privé de fautes à plusieurs reprises, mais toujours est-il que l’EN avait du mal dans les 30, voire les 35 derniers mètres. Face à un bloc compact et un double rideau efficace, les Algériens qui n’ont que peu inquiété l’arrière-garde qatarie ne se seront même pas parvenus à provoquer un coup franc dangereux pour permettre à Brahimi ou encore Mahrez de revenir au score. Sans même tenter de frappe de loin, il est clair que tout comme en défense, l’animation offensive ne parvient pas à trouver des solutions et se retrouve obligée à chaque fois de jouer latéral jusqu’à ce que l’équipe se fasse subtiliser le ballon et voir l’adversaire procéder par des contres rapides et assassins. Décidément, beaucoup de choses restent à revoir dans le système de jeu mis en place par Gourcuff et mal appliqué sur le terrain par ses joueurs qui ont fournis un match indigne d’un mondialiste, il faut le reconnaître.
R. H.