« Ils l’ont vendu, ils l’ont vendu…» Pis encore, hier à Tizi Ouzou et même à Alger, c’est tout le monde qui parlait encore de la rencontre de samedi passé qui a opposé le club cher à Hannachi au doyen des clubs algériens. C’est toujours la même phrase qui revenait sur toutes les lèvres : «Ils ont vendu le match. » Une chose qui a fait très mal au numéro un de la formation du Djurdjura, d’ailleurs, ce dernier a choisi nos colonnes pour s’exprimer sur cette affaire mais aussi pour parler sur d’autres sujets qui concernent la vie quotidienne et l’avenir de son club pour la première fois depuis la défaite de samedi dernier. «Sincèrement, je n’arrive pas à croire que les gens pensent de telles choses sur moi, je ne pourrai jamais faire des choses pareilles. Moi j’ai vendu le match au Mouloudia ? C’est vraiment du n’importe quoi», nous dira d’emblée Mohand-Chérif Hannachi.
«Je défie tout le monde, qu’on ramène des preuves»
Le président kabyle joint l’utile à l’agréable en déclarant : «Je ne parle pas dans le vide, je ne suis pas en train de chercher des excuses ou de trouver des boucs émissaires pour calmer cette affaire, je suis là, je ne fuis jamais mes responsabilités, je défie tout le monde, si une personne possède des preuves sur moi, je suis là, qu’on ramène des preuves, sinon, c’est facile de s’attaquer à une personne, c’est de la méchanceté gratuite. Durant des années à la tête de la JSK, j’ai toujours défendu les intérêts de mon équipe et aujourd’hui à mon âge je commencerai à vendre les matchs ? Qu’on arrête de dire n’importe quoi. »
« Je suis propre et personne ne pourra me salir »
Sur tout le bruit qui a été fait autour de cette histoire de « match vendu », Hannachi ajoute : « C’est clair, certaines personnes ont profité aussi de cette occasion pour s’attaquer à moi. On veut me salir mais moi je suis propre, personne ne pourra me salir, que ceux qui cherchent à me coller de mauvaises étiquettes qu’ils viennent m’affronter directement au lieu d’essayer d’induire les supporters en erreur et de semer la zizanie et de salir Hannachi.»
«J’ai accepté les critiques et les insultes, mais je n’accepterai jamais des accusations pareilles»
Sur les insultes des supporters, Hannachi précise : « Les supporters de la JSK ne sont pas à leur première, à chaque fois que les choses ne tournaient pas rond au sein du club, on commençait à m’insulter, moi j’ai un nom, j’ai une famille, je ne devais pas accepter toutes ces insultes mais par amour au club, j’ai tout sacrifié, aujourd’hui on veut me coller sur le dos cette histoire de match vendu, non je n’accepterai pas de telles choses, pour tout l’or du monde, je ne vais pas avaler des trucs pareils. »
«C’est aux joueurs de me dénoncer si je leur avais demandé de lever le pied, moi je vais revoir le match et je dénoncerai les joueurs tricheurs»
Pour le premier responsable de la formation du Djurdjura, les choses sont très claires pour démontrer à tout le monde qu’il n’a rien à voir avec cette affaire de match vendu, il explique : « Les choses sont simples, si j’avais demandé le match, j’aurais demandé à quelques éléments de lever le pied, ce n’est pas moi qui joue sur le terrain pour que je donne le match au MCA, alors, je demande aux joueurs de me dénoncer si leur avais demandé quoi que ce soit, par contre, moi je vais revoir le match, je doute sur le rendement de certains éléments et je vous jure que je vais dénoncer les tricheurs. »
«J’ai déboursé 2 milliards de salaires avant le match, j’ai promis une prime de 20 millions et 2 autres milliard de salaires, mais…»
Hannachi avoue même qu’il a tout fait pour régler la situation financière des joueurs avant le match contre le MCA et qu’il a promis une alléchante prime aux coéquipiers du capitaine Rial mais ces derniers n’ont rien fait sur le terrain pour gagner leur match : « J’ai déboursé deux milliards lors de la semaine qui a précédé le match face au MCA pour payer un salaire aux joueurs, j’ai passé toute la semaine à me triturer la tête pour réunir l’argent, j’ai même promis aux joueurs une prime de 20 millions pour battre le MCA et un autre mois de salaire pour le lendemain du clasico, mais ils n’ont rien fait sur le rectangle vert, tout ce que j’avais entre les mains je l’ai fait juste pour qu’on gagne ce match… »
«On ne devait pas jouer cette rencontre et Gourcuff a aidé le MCA»
Comme tout le monde est le sait, l’absence de Doukha mais aussi celle de Benlamri ont beaucoup pénalisé la JSK et Hannachi tire une nouvelle fois sur le sélectionneur : «Je ne cherche pas des prétextes, mais Doukha et Benlamri sont des pièces maîtresses sur notre échiquier, la JSK ne repose pas sur deux ou trois joueurs seulement mais on ne devait pas jouer ce match surtout que le sélectionneur a préféré laissé Hachoud à la disposition de son équipe qui lutte pour son maintien, je le redis une nouvelle fois, c’est très grave ce qu’il a fait et aujourd’hui c’est notre club qui a été massacré.»
«La JSK ne descendra pas»
Après la défaite de samedi dernier, la JSK se retrouve une nouvelle fois menacée par la relégation, pis encore, le rendement de l’équipe devant le MCA a traumatisé les supporters du club qui craignent sérieusement pour l’avenir de la formation du Djurdjura en ligue 1 Mobilis, Hannachi rassure une nouvelle fois le large public kabyle : « Non, la JSK ne descendra pas, il reste six matchs avant la baisser de rideau du championnat, on fera le nécessaire pour assurer notre maintient, par la suite, l’heure sera au grand nettoyage. »
«Wallemme est toujours avec nous, mais…»
Concernant l’avenir de Jean-Guy Wallemme qui de jour en jour déçoit les fans kabyles, le numéro un de la JSK explique : « On ne peut pas limoger Wallemme, on cherche la stabilité, on ne veut pas casser le groupe mais l’entraîneur doit trouver des solutions et le plus tôt possible serait le mieux. Comme je vous l’ai déjà dit, il reste six matchs avant la fin du championnat, on aimerait bien terminer la saison en beauté mais si l’entraîneur n’arrive pas à trouver des solutions, on sera obligés de penser à autre chose ou de se passer tout simplement de ses services. »
«On programmera un mini-stage à Bouira avant le match contre l’ESS»
Afin de bien préparer les matchs restants de son équipe en championnat et surtout pour assurer aux joueurs une bonne prise en charge, Hannachi a jugé utile de programmer un mini-stage avant le match devant l’ESS surtout que le championnat observera une mini-trêve ce week-end : « On doit bien prendre les joueurs en charge, ce n’est pas facile pour eux de reprendre les entraînements avec un bon moral après tout le bruit qui a été fait à l’issue de la rencontre de samedi dernier. On va aller en principe à Bouira pour effectuer un stage de préparation, ainsi, les joueurs seront prêts et sur tous les plans pour les six matchs restants de championnat. »
«Je le redis une nouvelle fois, seuls les gens propres seront dans le CA de la JSK»
Le président du club phare de la Kabylie a profité aussi de cette occasion pour reparler une nouvelle fois sur certains anciens membres du conseil d’administration : « Je ne vais pas citer leurs noms aujourd’hui ni parler de ce qu’ils ont , je le ferai au moment opportun mais je tiens à redire la même chose, seuls les gens propres travailleront avec moi, je n’ai pas besoin de… dans mon bureau ni dans le conseil, normalement, les supporters de la JSK doivent tout comprendre à travers me dires.»
«Des personnes vont profiter de cette défaite pour sortir leurs fusils»
Hannachi n’a pas hésité aussi à aborder le sujet des critiques acerbes dont il a fait l’objet ces deux derniers jours : «C’est clair, certaines personnes vont profiter de cette situation pour sortir de nouveau leurs fusils et de tirer sur nous. Comme je vous l’ai dit, moi je ne fuis jamais mes responsabilités, je suis toujours là et si quelqu’un veut m’attaquer, il me trouvera toujours ; en cette fin de saison, seul le maintient de l’équipe me préoccupe, toutefois, je saurai toujours comment répondre à mes détracteurs.»
«J’ai failli laisser ma vie au vestiaire à l’issue de la partie de samedi passé»
Pour terminer, Hannachi confirme ce que nous avons rapporté et en exclusivité dans notre édition d’hier concernant son état de santé : « Je vous jure que j’ai failli laisser ma vie au vestiaire après le coup de sifflet final d’Abid-Charef, c’est grâce à l’intervention du médecin et aux perfusions que j’ai pu quitter le stade et rentrer chez moi, aujourd’hui, je suis plus que touché moi qui ai offert ma vie pour ce club, en contrepartie on m’accuse d’avoir vendu le match au MCA. Je laisse chacun avec sa conscience, une chose est sûre, qui sème le vent récolte la tempête.»
A. H.
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