EN : Ya-t-il menace sur la CAN 2017 ?

A peine une semaine après la désignation du Gabon comme pays organisateur de la CAN 2017 que la malédiction semble s’être emparée de la situation politique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans l’une de nos précédentes éditions on vous rappelait l’un des enjeux ayant poussé Hayatou à donner un coup de main à son ami Ali Bongo le président du Gabon, ce dernier est appelé à organiser l’élection présidentielle dès 2016, et sa place semble menacée au vu de ce qui se passe sur la scène politique gabonaise.

La population n’est pas contente des 5 premières années d’Ali Ondimba à la tête du pays, ce dernier voulait bien faire en succédant contre toute attente à son père, mais il n’a pas forcément réussi son pari, son principal opposant à savoir André Mba Obame qui semblait le plus proche du haut de la pyramide gabonaise a été marginalisé, voire même fragilisé, puisqu’il a attrapé une maladie que les médecins ont eu du mal à diagnostiquer, et ce jusqu’à sa mort dimanche dernier à Yaoundé au Cameroun qui devait être l’avant- dernière étape de ses soins avant de se rendre en Afrique du Sud.

 

Déséquilibre politique

Ainsi donc, et même si la CAN est encore loin, puisqu’il reste encore 20 mois environ avant son coup d’envoi dans ce pays, il semble que les affaires sont d’ores et déjà mal barrées pour Bongo qui doit maintenant se pencher sérieusement sur la situation sécuritaire, d’autant que le peuple est sorti dans les rues pour exprimer sa colère après le décès de ce chef d’opposition, même l’ambassade du Benin à Libreville n’a pas échappé aux actes de vandalisme, puisqu’elle a été incendiée par les manifestants, le gouvernement béninois a même réagi, Les dégâts sont importants, il n'y a pas eu de victimes et l’ambassadeur du Bénin est toujours sur place. Le Bénin proteste contre les « agissements inamicaux » qui ont conduit à cet incident et demande aussi au gouvernement gabonais de lui donner des explications officielles, soit un vrai chaos que Bongo doit vite gérer s’il veut continuer d’être la tête du pays, et de ce fait être à l’honneur au mois de janvier 2017 lorsque le stade de l’Amitié de Libreville donnera le coup d’envoi de la plus célèbre des compétitions africaines de football.

 

Malédiction

La question qui s’impose après ces nouveaux rebondissements ? Qu’en sera-t-il de la CAN ? Y a-t-il menace sur la compétition phare de la CAF ? A quoi pourrait penser Hayatou en ce moment ? Il est clair que le spectre de l’annulation plane et continuera de planer durant les prochains jours et mois sur le siège de la CAF au Caire et sur le domicile de Hayatou à Garoua, d’ailleurs et comme un symbole, c’est sur cette même terre, celle du Cameroun, qu’André Mba Obame, ce courageux opposant adulé par le peuple gabonais a rendu l’âme, et voilà que le vieux président de la CAF, une nouvelle fois, doit se faire du souci, tout en espérant que ça sera l’un de ces cauchemars auxquels il commence à s’habituer à la tête de son instance, la menace est donc bel et bien présente, et l’on se demanderait même si le patron camerounais de la CAF n’est-il pas en train de se tordre de remords, lui qui a privé l’Algérie  d’un rêve qu’elle caressait, avec une folle envie de réussir, et même un Ghana bien armé pour refaire une belle CAN 2008 organisée sur son seul sol, ce qui est sûr c’est qu’à l’heure actuelle on n’en est pas encore là, le Gabon a repris des couleurs hier en ramenant le calme dans ses rues, mais les plus superstitieux resteront attachés à l’idée que cette CAN injustement accordée aux Gabonais risque de rencontrer davantage d’obstacles à l’avenir.    

S. M. A.    

 

 

 

 

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