Merzekane : «L’incident Ighil-Anelka est un problème d’organisation»

Meziane Ighil n’est plus l’entraîneur du NHAD. Il est parti suite à une altercation avec Nicolas Anelka, directeur sportif du Nasria, qui voulait intervenir sur le terrain au moment où l’entraîneur en chef dirigeait la séance. Chaâbane Merzekane, l’ancien international du Nasria, en parle.

Que pouvez-vous dire après l'incident entre Ighil et Anelka, respectivement l'entraîneur et le directeur sportif du NAHD ?

D’abord, il faut rappeler que quand Ighil est venu, il a trouvé Anelka sur place, lequel était pressenti comme joueur. Cela n'a pas abouti. J'aurais préféré que la Ligue professionnelle de football lui donne une dérogation pour que le football algérien profite du talent, de l'expérience de ce joueur et de ses qualités. Finalement, Anelka a été nommé directeur sportif du club. Il fait donc partie du staff. À partir de là, on aurait dû faire une réunion pour déterminer les prérogatives de tout un chacun. Dans certains médias, j'ai lu qu'Ighil avait demandé à ce qu'Anelka intègre le staff technique et fasse travailler les attaquants, ce que le concerné n'a pas accepté, apparemment.

Qui est fautif, au final ?

En fin de compte, le problème n'est ni Anelka ni Ighil, il se situe au niveau de l'organisation. Quand on met en place une structure, on détermine les tâches de chacun, et on se réunit une fois par semaine pour discuter. C'est dans la logique des choses. On ne peut pas s'autoriser à pénétrer sur le terrain de l'entraînement en tenue de ville. Même le président du club ne peut pas le faire. Si le coach l'a prié gentiment de sortir du terrain, Anelka aurait dû l'accepter. Cela étant, je ne pense pas qu'Anelka soit fou au point de rentrer sur le terrain sur un coup de tête, comme ça. Il a toute une expérience derrière lui qui lui commande de ne pas agir de cette manière. En réalité, on ne peut dénigrer ni l'un ni l'autre. Je n'ai d'ailleurs pas toutes les données en main pour pouvoir en parler avec objectivité.

Le problème serait-il lié au fait que les deux hommes aient une forte personnalité ?

Cela ne devrait pas poser problème. On peut avoir deux ou trois personnes avec un fort caractère et les mettre au service du club. Au contraire, cela devrait être bénéfique. Ce n'est pas une raison de penser qu'ils vont systématiquement se bagarrer. Se battre, insulter, c'est une chose facile. Ighil et Anelka sont des hommes ayant l'étoffe requise pour apporter un plus au NAHD, ce n'est pas une histoire entre un Algérien et un Français, loin de là. Je le redis, le problème se situe au niveau de l'organisation. Cela avait déjà commencé avec une autre personne.

Laquelle au juste ?

Kamel Saoudi, le président de la section football, qui avait ouvertement critiqué Youcef Bouzidi sur une chaîne de télévision privée. Ce dernier est gentil et timide, il ne voulait pas étaler toutes les choses, il a pris sur lui et Saoudi en a profité. En principe, c'est dans les moments difficiles qu'on fait preuve de solidarité. La relégation n'est pas un problème au NAHD, le club peut descendre encore et revenir aussitôt, ce n'est pas un souci du tout. Simplement, tout se fait dans la dignité. Le président Bachir Ould Zmirli devrait songer à faire le nettoyage autour de lui. On ne peut pas s'entourer uniquement des gars de son quartier, le NAHD a une dimension supérieure.

Il faudrait mettre Saoudi de côté ?

Oui, du moins l'empêcher d'intervenir dans le domaine de la communication du club. Le NAHD a plein de compétences capables de faire nettement mieux. Le président serait bien inspiré de composer avec les anciens du Nasria, qui sont toujours là, qui aiment le club et ne se manifestent pas. On est là, toujours contents quand le club gagne et on le comprend quand il perd. Hannachi serait ravi d'avoir des anciens du club comme le cru du NAHD. Pendant ce temps, Saoudi s'amuse à les attaquer.

H. D.

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