Pour quelqu’un de réservé et timide à la limite, l’euphorie vous a emporté au coup de sifflet de Bichari, on a découvert un autre Sidibé, qu’en dites-vous ?
Je pense que ça en vaut la peine, mon changement d’attitude s’explique par notre volonté à conclure notre parcours référentiel en coupe d’Algérie avec succès. On avait fait le plus dur, il fallait terminer le travail comme il se doit. Dieu merci, on a réussi à boire au robinet, car le contraire nous aurait fait très mal ainsi que les supporters qui ont rempli convenablement leur mission. Pour ce qui me concerne, je ne pouvais rester en marge de la fête tout de même, c’est une réaction spontanée, j’ai enlevé toutes les barrières, j’ai fêté la délivrance.
Au vu de la physionomie de la rencontre, le RCA n’a pas démérité, n’est-ce pas ?
C’est clair qu’en face il y avait une bonne équipe de l’Arba, que nous connaissons bien, un club qui développe du beau football avec un milieu de terrain royal, on a réussi intelligemment à suivre le rythme élevé qu’ils ont imposé d’entrée pour nous surprendre, grâce bien évidemment à notre dernier rempart, Mansouri, un gardien de valeur qui nous a évité un but certain à la 10’ de la rencontre. Un sauvetage qui nous a motivés pour entrer dans le match que nous avons terminé en vainqueurs grâce au but de Zerdab.
Justement, vous êtes le passeur décisif, même si quelques observateurs vous ont attribué le but, racontez-nous l’action du but de la délivrance ?
Comme vous le savez, une finale se gagne, elle ne se joue pas, c’est dire qu’importe peu celui qui marque ou la manière de jouer, puisque seul le nom du club qui brandit le sacre sera retenu. Pour l’action du but inscrit par mon ami Zerdab, je le confirme, je me suis préparé à décrocher un tir foudroyant, au vu de ma position à 20 mètres des bois de Fellah et l’absence de marquage, mais dès que j’ai vu l’appel de balle intelligemment fait par Zerdab, j’ai opté pour la passe appuyée en profondeur, qu’il a conclue avec brio. Cela confirme la formation de base dans le domaine tactique de Zerdab, qui apporte beaucoup avec son expérience à l’équipe.
Au vu de votre adaptation rapide au MO Béjaïa, vous donnez l’impression d’être au club depuis des années, comment l’expliquez-vous ?
C’est vrai que je n’ai pas encore bouclé ma seconde année au MO Béjaïa, mais je me suis senti mobiste dès mes premiers pas dans le monde des Crabes, je pense que le fait d’avoir la mentalité mobiste, qui ne recule devant rien, m’a permis une adaptation aussi rapide. D’ailleurs, le coach Amrani ne cesse de me chambrer en me disant que j’ai une mentalité typiquement algérienne. En un mot, je vis bien à Béjaïa.
Avec un sacre à la clé, ça confirme que vous avez fait le bon choix en optant pour le MOB, un commentaire…
Ce qui est sûr, c’est que je ne le regrette pas, le mektoub a bien fait les choses, puisque je devais découvrir le championnat algérien avec le MCO et ensuite l’USMBA, avec le coach Amrani, mais c’est au MO Béjaïa que j’ai rejoint Amrani, que du bonheur au bout. Je suis en train de vivre un conte de fées, avec le premier titre, Dame coupe, en moins de deux années, alors que j’ai intégré le club l’an dernier durant la période du dur apprentissage de l’équipe en Ligue 1 Mobilis. C’est mon second trophée après celui que j’ai remporté avec mon ancien club au Mali, en plus du fait d’avoir été finaliste malheureux en coupe du Mali.
Vous n’avez pas eu le temps de savourer l’exploit de la coupe, vous avez un autre rendez-vous à disputer samedi en championnat contre le MCO, comment se présente cette joute pour vous ?
Je pense que l’entraîneur Amrani s’est exprimé sur le sujet, en faisant la part des choses, on a eu le temps de fêter le sacre à l’hôtel, on a assisté à une émission spéciale à l’ENTV, il y a eu une parade avec notre glorieux public, et là, on a un match important de championnat contre le MCO, on s’est remis de sitôt dans le bain pour préparer à gagner ce match afin de renouer avec le succès après cinq matches sans le moindre succès en championnat, et bien évidemment reprendre la marche en avant pour décrocher le doublé, pourquoi pas, on dit bien que l’appétit vient en mangeant.
On vous laisse le soin de conclure…
Je dédie avant tout cette coupe aux Crabes qui ont contribué dans le sacre avec leur engagement pour l’équipe depuis le premier tour en suivant la joute contre la JS Saoura du haut des bâtiments limitrophes du stade de l’Unité maghrébine à cause du huis clos. Je la dédie aussi à ma famille au Mali sans oublier mon ami Salif Ballo, qui a toujours le MO Béjaïa dans le cœur.
L. C.