Sadmi, que ressent un ancien joueur qui fut aussi ancien président de section de la JSK quand il voit son équipe dans cet état ?
J’en suis malade. Oui, je dis bien malade. Sincèrement, je vis très mal cette situation au point d’en tomber malade. Cela fait quelque chose comme cinq ans que la JSK a commencé à péricliter, alors, comme tous les amoureux de ce club, je vis très mal cette situation. Comme tous les supporters, comme tous les anciens dirigeants, je suis malade. J’irai même un peu plus loin pour vous dire que c’est toute la Kabylie qui est malade pour sa JSK. Les gens ont tendance à oublier que le mal ne date pas d’aujourd’hui. On a beau évoquer la mort d’Ebossé, la suspension du stade, etc. Non, cette fois-ci ça ne marche pas. Le mal ne date pas d’aujourd’hui. A chaque fois, on nous sort une histoire, à chaque fois Hannachi se cache derrière un bouc émissaire, là maintenant il faut arrêter… Oh !! On va où comme çà, c’est jamais lui et c’est toujours quelqu’un d’autre. Et bien, cette fois-ci c’est lui et personne d’autre, voilà ! Mais soyons sérieux, nous sommes en bas, on est à deux doigts de la Ligue 2, la situation est grave. Hannachi a tout détruit, tous les acquis de la JSK, ce monsieur les a détruits, mais où va-t-on comme çà ? Va-t-on se taire encore ? Excusez-moi, je parle avec passion, mais je suis sidéré, je suis outré. Hannachi a été joueur, il a vu les souffrances des anciens pour hisser la JSK au sommet du football algérien et même africain, lui il a détruit le club, il a tout cassé, la JSK est aujourd’hui à la rue…
Vous avez été joueur, puis dirigeant, selon vous qu’est-ce qu’il y a lieu de faire maintenant pour sauver la JSK ?
Oui, j’ai été supporter, joueur, puis dirigeant de ce prestigieux club, j’y ai grandi, la JSK c’est toute ma vie, je n’ai jamais connu d’autre club que la JSK. J’ai donné les meilleures années de ma vie à ce club. Ensuite, j’ai servi la JSK parce qu’elle avait besoin de moi, j’ai donné le meilleur de moi-même bénévolement parce que je n’oublie pas que c’est le football et la JSK qui ont fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui et j’en suis fier.
Vous ne dites toujours pas ce qu’il y a lieu de faire pour sauver ce qui peut l’être encore…
Et bien, le mieux c’est d’aider Hannachi à partir. Il faut lui venir en aide pour qu’il parte. Ca y est, c’est fini, il a échoué, c’est bon il faut qu’il parte. Nous sommes fatigués, nous sommes au bout du rouleau par ces histoires. La JSK c’est le porte-flambeau de toute une région, la JSK est un symbole pour des millions d’Algériens, nul n’a le droit de la rabaisser comme le fait Hannachi. Excusez-moi si je parle avec tant de passion, excusez-moi si je vous parle sur ce ton, mais, comprenez-moi, il s’agit de la JSK, il s’agit d’un symbole qu’on est en train de traîner par terre. Combien de fois d’anciens joueurs ont tiré la sonnette d’alarme, combien de fois certains amoureux de cette JSK ont alerté tout le monde sur ce qui se passe dans notre cher club, mais personne n’a trouvé une oreille attentive. Et bien, voila, aujourd’hui nous sommes tout en bas, et nous risquons d’aller encore plus bas par la faute de ce monsieur qui s’accroche à son poste. Pourtant, la porte de sortie est encore ouverte. Qu’il vienne et qu’il dise qu’il a échoué et qu’il parte, point barre, au revoir et merci. J’ai mal de dire tout cela, je suis malade de voir la JSK dans cette situation. Il faut faire quelque chose, pardi ! La JSK est à vau-l’eau. C’est bon monsieur Hannachi, Baraket, tu as failli, tu as failli, arrêtons les mensonges, les faux-fuyants, etc.
Comment est l’ambiance à Tizi Ouzou, dans les fiefs de la JSK ?
Comme je l’ai dit, les gens sont malades, ils sont vraiment malades de cette situation… Mais pas seulement à Tizi Ouzou. Partout dans ce pays, où il y a des supporters de la JSK, je suis interpellé. Y a pas une heure, je suis rentré de Blida, j’ai été interpellé par des gens : «Alors Sadmi, qu’est-ce qui se passe à la JSK ?» Partout la même interrogation, partout les mêmes inquiétudes…
M. O.