Ouardi : «Il y a des paramètres à revoir dans notre championnat»
Le technicien Mourad Ouardi estime que le niveau du championnat de cette saison est assez faible et qu’il faut maintenant se poser les bonnes questions pour trouver les meilleures réponses.
Dressant son bilan, Mourad Ouardi estime que beaucoup de paramètres ont fait que cette saison le championnat ne soit pas aussi fort que comme cela était souhaité. Il nous dira que selon lui, les clubs ne font pas les bons bilans et ne cherchent pas les solutions les plus adéquates. «Jusqu’à l’heure actuelle on se pose des questions sur le niveau du championnat. En fait, il y a beaucoup de paramètres qui entrent en jeu. Il est vrai que tous les clubs pouvaient descendre à l’exception de l’ESS qui a réalisé une saison époustouflante avec trois titres, mais pour les autres clubs ce n’est qu’à la dernière journée qu’on a pu connaître les relégables et ceux qui se sont maintenus. Je pense que l’écart des points aurait été plus conséquent pour l’ESS si elle n’avait pas eu autant de matches à jouer et je pense que c’est l’exemple à suivre et l’équipe qui peut permettre aux autres clubs d’élever le niveau. Maintenant pour revenir au championnat de manière générale, à titre comparatif avec l’Europe il est clair que le niveau du nôtre est faible, mais en comparant avec notre continent on constate que nous avons des équipes qualifiées pour les coupes d’Afrique et c’est une bonne chose. Le plus important à présent est de savoir faire son bilan. Savoir quelles sont les choses à améliorer. Il ne suffit pas de révolutionner l’équipe car pour avoir un groupe performant il suffit juste de savoir renforcer certains postes. Aussi, il y a les chamboulements des clubs au niveau des staffs techniques. Changer d’entraîneur à chaque fois et voir dans chaque club trois ou quatre techniciens en une année ne permettent pas à faire progresser une équipe. L’instabilité des entraîneurs fait que les clubs ne peuvent pas rester dans une courbe ascendante, ça c’est un constat, tout comme pour les joueurs qu’on ramène par grand nombre alors que comme dans une chaîne quand un maillon est faible il suffit de le changer pour que la machine marche mieux. Aujourd’hui, je dirais qu’il faut une direction d’évaluation pour faire les synthèses et savoir qu’est-ce qu’il faut pour élever encore le niveau, car faire les bilans c’est bien, mais faire en sorte de trouver les bonnes solutions au lieu de changer pour changer serait beaucoup mieux et aiderait énormément dans l’évolution du championnat pour les saisons à venir.»
R. H.
Biskri : «Le niveau était en dessous de la moyenne»
Sollicité pour nous donner son point de vue sur la saison assez particulière du championnat qui vient de se terminer, Mustapha Biskri, que nous avons joint nous à d’emblée dit : « Enfin ! », lorsque nous lui avons demandé de nous dresser un bilan sur ce championnat qui vient de se terminer. Le mot ‘’enfin’’ employé par Biskri est justifié car la saison aura été des plus pénibles pour tout le monde. «Il faut dire que c’est une année exceptionnelle. Il aura fallu attendre la 29e journée pour savoir qui est le champion et la 30e pour savoir qui sera relégué. Mais ce qui est à retenir c’est le fait que le champion ait récolté 48 Pts seulement et avec 10 ppints d’avance seulement sur le premier relégable. Il faut dire que les statistiques ne sont pas très flatteuses. Lorsqu’on voit une équipe comme l’USMH finir 4e avec un goal-average de -2 buts, c’est tout de même assez bizarre. Par contre, en voyant les équipes relégables, on constate que le MCEE est la meilleure attaque avec +4 de différence de buts. C’est pour dire que même dans les différences de buts il y a des situations tout de même jamais vues. D’ailleurs, c’est la première fois qu’on voit un scénario pareil dans le championnat. En prenant les exemples en Europe, on constate que les clubs champions terminent avec au moins 60 points, on peut être champions à l’avance, mais cela ne diminue pas de la valeur de l’ESS que je félicite au passage tout comme je félicite le MOB pour sa coupe et sa deuxième place. Mais ce qu’il faut dire c’est qu’il faut voir ces statistiques et étudier comme il se doit ce qui n’a pas marché cette saison pour trouver les solutions. A mon avis, cette saison, vu les paramètres et les statistiques, a été en dessous de la moyenne pour ce qui est du niveau technique. C’est un avis qui sera confirmé je pense. Il faudra maintenant tirer les bonnes conclusions et tirer les bons enseignements pour avoir un championnat plus relevé et faire en sorte d’avoir des équipes performantes et où le nombre de points récoltés sera plus important. Il faut se pencher sur cette année qui n’a pas été positive. En tout cas, je tiens à féliciter, le MCO qui a retrouvé l’Afrique en attendant mieux, ce que je souhaite à cette équipe. Egalement les équipes qui ont accédé en Ligue 1 Mobilis en espérant qu’on fera en sorte de bien analyser la saison qui vient de se terminer afin que le niveau s’améliore.»
R. H.
Heddane : «Un championnat curieux !»
Mustapha Heddane voit la saison 2014-2015 comme un championnat curieux. Il estime toutefois qu’il y a un mouvement par le bas et que les équipes supposées modestes commencent à se rapprocher des équipes à meilleure renommée. «Je pense que le championnat de cette saison est curieux. A mon sens il faut une réflexion profonde et collective sur cette saison. Ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a un mouvement profond vers le bas au niveau des clubs qui veulent s’imposer sur le plan footballistique. C’est de bon augure, notamment quand on voit les équipes de la finale de la coupe d’Algérie que sont le MOB et le RCA, deux équipes qui ont accédé il y a 2 ans seulement. Il faut aussi souligner la performance de l’ASMO qui est restée longtemps en Ligue 2 Mobilis pour revenir et faire une bonne saison. Si on va plus bas on voit que Relizane, qui est resté une bonne vingtaine d’années en bas, remonte, au même titre que Tadjnant qui monte aussi en Ligue 1 Mobilis. Sinon pour revenir à la saison, on peut dire que globalement on aura vu des équipes qui ne sont pas habituées à jouer le haut du tableau réaliser de bonnes performances, les plus aisées financièrement et qui ont des joueurs de renommée ont joué le bas tandis que les équipes qui jouissent de moins de moyens et qui ont des joueurs méconnus ont joué le haut du tableau. Il est à se demander ce qui se passe en prenant l’USMA comme exemple. L’équipe la plus riche en effectif et en moyens à dû attendre la dernière journée pour se sauver, c’est un paradoxe total. Je dirais qu’il y a un mouvement par le bas qui tente de se hisser. L’ESS est la seule exception et qui est un club qui a pris une autre dimension. Aujourd’hui, il faut que les instances obligent les clubs à former. Il y a des entraîneurs qualifiés qui peuvent prendre en charge les jeunes. La meilleure preuve est donnée par le PAC qui a gagné deux coupes avec deux catégories de jeunes. Avec le travail on peut produire une relève et augmenter le volume du championnat. Je pense qu’actuellement il y a un esprit de suffisance chez les joueurs alors qu’il faut travailler les qualités des joueurs, car ça se perd sur le terrain si le travail n’est pas fait soigneusement. Le joueur algérien a tendance à s’arrêter lorsqu’il atteint un certain seuil, alors qu’il devrait continuer à progresser et c’est là que le joueur méconnu s’illustre car il a l’envie et cette rage de vaincre que certains joueurs perdent. Je pense que le niveau proche des équipes est dû à cela et que maintenant il faut faire en sorte d’hisser le niveau encore.»
R. H.
Chérif El-Ouazzani : «Un championnat très modeste»
Chérif El-Ouazzani regrette lui aussi de voir une saison faible. Pour lui, beaucoup de paramètres entrent en jeu et notamment la formation. Il estime que seul le travail à long terme peut aider notre football à aller mieux «Cette saison aura été un vrai cauchemar pour certaines grandes équipes. Le début de saison a enregistré beaucoup de faux pas par manque de concentration de la part des joueurs. Je pense que si on veut élever le niveau ce n’est pas de cette manière, il faut un travail sur le long terme pour donner des joueurs aussi à l’EN. Les responsables doivent gérer l’équipe comme il se doit sans sentiments, sans faire dans le social. En Algérie on a la pâte, on a les jeunes. Il faut revenir à la formation. Il y a des équipes de niveau juste moyen. Il faut qu’il y ait des joueurs professionnels qui honorent leur contrat et l’objectif pour pouvoir donner aussi des joueurs à l’EN. En même temps les dirigeants doivent arrêter la violence dans la presse comme ils sont en train de le faire en oubliant les vrais problèmes concernant le football. Je dois dire également que l’arbitrage joue un rôle dans la violence, on espère qu’il sera correct et donnera l’exemple lors des prochaines saisons. Il faut savoir qu’il y a des entraîneurs qui se font virer à cause du mauvais arbitrage. Pour réussir à ne plus vivre de saison comme celle-ci que je qualifie de juste moyenne pour ne pas dire faible, il faut que tout le monde y mette du sien car dans le cas contraire on risque de ne voir aucune évolution dans notre championnat.»
R. H.