Cela fait plus de 3 mois qu’on n’avait plus l’occasion de parler à un entraîneur en chef du Nasria, et lorsqu’on a eu la chance de le faire hier avec Youcef Bouzidi, on ne s’est pas privé de lui poser même les questions les plus osées. Bouzidi est de retour au NAHD, 4 mois après avoir quitté le navire en héros, et bien qu’il ne soit pas proche de l’équipe nahdiste, il croit savoir où se situe le mal, lui qui a pu suivre les deux dernières déroutes de l’équipe à la télévision, suffisant pour diagnostiquer ce problème profond.

Quatre mois après votre départ du NAHD, vous êtes déjà de retour aux sources, pensiez-vous revenir au club aussi rapidement ?

Pour vous dire vrai, non, je ne m’attendais pas à ce retour aussi prématuré, car lorsque j’avais décidé de quitter le navire nahdiste, je l’avais fait en réfléchissant mûrement à ma décision. Et puis, je ne pouvais pas imaginer que le club allait changer d’entraîneur aussi rapidement, après seulement quatre journées de championnat. Même si cela allait se produire, ce n’était pas évident qu’on me choisirait moi.

 

Quel a été le discours des dirigeants pour vous convaincre de revenir ?

Il n’y a pas eu de discours particulier, ce qui m’a convaincu de revenir c’est ce consensus qui s’est créé au sein de la direction du club autour d’un seul nom, à savoir Youcef Bouzidi ; tout le monde était d’accord pour que je revienne au club, à partir de là, je ne pouvais pas tourner le dos à mon équipe, en me disant que j’étais soutenu par mes dirigeants.

 

Il paraît que même vos plus farouches opposants de la saison dernière étaient d’accord pour votre retour au club, est-ce vrai ?

Exactement. Sans citer de nom, je peux vous dire que même les personnes qui n’étaient pas d’accord avec moi la saison dernière ont rallié les rangs, en soutenant mon retour à la tête de la barre technique du club. A partir de là, il était difficile pour moi de dire non au NAHD, d’autant plus que toutes les conditions étaient réunies pour que je revienne.

 

Le début de saison du NAHD a été catastrophique, selon vous, qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Je pense que les raisons de l’échec sont multiples. Il y a d’abord le fait que certains joueurs soient mal utilisés, en ne jouant pas à leur poste. Il y a aussi la discipline tactique qui est clairement absente dans cette équipe. Il manque clairement à cette équipe la grinta et la détermination qui a toujours fait la force du NAHD. Je dirais aussi que certains joueurs jouent ensemble, mais ne sont clairement pas complémentaires ; c’était évident à voir, je vais y remédier afin de remettre cette équipe sur pied.

 

La composante actuelle de l’équipe est clairement meilleure que celle de la saison dernière, qu’en pensez-vous ?

Je le pense aussi, il y a plus de qualité, mais comme je vous l’ai déjà dit, les joueurs sont mal utilisés. Prenons l’exemple de la défense, on était la 2e meilleure défense du championnat la saison dernière, et avec quasiment les mêmes éléments on se retrouve derniers. C’est clairement un problème d’utilisation des joueurs qui ne sont pas à leur place, il faut y remédier. Offensivement, il y a aussi de la qualité, bien plus que la saison dernière, la pâte est là, mais la grinta est absente, c’est ce qui manque à cette équipe. Je finirais par dire que j’aurais aimé garder deux, voire trois éléments de la saison dernière, car leur absence s’est déjà fait ressentir, ils auraient pu apporter quelque chose à cette équipe.

 

Vous arrivez avec à vos côtés un certain Dziri Billel, vous avez d’ailleurs choisi de travailler avec un staff élargi, comment allez-vous organiser les tâches ?

Vous savez, Billel Dziri, je l’ai choisi parce que c’est un enfant d’Hussein Dey. Avec moi, lui et Fatah Toual, trois enfants du club, nous allons faire en sorte de labourer chez les joueurs les vraies valeurs du Nasria. Pour ce qui est des tâches, ne vous en faites pas, chacun aura des tâches bien définies à faire : il y a le coach principal, le premier assistant, qui est Billel Dziri avec qui on prendra toutes les décisions en commun accord. Il y a aussi Salim Menad qui aura ses propres tâches. Personne ne sera marginalisé, ni lésé, on travaillera en équipe afin de mener, je l’espère, le bateau nahdiste à bon port.

 

Votre mission s’annonce moins périlleuse que celle de la saison dernière, vu que vous aurez tout le temps de redresser la barre, n’est-ce pas ?

Oh que oui, il y a bien moins de pression aujourd’hui, on va travailler dans la quiétude ; on sait que les supporters du club seront bien exigeants, mais on fera en sorte de redresser la barre rapidement. Mais comme je vous l’ai déjà dit, mon souci actuel, c’est de ré-inculquer aux joueurs les vraies valeurs du NAHD, que l’équipe a complètement perdues.

 

Vous avez quitté le NAHD après une victoire face à la JS Saoura, vous revenez aujourd’hui pour préparer le match de la JSS, vous souhaiteriez sans nul doute entamer votre mission comme vous l’aviez terminée la saison dernière…

C’est mon souhait, je voudrais bien débuter ma mission par une victoire, et le fait que ça soit la JS Saoura comme premier adversaire cela me portera peut être bonheur, car, comme vous le dites si bien, j’ai quitté le NAHD après une victoire face à la JSS, qui nous avait permis de nous maintenir en Ligue 1 ; aujourd’hui, j’ai la chance de jouer la JSS pour, je l’espère, des débuts réussis.

 

Vous étiez déjà en poste en début de saison à l’OM, aujourd’hui vous êtes au NAHD, vous savez pertinemment que c’est votre ultime cartouche de la saison, puisque la réglementation n’autorise que deux licences pour chaque entraîneur par saison…

Ecoutez, je ne réfléchis par de cette manière, car, pour le NAHD, je suis prêt à faire tous les sacrifices. C’est vrai que c’est ma dernière chance cette saison, mais cela ne m’empêchera pas de prendre en main les destinées de l’équipe. J’ai répondu à l’appel du cœur, je suis là pour mon club, et même si je me retrouve sans poste un jour, j’aurais au moins la conscience tranquille d’avoir tout donné pour mon club. Et puis ce n’est pas une finalité de se retrouver sans poste, je connais beaucoup d’entraîneurs de renom qui possèdent tous les diplômes requis, qui n’ont pas trouvé de poste depuis une, voire deux années, je ne peux donc pas me plaindre vis-à-vis de ma situation. Je rajouterais quelque chose.

 

Allez-y…

Moi et mon staff, nous avons de grandes ambitions. Si nous sommes là, c’est pour mener cette équipe vers un classement honorable en championnat. Moi, Dziri et les autres, nous avons largement les compétences pour réussir notre mission. Je suis optimiste, je sais que nous sommes capables de mener le bateau jusqu’au quai, nous en avons les capacités, et on fera en sorte de terminer la saison bien loin de la pression de la saison dernière.

 

Pour terminer, un message pour vos supporters qui attendent énormément de leur équipe cette saison, et qui ne sont pas satisfaits de ce début de saison ?

Vous savez, si j’ai bien accepté de reprendre en main la barre technique du club, c’est avant tout par rapport aux supporters du club avec qui on s’est quittés en très bons termes la saison dernière. Ce que j’ai à dire à nos valeureux fans, c’est qu’ils doivent rester unis derrière leur équipe. Ils étaient très nombreux à venir nous soutenir la saison dernière, ils ont à chaque fois rempli le stade. Cette saison aussi, ils étaient très nombreux lors des premiers matchs de championnat, nous espérons les voir aussi nombreux lors de la prochaine sortie de l’équipe. Le NAHD a vraiment besoin de l’apport de ses supporters, on veut les voir toujours aussi nombreux dans les tribunes, et ce match face à la JSS ne doit pas déroger à la règle, nous avons besoin d’eux, qu’ils soient nombreux, on ne les décevra pas.

M. A.

 

Il veut au minimum 2 créneaux par semaine au 20-Août…

Alors qu’il vient tout juste d’atterrir au club, Youcef Bouzidi ne compte pas se laisser faire. Il nous a fait savoir qu’il voudrait au minimum deux créneaux d’entraînement par semaine au stade du 20-Août de Ruisseau. Le coach nahdiste, qui entretient de très bonnes relations avec les élus à l’APC de Belouizdad, compte user de son relationnel pour récupérer les créneaux que le NAHD détenait la saison dernière au stade de Ruisseau.

 

… Et s’entretenir en tête à tête avec tous les joueurs

Aussitôt arrivé au club, le coach Youcef Bouzidi voudrait diagnostiquer avec exactitude le mal qui ronge son équipe afin de connaître les vraies raisons des échecs de ce début de saison. Et pour cela, il nous a appris qu’il a décidé de s’entretenir individuellement avec tous les joueurs afin de tenter d’en savoir plus sur ce qui n’a pas marché en ce début de saison. Il portera un regard tout particulier à certains éléments qui n’ont pas eu la chance de trop jouer, alors qu’on dit que ce sont des éléments de qualité, à l’image du latéral droit Zinedine Benyahia.