Critiqué sévèrement au début de l’exercice, l’ancien pensionnaire de l’O Médéa affiche une forme éblouissante depuis l’arrivée de Dominique Bijotat. Très modeste, l’enfant de Constantine confirme d’un match à l’autre qu’il n’a rien à envier aux «stars» de notre championnat. Dans cet entretien qu’il nous a accordé hier après-midi, Boulaouidet nous parle de ses anciens clubs, de ses débuts avec la JSK et de ses ambitions.

 

Entretien réalisé par

N. BOUMALI

 

Vous êtes l’un des joueurs les plus en forme de la JSK en ce moment, pouvez-vous nous faire une rétrospective de votre carrière pour que les supporters kabyles sachent vraiment qui est Boulaouidet ?

J’ai commencé ma carrière avec Widad de Daksi de Constantine, puis j’ai rejoint les juniors du CSC et une saison après j’étais promu en équipe seniors. Cependant, j’étais obligé de rejoindre par la suite Merouana avec laquelle j’ai joué pendant 2 saisons et demie. Puis, j’ai joué 2 saisons pour l’US Chaouia avant d’atterrir à l’O Médéa. Et cette saison, je défends les couleurs de la JSK.

Comment les contacts ont été établis avec la JSK ?
Les responsables kabyles m’avaient contacté avant la fin de l’exercice écoulé. Je leur avais donné mon accord de principe et lorsqu’ils m’avaient relancé au mois de juin dernier, je n’avais pas hésité à signer mon contrat.

Vous étiez très sollicité à l’intersaison, pourquoi aviez-vous opté pour la JSK ?
Effectivement, j’avais reçu plusieurs offres, mais après réflexion, j’avais choisi la JSK. J’avoue que Lounès Bendahmane m’avait conseillé de porter le maillot de la JSK. Idem pour ma famille. Aujourd’hui, je pense que j’ai fait le bon choix.

Vos débuts avec la JSK n’ont pas été faciles, certains ont même remis en cause vos qualités, comment avez-vous vécu cette période ?
En toute sincérité, je n’étais pas affecté par les critiques. Au contraire, cela m’a poussé à travailler davantage afin d’apporter le plus attendu de moi. Il me fallait du temps pour m’acclimater à mon nouvel environnement, mais je n’ai jamais douté de mes capacités.

 

Pourtant, certains disaient que Boulaouidet n’avaient pas les qualités pour jouer en Ligue 1…
Vous savez, tout joueur est exposé à des critiques. Je les ai prises du bon côté. C’est avec les critiques constructives qu’on avance dans la vie.

Mais l’annonce de la direction de renforcer son compartiment offensif au prochain mercato hivernal vous a perturbé un peu…
Bien sûr, vu que notre compartiment offensif était inefficace, la direction avait pris la décision de recruter un attaquant, cela m’a perturbé. Il fallait que je me remette en cause pour ne pas décevoir ceux qui ont placé leur confiance en moi.

Comment se fait-il qu’un attaquant maladroit lors des matches de préparation et lors des matches de premières journées du championnat affiche une forme éblouissante lors des dernières rencontres ?
L’entraîneur Dominique Bijotat m’a mis en confiance. Je suis libéré depuis son arrivée et je ne compte pas m’arrêter là. Pour mes débuts difficiles avec l’équipe, je crois que cela était au fait que j’étais nouveau dans le groupe et que j’avais besoin du temps pour me mettre en valeur.

Quelle est votre meilleure saison en nombre de buts ?
La saison au cours de laquelle j’ai marqué beaucoup de buts, c’est avec l’O Médéa avec lequel j’ai inscrit 12 buts.

L’ancien président de l’ESS Serar a fait son mea-culpa en direct sur la télévision en disant qu’il s’est trompé sur vous (il avait déclaré que vous n’avez pas le niveau pour jouer en Ligue 1 avant de rectifier le tir en reconnaissant que vous avez d’énormes qualités)…
Moi, je ne retiens que ce qu’il a dit du bien sur moi. Je suis très touché par les propos venus d’un grand connaisseur de football.

L’entraîneur Dominique Bijotat a confié à ses responsables que vous avez beaucoup progressé ces dernières semaines, cela doit vous réjouir, n’est-ce pas ?
Absolument, j’avoue que je suis libéré avec Bijotat. C’est quelqu’un qui communique beaucoup avec les joueurs et cela m’a permis de retrouver ma forme optimale.

 

Vous avez marqué 4 buts jusqu’à maintenant, vous souhaitez sûrement finir la saison comme meilleur buteur du championnat…
Vous savez, le plus important pour moi est que la JSK réalise un bon parcours. Mon métier est de marquer des buts et je ne rechignerai pas sur l’effort pour inscrire le maximum de buts possibles. Si l’opportunité de finir meilleur buteur se présente, je ne dirai pas non.

Vous avez essuyé d’acerbes critiques après votre ratage face au MCA, comment vous avez vécu toutes ces critiques ?
Je ne suis pas quelqu’un d’égoïste. J’ai vu le gardien sortir et c’est pour cela que j’ai tenté ma chance. Si j’avais marqué, le but aurait pu être celui du KO, mais il faut croire au destin.

 

Justement on a constaté que vous êtes quelqu’un de généreux sur le terrain, mais face au MCA, vous aviez préféré tenter votre chance que de servir votre équipier…
Pour moi peu importe celui qui marque, mais l’essentiel est que l’équipe gagne. Je n’hésite jamais à délivrer des passes décisives à mes équipiers, car l’important est que la JSK enregistre des performances.

Votre polyvalence vous a permis de s’imposer comme un titulaire indiscutable sur l’échiquier des Canaris, pouvez-vous nous dire dans quel poste vous vous sentez à l’aise ?
Je peux jouer dans tous les postes en attaque. Je me sens à l’aise que ce soit en pointe, sur le côté gauche ou le côté droit. Là où l’entraîneur me demande de jouer, je donne le meilleur de moi-même pour être à la hauteur des attentes placées en moi.

On a constaté qu’il y a une parfaite entente entre vous et Diawara
Oui, je m’entends bien avec lui sur le terrain. Que ce soit lui qui marque ou c’est moi, l’important est que la JSK gagne.

Vous êtes l’un des rares avant-centres en Algérie à être bon de la tête et des deux pieds…
Je sais dribbler, mais je n’abuse jamais de dribbles. En football, il faut privilégier le jeu collectif au jeu individuel. Je sais que tout le monde dit que Boulaouidet est en forme, mais je ne dis jamais que je suis arrivé. Je dois encore travailler afin d’être plus performant à l’avenir.

Quels sont les aspects que vous voulez améliorer ?
Je dois m’améliorer dans beaucoup de choses. Il faut que je confirme à chaque match pour être à la hauteur des attentes placées en moi.

On a remarqué que la méthode Bijotat a permis aux attaquants de cracher le feu lors des dernières semaines…
On travaille beaucoup avec Bijotat. Il nous corrige constamment aux entraînements et sa méthode commence à porter ses fruits. On a retrouvé notre confiance avec lui, mais on doit continuer à travailler pour ne pas marquer le pas dans les matches à venir.

 

Au vu de ce que vous avez montré avec la JSK, d’aucuns se demandent pourquoi un joueur comme vous est resté longtemps en Ligue 2…
Je suis resté longtemps en Ligue 2 Mobilis afin de gagner en expérience. Je suis aussi un joueur qui privilégie la stabilité.

De quoi est faite votre vie quotidienne ?
Moi, je ne sors pas beaucoup. A la fin de l’entraînement, je rentre directement chez moi pour faire la sieste. Ensuite, je fais une virée pour prendre une tasse de café avec les amis et je retourne après chez moi.

Pensez-vous que la JSK a les moyens pour jouer le titre ?
Je ne peux rien vous dire sur ce sujet. La saison est encore longue et ce qui compte pour nous est de négocier match par match pour espérer atteindre les objectifs du club.

Est-ce que vous êtes marié ou pas ?
Non, je suis toujours célibataire, mais je compte me marier bientôt.

N. B.

 

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