Gourcuff : «On a frôlé la correctionnelle»

Comme d’habitude, Christian Gourcuff n’a parlé lors de sa conférence de presse que du football. Il a refusé de s’étaler sur la fusillade de Paris, comme il a laissé le suspense planer sur son avenir en sélection. Détendu, soulagé, heureux presque, le Breton a répondu presque à toutes les questions des journalistes présents avec sincérité et générosité.

 

«C’était un match débridé»

«On s’attendait à un match difficile et effectivement ça l’a été. On a beaucoup souffert dans le match, des conditions aussi avec un terrain qui ne permet pas l’enchaînement des passes et une chaleur qui a empêché les joueurs à enchaîner des courses. C’était un match très débridé comme on dit. Côté vitesse, on était très inferieurs. A un contre un, on se faisait battre à chaque fois. Ils ont créé beaucoup d’occasions, on se faisait perforer facilement et à plusieurs reprises.  Les conditions climatiques, le terrain et l’envergure aussi il ne faut pas se le cacher en sont les raisons. » 

«On s’en est bien sortis»   

Gourcuff a reconnue que son équipe avait de la chance de sortir avec un match nul de ce match. «Cette équipe de Tanzanie a beaucoup de qualités et surtout beaucoup de vitesse, on s’en sort bien avec le nombre d’occasions qu’ils se sont créées. Même si rien n’est encore fait, c’est un résultat qui était presque inespéré à un moment donné de la rencontre, on va s’en contenter, même si ce sera un autre match à Blida où les conditions seront différentes. »

«Je savais qu’ils allaient flancher en fin de match»

Le coach nous fera savoir qu’il a bien étudié l’adversaire et que les deux matches de la Tanzanie face au Malawi et le Nigeria ont été pleins d’enseignements.  «Le mérite revient aux joueurs qui ont su se surpasser et revenir fort en deuxième mi-temps. Ils avaient beaucoup de volonté, le fait que la température ait baissé en seconde mi-temps les a aidés. Les Tanzaniens, eux, ont payé les frais des efforts qu’ils ont fournis durant la première heure de jeu. On le savait, c’est ce qui s’était passé lors de leurs deux derniers matches.»

«Sans Ghoulam, Ulimwingu nous aurait massacrés»

Ghoulam a fait un grand match hier, notamment en deuxième période. Il avait en face de lui Ulimwingu, un vrai rugbyman doté d’une vitesse et d’une force physique surnaturelle. Faouzi qui l’a laissé filer 2 ou 3 fois en première mi-temps s’est bien occupé de lui en seconde période. «On ne pouvait pas procéder par des attaques placées en première mi-temps, on devait jouer les contres. Eux, ils ont des arguments que nous nous n’avions pas. Heureusement qu’on avait un garçon comme Faouzi Ghoulam sur le numéro 11 qui nous a posé beaucoup de problèmes. Sans Ghoulam, on aurait certainement frôlé la correctionnelle, il nous aurait massacrés.»

«La fusillade de Paris n’a pas déstabilisé les joueurs»

Parce qu’ils ont de la famille ou des amis à Paris et aussi parce que la majorité des joueurs habite en France, on a pensé que ce qui s’était passé hier dans la capitale française avait déstabilisé les joueurs. On a posé la question au coach, il répondra : « Je ne pense pas que les joueurs aient été touchés ou perturbés par ce qui s’était passé hier soir à Paris. Ce fléau touche le monde entier, c’est malheureux, face à ça le foot devient dérisoire, mais non, mes joueurs n’ont pas été déconcentrés à la suite de cette histoire. »

«Certains changements étaient préparées, d’autres improvisés»

Beaucoup pensent que le coach nous a fait gagner ce match grâce à ses changements et son coaching en seconde période. Nous lui avons demandé de nous expliquer ces choix, il dira : «On a terminé avec un 4-1-4-1 qui est beaucoup moins ambitieux que notre schéma habituel, mais c’est ce qu’il fallait faire et qui s’adapte le mieux à la situation de jeu. On ne pouvait plus jouer alors, là, c’était très clairement un système de contres qu’on avait travaillé durant la semaine. On ne peut pas prévoir les prestations des joueurs, un garçon comme Ishak Belfodil aurait pu briller, mais il ne l’a pas fait, Nabil Bentaleb, on ne savait pas s’il pouvait jouer, la semaine d’entraînement était pleine de certitudes. On savait que Carl Medjani pouvait jouer comme milieu de terrain, et à partir du fait que Hichem Belkaroui pouvait nous donner des garanties, alors, c’était une solution supplémentaire, mais ce qui est plus important c’était les changements de jeu.»

«Le plan B était au cas où on pourrait pas jouer»

Nous avons parlé dans notre édition d’hier d’un plan B que Gourcuff a travaillé toute la semaine. Il l’a sorti hier et c’est ce même plan qui nous a fait gagner la partie. «Le plan B n’était pas conditionné par le score, mais c’était dans le cas où on n’arriverait pas à jouer. On a essayé de le faire en première période, on n’a pas réussi, alors on est passés au plan B comme vous dites avec Medjani comme milieu de terrain. »

«Dans ce match, il y avait plus important que les 2 buts de Slimani»

Interrogé sur le mérite de Slimani dans ce match nul, Gourcuff répondra de la manière suivante : «Vous me ramenez toujours au buteur, c’est important bien sûr, mais un attaquant est là pour marquer et un défenseur est là pour défendre, maintenant, Islam a fait son match, sa prestation était très satisfaisante, il a pesé sur la défense adverse… Ryad a été aussi dans la dernière passe qui était importante, moi je ne m’arrête pas à ses considérations personnelles, ces deux buts sont importants, je ne dirais pas qu’ils o nt été anecdotiques, mais il y plus important que ça pour moi.»

«J’espère que Brahimi sera là mardi»

Avant de terminer, Gourcuff s’est projeté sur le match retour. Interrogé sur son plan anti-Samatta-Ulimwingu au match retour il nous dira : «On ne va pas se focaliser sur Samatta et Ulimwingu. C’est vrai qu’on a frôlé la correctionnelle, mais le match retour sera différent. On va assurer la conduite du jeu. J’espère qu’Yacine Brahimi sera là au match retour, c’est un joueur très important pour nous, il va nous rejoindre dès demain (ndlr,aujourd’hui) lui et Boudebouz,  et on fera le point. »

A. B.

  

 

 

 

 

 

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