Depuis quand êtes-vous au Qatar ?
Je suis dans ce pays depuis la fin de l'année 2008. Mon aventure a commencé avec le club d'Al-Shahania Sports Club puis, en 2011, j'ai rejoint Lekhwiya. Aujourd'hui, à 45 ans, j'ai en charge les U19 de ce club.
Avec de bons résultats ?
On peut dire que ça marche, on est troisièmes actuellement au classement.
Le championnat qatari ne cesse d'accueillir les grandes stars en fin de carrière, est-ce vraiment valorisant ?
Il ne faut pas croire que le championnat est totalement faible dans ce pays. Il y a des matches où l’on a droit à un bon niveau de jeu. Les rencontres qui opposent des clubs comme Lekhwiya, Al-Sadd, Al-Djeich ou Al-Rayane, qui est premier au classement actuellement, donnent souvent lieu à des débats de haute facture. Très honnêtement, il y a quatre clubs au Qatar qui ont un bon niveau. Ils disposent en plus d'infrastructures incroyables. Rien à voir avec ce qui se pratique en Algérie. Même si, chez nous, on a pas mal de stades, le problème principal reste l'entretien de ces structures.
Avez-vous l'occasion de rencontrer quelques-unes de ces stars, au Qatar ?
Oui, j'ai eu l'opportunité de croiser Raul, l'ancien joueur du Real Madrid. Ou encore Xavi, l'ex-capitaine du Barça. Récemment, j'ai vu aussi Abidal, l'ancien latéral du FC Barcelone et de l'équipe de France. Vous savez, au Qatar, ces stars passent incognito ou presque, même en faisant les courses dans les grandes surfaces. D'ailleurs, ces stars apprécient beaucoup l'attitude des gens au Qatar qui les laissent en paix en respectant leur vie privée. Je crois que c'est pour ça aussi que ces joueurs aiment les pays du Golfe.
Suivez-vous encore le championnat algérien ?
Bien sûr, je n'ai pas coupé les ponts tout de même. Je suis à l'écoute des résultats du Nasria, évidemment, mais aussi de l'USM Harrach, l'autre club que j'aime également. Depuis le retour de Youcef Bouzidi, les choses vont mieux au NAHD. C'est un enfant du club, il connaît la maison, cela facilite sa tâche. Mais je dois dire que c'est avant tout un gagneur et c'est grâce à ça qu'il fait avancer l'équipe. Je suis aussi avec attention notre sélection nationale. Quand celle-ci est venue se produire au Qatar, je suis allé au stade, évidemment. J'ai récemment croisé Bounedjah, qui vient pour Al-Sadd. On a discuté durant deux minutes. J’ai énormément apprécié le parcours de nos U23, récemment au Sénégal.
Qu’en dites-vous justement ?
On avait trop souvent indexé les joueurs locaux en Algérie. Cette sélection des U23, composée uniquement de joueurs issus du pays, a surpris pas mal de gens en se hissant en finale de la CAN, obtenant son billet pour les JO de Rio, au moment où personne ne s'y attendait. Je crois que ces joueurs ont lancé un signal fort en direction des responsables de notre football afin qu'on s'intéresse un peu aux joueurs locaux. Avec des moyens colossaux et des joueurs très talentueux, la sélection A n'est pas parvenue en finale de sa CAN. Et ne me dites surtout pas que ce n'est pas pareil. Pour moi, c'est la même chose, l'EN U23 a joué au Sénégal, c'est l'Afrique, c'est le même continent sur lequel l'EN A a l'habitude d'évoluer. Sans citer de noms, je suis convaincu que deux ou trois joueurs des U23 ont leur place en EN A. Ils peuvent au moins constituer de bonnes doublures aux titulaires habituels.
H. D.