L’ancien capitaine de la JSK, Hakim Medane, revient dans cet entretien sur sa rencontre avec l’historique leader politique du FFS, feu Hocine Aït Ahmed. Dans cette interview, l’ancien footballeur professionnel nous dit de quoi on parle, quand un sportif et un politique se rencontrent.

Hakim Medane, vous avez rencontré par le passé le défunt Hocine Aït Ahmed, rappelez-nous dans quelles conditions ?

C’était en 1991, avec la JSK, on revenait d’Afrique et on avait transité par Genève. Quelle fut notre agréable surprise quand on nous avait annoncé la présence dans notre avion de ce grand Monsieur, avec un grand M. Et pour vous dire, j’ai eu l’immense honneur et le plaisir de m’asseoir dans le siège à côté de lui. Ce sont des moments extraordinaires qu’on ne peut pas oublier. Aït Ahmed, c’est quelque chose d’immensément grand, c’est… Je ne sais pas quoi dire, c’est vraiment quelqu’un de très grand, mais aussi de très modeste.

Qu’est-ce que vous vous êtes dit dans l’avion ?  

On a parlé sport en général et football en particulier. Aït Ahmed, que Dieu ait son âme, est quelqu’un de très branché, il connaissait tous les joueurs, d’ailleurs il nous appelait par notre prénom, ce n’est pas possible ce qu’il est à l’aise dans le sujet. Il connaissait tout le monde et était au courant de tout. Voilà ! En somme, nous avons parlé football.

Qu’est ce qui vous a le plus frappé chez l’homme ?

C’est sa capacité à écouter. Il savait être à l’écoute. Mais pas que, puisqu’il connaissait très bien la chose du football, il parlait avec une certaine aisance du sport en général et du football en particulier. Il connaissait tous les joueurs, il me parlait de Fergani, de Iboud, etc. de moi, il me disait qu’il aime me voir remonter le terrain balle au pied, c’est vraiment… magique d’entendre un homme politique de son envergure parler football en bon connaisseur. Et puis, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un homme qui a marqué l’histoire du pays, on ne se lasse pas de le regarder en écarquillant les yeux. C’est un Monsieur qui a été derrière une des plus grandes révolutions au monde, c’est Aït Ahmed, c’est immense. Une rencontre avec un homme de sa trempe ça marque à vie, je vous l’assure. Moi j’ai eu à le rencontrer une seconde fois lors d’une réception, après avoir battu…le Nakna Red Devils en Coupe d’Afrique, nous avons été conviés à une réception à laquelle ont participé beaucoup de personnalités du monde politique.

Et bien racontez nous…

Là aussi on a plus parlé football qu’autre chose. Il y avait ce jour-là plusieurs personnalités, mais lui, c’était incontestablement l’attraction. Lui, il était d’une autre dimension, il a parlé football, il a évoqué la JSK.

Pour dire quoi justement sur la JSK ?

Comme je viens de vous le dire, il y avait du monde à cette réception en l’honneur de la JSK, le RCD, le FFS, le MCB, etc. Lui, il avait pris la parole un moment, avait demandé aux présents et aux représentants des partis politiques de laisser la JSK en dehors des luttes partisanes. «La JSK est l’espace qui nous unit tous, alors il nous faut la laisser apolitique. La JSK est le seul lieu où nous nous rassemblons tous, c’est elle qui nous uni, alors laissons là en dehors de la politique».

Un message fort c’est clair…

Oui, bien entendu. Lui était un homme politique, un visionnaire, il savait ce qu’il disait. Vous savez, c’est grâce à des hommes comme lui que nous sommes libres aujourd’hui. Je m’incline devant sa mémoire et je prie Dieu le Tout-Puissant de l’accueillir en son Vaste Paradis. J’en profite pour adresser mes condoléances les plus attristées à sa famille.

M. O.