Ce qui est intéressant à souligner dans ce regain de santé affiché par les coéquipiers de l’excellent Larbi Kamel est que ces derniers développent un jeu chatoyant et agréable à voir. La première mi-temps livrée au stade 20-Août-1955 a réconcilié, en l’espace de 45 minutes, les amoureux du beau jeu. «Le MCO a retrouvé sa vocation, celle d’une équipe qui joue l’offensive, même à l’extérieur», estime un observateur. Fouad Bouali, qui avait affronté le MCO des dizaines de fois en tant que joueur puis entraîneur, sait très bien que cette équipe, dans une configuration tactique portée vers l’offensive, est toujours plus à l’aise. Alors que son prédécesseur, Jean-Michel Cavalli, privilégiait la prudence, en évoluant avec un seul attaquant devant, Bouali préfère jouer l’attaque à outrance. Face au CRB, même lorsque les Algérois ont réduit le score, au lieu de revenir de se cantonner derrière, les Oranais ont continué à attaquer et réussi à inscrire un troisième but par Dahar qui a été injustement refusé par l’arbitre. «A Béjaïa, malgré la défaite, ce jour-là, l’équipe avait livré un énorme match», témoignera un des présents à cette rencontre.
Bouali marque son territoire
Contrairement aux apparences, Fouad Bouali est un entraîneur qui prend ses responsabilités lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. La dernière en date a été d’écarter Mohamed Zaâbia, qui a raté le rendez-vous avant le départ pour Alger, jeudi matin. Interrogé d’ailleurs sur ce cas, après la rencontre CRB- MCO (2/2), Fouad Bouali n’a pas usé de langue de bois. «Je me devais de le sanctionner afin que cela serve d’exemple à l’ensemble des joueurs.» Pour rappel, pour avoir raté le stage de Hammamet, Larbi Kamel, malgré son talent et son poids dans l’équipe, a été écarté du groupe lors des deux premiers matches de l’année (ESS et CSC). En un mot, décidé plus que jamais à bannir certains «vieux mauvais réflexes» et rétablir l’ordre dans la maison, Bouali impose ses principes, quitte à se passer le temps d’un match de ses meilleurs atouts.
Enchaîner avec d’autres belles performances
Les Oranais, qui demeurent sur deux performances, une victoire sur le leader et un nul chez son dauphin, ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, avec un écart toujours serré entre le haut et le bas du classement, les Rouge et Blanc doivent enchaîner avec d’autres résultats positifs. Hasard du calendrier, le MCO livrera ses trois prochaines sorties au stade Ahmed-Zabana. Outre la réception du RCR, il affrontera dans le grand derby oranais, son voisin l’ASMO, et, enfin, l’USMB. Ce sera l’occasion pour le club phare de l’Ouest d’engranger le maximum de points. D’ailleurs, selon les prévisions établies par les Mouloudéens, à l’issue de ces trois matches à Oran, se dessinera l’objectif du club : soit continuer à jouer pour une place dans le podium ou se contenter du maintien en L1 Mobilis.
M. S.
Dahar : «Il n’y a avait pas penalty et mon but est valable»
Auteur d’une excellente prestation face à son ancien club, en délivrant une passe décisive et marquant un but, cet attaquant retrouve progressivement sa forme optimale et confirme que le club a bien fait de le recruter cet hiver.
Le MCO a laissé filer la victoire vendredi face au CRB…
On ne s’en prendra qu’à nous-mêmes. En première mi-temps, on avait la possibilité de tuer le match, on marque, certes, deux buts, mais on pouvait en ajouter d’autres et se mettre à l’abri d’un renversement de situation. Même en seconde période, en dépit de la pression exercée par le CRB sur nous, on s’est créé quelques situations favorables, hélas, on n’a pas su les transformer en buts.
Il y a ce but que l’arbitre n’a pas validé…
Franchement, je ne pense que j’étais en position de hors-jeu. D’ailleurs, j’ai démarré au bon moment pour dévier le ballon dans la cage du CRB. L’arbitrage est le point noir de cette partie plaisante entre deux grands clubs.
Dans ce match, vous aviez connu des fortunes diverses. On parle de ce penalty sifflé en fin de match en faveur du CRB…
Moi, j’ai la conscience tranquille, je n’ai pas commis d’erreur ; je ne sais pas ce qui s’est passé dans la tête de l’arbitre en sifflant un penalty ; seul lui a vu qu’il y avait faute, alors que je n’ai pas fauté. Les images de la télévision le montrent clairement : idem pour le troisième but que j’avais marqué, il n’y avait pas hors-jeu.
Vous n’avez pas célébré votre but, est-ce par respect aux supporters du CRB, club où vous aviez joué par le passé ?
Marquer de surcroît pour un attaquant, c’est toujours encourageant et stimulant. Si je n’ai pas célébré mon but, c’est parce que je voulais montrer mon respect envers les gens du CRB. J’ai passé un an et demi dans ce club, je n’en retiens que de bons souvenirs. C’est la raison pour laquelle j’ai préféré garder intérieurement ma joie d’avoir inscrit ce but.
Etes-vous satisfait du résultat final du match ?
Pas totalement ! Comme je l’ai dit, on avait l’occasion de sceller le sort de la partie en première période, on a laissé filer notre chance. Enfin, mieux vaut prendre un point face de surcroît à une excellente équipe le CRB que rien.
Avez-vous besoin de compétition pour retrouver votre top niveau ?
A l’ESS, je ne jouais pas tout le temps, en raison de soucis de santé. Effectivement, si mon corps me laisse tranquille, en jouant régulièrement, mon niveau va s’améliorer car rien ne remplace la compétition, même pas les entraînements.
M. S.
Le retour à Oran retardé
Devant prendre la route dès la fin du match, avant-hier, la délégation fut contrainte d’attendre plus d’une heure. En effet, désigné pour le contrôle antidopage, Natèche et Nessakh ont eu des difficultés pour uriner. Conséquence de cet imprévu, la délégation mouloudéenne n’est rentrée à Oran qu’après minuit.
3 jours de repos
Vu que l’équipe ne livrera pas de match le week-end prochain, le staff technique a accordé trois jours de repos aux joueurs. Ainsi, la reprise est fixée à mardi.
Benyahia et Larbi ont rejoint la France…
Directement d’Alger, les deux joueurs émigrés profitent du long repos accordé par l’entraîneur pour aller se ressourcer auprès de leur famille en France, avec l’obligation toutefois de rentrer à Oran dès le premier entraînement, ce mardi.
Des supporters ont fait le déplacement pour rien
De nombreux supporters du MCO ont fait le déplacement à Alger sans pour autant assister à la rencontre ; ils ont été refoulés devant la porte du stade 20-Août-1955 par la police, qui réclamait la carte d’identité pour les autoriser à accéder à la tribune qui leur a été réservée. Comme certains avaient omis de ramener cette pièce, ils ont été carrément empêchés de rentrer au stade.
Les Oranais se plaignent de l’accueil
A leur arrivée au stade, les dirigeants du MCO ont été surpris par la sortie des agents de sécurité qui exigeront que seuls cinq accompagnateurs peuvent avoir accès à la tribune officielle. «C’est une instruction du président Réda Malek», nous rapportera l’un des accompagnateurs visiblement déçu par l’accueil des Belouazdadis. A signaler que le président Ahmed Belhadj a été contraint de quitter la tribune officielle à vingt minutes de la fin du match car il se sentait en danger après que des énergumènes n’ont cessé de le provoquer.
Remerciements au wali délégué
Les dirigeants tiennent à remercier, en revanche, le wali délégué de la circonscription de Belouizdad qui est originaire d’Oran pour avoir tout fait pour rendre agréable le séjour de la délégation mouloudéenne, ce qui leur a fait les désagréments auxquels ils furent confrontés à leur arrivée au stade 20-Août-1955.
Hassani touché par le geste du président
Avant-hier, on a disputé le centième match officiel entre les deux clubs. Ne voulant pas rater cet événement, la direction du CRB a organisé avant le match une sympathique réception à Ahmed Belhadj, auquel on a demandé de descendre sur le terrain avant le coup d’envoi du match pour représenter son club à cette réception. Baba a préféré charger Hassani Krimo de recevoir les cadeaux remis par les organisateurs, un geste de respect qui a très touché le doyen des dirigeants du MCO.