Léo : «Ebossé m'a dit que Broos est à la limite raciste»

Hugo Broos, l'ancien entraîneur belge de la JSK, affirme qu'il a quitté les Canaris parce qu'il ne s'y sentait pas en sécurité après la mort d'Ebossé. Léo Emassi Raouf, le manager du défunt joueur camerounais, a pris attache avec nous pour faire quelques révélations sur le technicien belge.

Il semble que le témoignage d'Aït-Djoudi dans Compétition vous ait incité à réagir...

Oui, c'est le cas. Cela m'a fait rappeler qu'Ebossé n'était pas du tout heureux avec Hugo Broos quand celui-ci entraînait l'équipe de la JSK, et ce, pour diverses raisons.

Peut-on en connaître quelques-unes ?

Quand cet entraîneur a débarqué, la JSK a effectué un stage à l'étranger, en Europe. Malheureusement, Ebossé n'avait pas pu obtenir son visa pour rejoindre l'équipe. Au retour du stage, le coach lui a tenu un langage assez cru, il lui a fait comprendre qu'il se foutait pas mal qu'il soit le meilleur joueur du championnat ou quoi d'autre que ce soit. Il lui a ajouté que c’est sur le terrain qu'il allait le juger. En clair, Ebossé était appelé à convaincre Broos. Le défunt était un peu indigné par cette déclaration. Il m'en a fait part. Je lui ai dit que c'était peut-être une manière du coach pour le booster.

Cela peut se concevoir, en effet...

Oui, mais les choses sont devenues plus claires après, et les intentions aussi, quand ils sont ensuite repartis en stage, cette fois en Tunisie. A leur retour, Ebossé m'a fait comprendre que cet entraîneur ne ratait pas une occasion pour lui chercher la petite bête. Quand le championnat d'Algérie a démarré, il ne laissait jamais Ebossé finir la partie. Quand il lui a demandé pourquoi il le faisait sortir à chaque fois, il lui a répondu clairement que si ça ne dépendait que de lui, il ne le ferait même pas jouer ! Ebossé ne se sentait pas bien avec cet entraîneur. Il m'avait même révélé que cet entraîneur devait être à la limite raciste !

Carrément !

Oui, Ebossé m'a dit qu'il trouvait Broos à la limite raciste. Et qu'à la moindre occasion, il ne le ratait pas, il lui cherchait la petite bête. Que Broos dise maintenant qu'il ne se sentait pas en sécurité à Tizi Ouzou et en Algérie en général, je suis surpris qu'il soit ensuite resté dans le même pays en allant signer au NAHD. Je ne comprends pas son raisonnement. En fait, je crois que Broos cherche à masquer ses carences par des histoires qui n'ont rien à voir avec la réalité. En toute honnêteté, je vous réaffirme qu'Ebossé me disait qu'il ne se sentait pas bien avec cet entraîneur et que, à la limite, il le trouvait même raciste.

C'est dingue !

Oui, Ebossé m'assurait que les rapports étaient trop tendus. Broos lui montrait que, visiblement, il ne l'aimait pas. Le regretté ne comprenait pas le pourquoi de la chose, il se posait beaucoup de questions. Il n'avait pas d'explication au fait qu'un entraîneur veuille mettre au placard un joueur qui était le meilleur buteur du championnat et qui était adulé par tout le monde. Il ne supportait pas ça.

Que pensez-vous de sa nomination à la tête de la sélection camerounaise de football ?

Maintenant qu'il est au Cameroun, je sais qu'il ne va pas y rester longtemps. C'est un entraîneur qui n'a ni poigne ni caractère, tout le monde sait qu'il est limité. Il a été recruté en tant que pion. Ce sera la marionnette que les autres feront bouger. Les décisions viendront d'ailleurs. Si on lui donnait vraiment carte blanche, il ne faudrait pas s'attendre à un résultat positif. Tout le monde l'a vu avec le NAHD.

H. D.

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