EN olympique : 2013-2016, la fin d’une époque
La sélection avait commencé bien avant l’arrivée de Schürmann, plus exactement presque un an avant qu’il ne commence son travail. Déjà à cette époque-là, les signes du destin ne manquaient pas vu que cette équipe est née dans la souffrance.
De Haddouche à Schürmann…
Après l’échec d’Azeddine Ait Djoudi au Maroc, la FAF avait une certaine envie de revanche ; elle voulait coûte que coûte réussir le challenge en emmenant une équipe olympique à Rio. Mais avant ça, on devait d’abord la reconstituer à zéro.
Pour cela, la FAF avait commencé par nommer un DTN, qui n’était autre que Said Haddouche qui s’était engagé à mettre son expérience belge au profit des jeunes talents algériens. Mais très vite, un problème familial a arrêté l’aventure. C’est à ce moment-là que Korichi Toufik a été chargé par la FAF de diriger une vaste opération de prospection. Des techniciens des quatre coins du pays ont proposé des joueurs. Ce qui a donné naissance fin 2013 au premier regroupement auquel 80 éléments avaient pris part. Leur nombre a diminué petit à petit jusqu’à 39 puis 30 ; tous des petits jeunes nés entre 1993 et 1994. Une large revue des effectifs avec un seul et unique but, préparer une sélection olympique algérienne pour les JO de Rio.
Le Suisse au CV peu emballant
Moins de six mois après avoir séparé le bon grain de l’ivraie, Raouraoua décide enfin de bouger.
Après une première étape qu’il a voulu locale et qui aura permis aux techniciens locaux de mettre la main à la pâte, le patron de la FAF a décidé de confier le restant du chantier à un étranger. C’est après le Mondial suisse qu’il nous annoncera la venue de Pierre-André Schürmann, dont le CV est presque vide avec quelques clubs suisses entraînés et sans la moindre gloire ni titre à signaler. On lui assigne l’objectif d’emmener l’EN olympique aux JO en mettant à sa disposition tous les moyens qu’il faut pour mener à bon port ce projet. Il commencera tambour battant la préparation avec notamment un staff assez performant.
Avec Faure, ça marchait comme sur des roulettes
En septembre 2014, la FAF a installé officiellement Schürmann et à ses côtés un staff, dont un Français, Pascal Faure. Des proches de la sélection nous feront savoir que cet homme-là était parmi les plus sérieux de l’encadrement technique. Il était préparateur physique, mais avec le temps, le Suisse a vu en lui l’homme sur lequel il pouvait compter au point que, nous dit-on, c’est cet ancien préparateur physique du MCA qui faisait pratiquement tout. Petit à petit, il s’est même immiscé dans le travail tactique, fort de son expérience au RC Lens, appliquée au MCA (il a gagné la coupe d’Algérie 2014). C’est d’ailleurs le même bloc qu’il a lui-même mis au Mouloudia de Bouali en six mois, qu’il a ramené avec lui en sélection. Schürmann n’a fait que valider, et c’est comme ça qu’a commencé la « Faure dépendance ».
Nouioua vient s’occuper d’un poste abandonné
Un coach recruté met à la porte un autre ; un scenario qui s’est répété plusieurs fois dans cette pauvre sélection olympique. Parfois même, la FAF a dû faire face à des périodes où personne n’était là pour s’occuper de certaines fonctions.
Pour le poste d’entraîneur des gardiens, initialement, il était revenu à Ali Lezzoum, mais ce dernier a pris la poudre d’escampette à cause du refus de la FAF d’une revalorisation salariale réclamée par lui et Abderrahmane Hamel, le préparateur physique. Les portiers ont longtemps travaillé avec des entraîneurs des gardiens de but affiliés à la structure, avant que Tarek Nouioua, qui venait de remporter la coupe avec le MCA, n’arrive. C’était la mi-avril 2015 ; il s’agit du premier entraîneur qui fera vraiment bosser Salhi et Chaâl, ainsi que Methazem. Il accompagnera l’équipe au Sénégal et c’est sous sa coupe que Salhi devient le meilleur gardien de la CAN. Chaâl était aussi dans une forme olympienne ; sa saison à l’USMH en est la meilleure preuve.
Tasfaout pouvait servir à quelque chose
Avant le match de la Sierra-Leone à Blida, les premiers signes d’indiscipline ont été signalés ; quelques éléments (toujours les mêmes) ont créé le désordre. Schürmann commençait à perdre le contrôle de la situation. C’est là que Raouraoua a mis Tasfaout plus proche de l’EN ; sa mission était de tout contrôler, mais vu la situation qui s’est empirée avec le temps et ce qui s’est passé ensuite avec Ferhat, Kenniche, Abdellaoui, Salah et Haddouche, pour ne citer que ceux-là, Tasfaout était lui aussi dépassé. D’ailleurs des proches de l’EN nous diront que le meilleur buteur de l’EN n’apportait rien si ce n’est accompagner l’équipe comme il l’aura fait en Corée où Ferhat a, encore une fois, pété les plombs et reproché à son entraîneur ses choix. Ce n’était pas faux, mais rien n’expliquait évidemment ce manque de respect sévèrement sanctionné plus tard.
La FIFA refroidit les ardeurs de la FAF
Malgré les anomalies et les coups bas de part et d’autre, puisqu’il y avait aussi une guéguerre entre Schürmann et Korichi, le DTN, la FAF caressait le rêve d’aller enchaîner une 2e honorable participation au Brésil. Vahid avait réussi son pari, Raouraoua voulait croire à un miracle jusqu’au jour où une circulaire de la FIFA est venue annoncer que le tournoi olympique n’allait pas faire partie de ses dates. Autrement dit, il fallait tout une gymnastique pour tenter d’avoir les joueurs qu’elle voulait ; on rêvait entre autres de Mahrez, de Slimani, de Brahimi, voire même de Bentaleb qui est encore un U23. Mais finalement, la FIFA a dit non, avant les clubs de ces joueurs, à travers une loi qui a donné plus de crédit aux clubs et fragilisé les sélections. A ce moment-là, la FAF avait déjà commencé à baisser les bras. S’en est suivie une série de décisions qui ont quasiment achevé une EN toujours en construction.
Faure démissionne, le Suisse se retrouve seul
Dans des conditions difficiles, Schürmann s’accroche à son poste, Raouraoua a compris mais très en retard que son choix était raté. Il s’agit de sa seconde erreur de casting après celle de Gourcuff, mais les dés étaient déjà jetés, les JO approchent et plus de temps pour revenir en arrière. Il faut donc avancer, mais comment le faire sans l’un des artisans du parcours honorable au Sénégal. Faure (actuellement à Troyes) a, en effet, surpris plus d’un en déposant sa démission. C’est l’homme à tout faire de l’équipe qui venait de partir. C’est en effet lui qui avait coaché l’équipe dans l’ombre durant la CAN ; même les changements, nous dit-on, c’est lui qui les faisait. Raouraoua décide alors de mettre Guillaume Marie, son homologue des A, à sa place. Même si celui-ci a essayé d’apporter un plus, il n’aura pas eu le même effet que son prédécesseur plus entreprenant et connaisseur dans le domaine tactique grâce à son expérience.
Ferhat sanctionné, Nouioua écarté, la dislocation continue
Le départ de Faure aura été un vrai coup de grâce pour Schürmann, les JO l’auront confirmé. Les choix étaient contestés et le Suisse s’en est remis aux avis d’un staff qui ne connaissait pas le groupe comme ceux qui l’ont quitté. Le feuilleton de Ferhat, qui a fini par être sanctionné et écarté de toutes les sélections avec proposition de radiation à vie, a asséné un énième coup à l’EN. S’en est suivi un ultime coup dur « volontaire » quand la FAF a décidé de faire appel à Mickael Boully, l’entraîneur des gardiens français pour aider le coach Nouioua, avant que le français ne procède à une sorte de coup d’Etat. Il a pris les commandes, ce qui n’a pas été du goût de Nouioua qui s’est senti marginalisé et l’a fait savoir à Schürmann, mais ce dernier s’est tiré une balle dans les pieds en l’ignorant. Il a été écarté par la FAF et c’est ce départ qui aura été fatal pour l’équipe avec ce qui s’est passé à Salhi avant le début du tournoi, puis à Chaâl. Les deux gardiens avaient appris à travailler avec un entraîneur et se sont retrouvés abandonnés, car durant les stages de préparation, que ce soit à Tikjda ou à Alger, Boully et Marie se sont offert des vacances de deux semaines (24 juin - 8 juillet) dans un premier temps, puis de cinq jours (14 -19 juillet). Un abandon de poste qui ne sera pas sanctionné en l’absence de vraie rigueur et d’un staff digne de ce nom. Ni Tasfaout ni même le magasinier n’ont osé relater les faits aux responsables et de prévenir la catastrophe.
Schürmann aux JO sans adjoint
Schürmann s’est donc retrouvé pendant longtemps presque seul à se débrouiller avec un groupe de jeunes surexcités qui ne le respectaient plus. Le Suisse entendait, nous dit-on, chaque jour des vertes et des pas mûres ; il était donc sous pression de toutes parts.
Sans adjoint, le Suisse s’en remettra à son instinct. Figé par une « Faure dépendance », il demandera les avis de ses adjoints dont celui de Guillaume Marie qui lui apporte son aide. Mais la participation aux JO aura été basique. Un petit tour et le groupe est déjà à Alger. C’est la fin d’une équipe talentueuse avec beaucoup de petits bons joueurs. On retrouvera sans doute certains d’entre eux pendant quelques années dans le haut niveau, mais les regrets seront toujours là. L’équipe, eu égard au niveau affiché par les 16 teams lors du 1er tour et dans les 4 groupes, n’a pas été trop loin de l’exploit ; elle aura manqué de rigueur et d’un meilleur encadrement pour montrer son savoir-faire et battre tous les records. Espérons que les Benghit, Abdellaoui, Ferharni et autres Salhi auront un meilleur avenir que leurs aînés de 2012.
S. M. A.
Classement du mois d’août
L'Algérie se maintient à la 32e place
L'Algérie a préservé sa 32e place au classement de la FIFA du mois d’août publié hier. Les Verts poursuivent leur domination à l’échelle africaine, tout comme l'Argentine sur le plan mondial.
S'agissant des adversaires de l'équipe nationale pour les qualifications à la Coupe du monde, le Cameroun a reculé d'une place et devient 54e nation mondiale et la 8e au plan continental devancé par le Maroc 7e au classement de la CAF (53e mondial).
Le Maroc surclasse le Cameroun, le Nigeria n’est que 16e africain
En revanche, le Nigeria a gagné trois places et pointe désormais à la 67e position (16e en Afrique), au moment où la Zambie en a perdu autant et devient 91e nation mondiale.
En Afrique toujours, la Côte d’Ivoire a chuté à la 3e place, laissant la deuxième au Ghana, derrière les Verts qui demeurent leaders.
Cette légère remontée des Black Stars sur le continent est aujourd’hui visible dans le classement mondial où ils ont également gagné un rang.
Le trio de tête mondial est toujours occupé respectivement par l’Argentine, la Belgique et la Colombie, le Top 20 reste inchangé.
Le Portugal, vainqueur de l'Euro-2016, se maintient à la 6e place, alors que le Chili, lauréat de la Copa America, n'a pas bougé d’un iota (5e).
S. M. A.