Vous étiez commissaire au match au stade du 1er-Novembre de Tizi-Ouzou, ce vendredi, comment ça s’est passé ?
Je tiens sincèrement à rendre hommage aux stadiers de la JSK, à Tizi-Ouzou. Ils ont été vraiment à la hauteur de leur mission, je leur tire chapeau. Là, je ne rapporte pas ce qu’on m’a dit, je vous relate ce que j’ai vu de mes propres yeux. Vous le savez, nos stadiers sont connus pour avoir une attitude de clubards. Ceux de Tizi se sont montrés très réceptifs à tout ce que je leur disais. Ils m’ont vraiment impressionné.
Comment ?
Ils ont bien reçu les supporters des deux clubs, l’équipe visiteuse, ils ont respecté les dispositions de sécurité au niveau des deux vestiaires, le briefing s’est bien déroulé, on a réparti les tâches et chacun a accompli la sienne. Les stadiers ont pour la plupart enlevé leurs gilets et sont restés en poste d’observation dans les tribunes. Les stadiers de la JSK sont à prendre en exemple.
Y a-t-il eu fouille des supporters à l’entrée du stade ?
Oui, je l’ai constaté de mes propres yeux. Je peux vous assurer que, globalement, il y a eu un fair-play total, si on excepte ce qui est survenu dans la tribune occupée par les supporters du Mouloudia.
Que s’est-il passé au juste ?
Je ne vous apprendrai sans doute rien en disant qu’il s’agissait sans doute d’une rixe relevant de la guerre des gangs, comme on dit. Les relogés d’un quartier face à ceux d’un autre se sont croisés et ont réglé leurs comptes. Cela n’avait rien à voir avec les supporters de la JSK, je dois le souligner. Mais tout est rentré dans l’ordre dès que la police est intervenue, lorsqu’elle a été réquisitionnée à la mi-temps. Je tiens d’ailleurs à rendre hommage également au service d’ordre de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Voilà qui montre clairement qu’on ne peut se passer du précieux concours de la police ?
Je suis entièrement d’accord. La présence de la police est plus qu’indispensable, particulièrement quand il s’agit d’un match à enjeux comme ce fut le cas du clasico JSK-MCA. Son retrait ne peut pas se faire d’un coup, cela doit se faire de manière progressive. La présence de la police dans les gradins est encore une nécessité. C’est obligatoire si on veut éviter le pire à l’avenir. Nous devons tous militer dans ce sens pour que la police réinvestisse les stades. A ce titre, la presse a un grand rôle à jouer. Aussi, en me fiant à mon expérience du terrain, qui ne date pas d’hier, je dis qu’il faut maintenir un groupe d’intervention minimum au niveau des tribunes.
A combien l’estimez-vous ?
Il faut au moins 15 policiers par tribune. Je crois qu’ainsi tout marcherait comme sur des roulettes. Jadis, on avait l’impression de voir plus de policiers que de supporters dans un stade. On ne peut pas du jour au lendemain se passer totalement du service d’ordre et confier la mission aux seuls stadiers. Cela étant, je dois dire que le match s’est très bien déroulé sur le terrain, je salue pour cela tous les acteurs du clasico, qui ont été très fair-play et ont grandement facilité la tâche des arbitres.
H. D.