Rajevac voulait ramener deux autres assistants avec lui
Mais a priori, cette fois-ci, c’était différent, puisque Mohamed Raouraoua s’est confronté au refus de tout le groupe de travailler avec l’ancien entraîneur du Ghana, et non seulement d’un ou deux, voire trois joueurs, des cas isolés qu’il avait pour habitude de gérer sans le moindre problème.
Il faut dire que si les joueurs n’ont pas hésité à crier haut et fort qu’ils souhaitaient le départ de Milovan Rajevac, d’autres personnes ont, elles, fait le travail en douce, dans les coulisses essayant de déstabiliser et de mettre des bâtons dans les roues dans le travail du coach national. Ces derniers n’ont pas hésité à faire circuler des rumeurs juste pour monter les joueurs contre leur coach. « On est au courant que des membres du staff préparaient un travail spécifique qui était adéquat avec ce qu’on faisait avant et avec notre façon de jouer, mais le coach n’a jamais suivi ou pris en considération ce qui a été fait par ses assistants », ont fait savoir les joueurs au boss de la FAF. Mohamed Raouraoua, qui a été plus que surpris que les joueurs aient été au courant du travail qui se faisait au sein même du staff technique national, a tout de suite compris que certains membres du staff n’étaient pas clean et ont eu aussi leur part de responsabilité dans ce qui s’est produit avant, pendant et après le match face au Cameroun.
Il regrette d’avoir gardé certains membres du staff
Pourtant, ces mêmes membres du staff, Milovan Rajevac a bien accepté de les garder, une décision qu’il regrette amèrement d’après un proche du coach serbe. «J’aurais dû insister pour ramener mes collaborateurs. Des personnes en qui je fais confiance car je ne pouvais pas tout gérer tout seul. J’ai l’habitude de travailler avec au moins trois entraîneurs, et il fallait que je les ramène avec moi. S’ils avaient été là, jamais tout cela ne serait arrivé. Ils connaissent ma façon de travailler et il m’aurait facilité les choses », a fait savoir Rajevac a l’un de ses proches.
Certes, Rajevac voulait ou aurait souhaité faire venir encore deux assistants, mais la FAF n’avait jusque-là pas donné son aval. Du coup, il a continué à travailler avec les personnes en place, ce qui lui a porté préjudice. D’ailleurs, lors de la réunion qui l’a regroupée hier avec Mohamed Raouraoua, le Serbe n’a pas hésité à pointer du doigt certains d’entre eux en regrettant de les avoir laissés en place et de leur avoir fait confiance.
C’est pour dire que Milovan Rajevac a été victime d’un vrai complot lors de ce stage. Un complot dont les initiateurs ont eu raison de lui en obtenant tout simplement une résiliation de son contrat avec la FAF.
Asma H. A.
Exigeant le départ du coach
Voilà comment se sont justifiés les joueurs auprès de Raouraoua
Lors de la réunion qui a regroupé le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, et les joueurs dimanche soir à Sidi Moussa, ces derniers ont demandé à leur président le départ de leur coach, une requête plus que surprenante et à laquelle Mohamed Raouraoua ne s’attendait pas du tout, d’où ses nombreuses interrogations : « Dites-moi pourquoi souhaitez-vous le départ du coach, c’est quoi le problème, parce que face au Cameroun vous avez aussi votre part de responsabilité », leur demande le boss de la FAF.
Et c’est là que certains cadres ont pris la parole pour expliquer ce qu’on reprochait au serbe. « Ce coach n’est pas compétent. Il faut savoir que nous avons très mal préparé ce match face au Cameroun. Nous n’avons presque rien fait sur le plan tactique durant toute la semaine», ont affirmé certains cadres avant de poursuivre : « Cet entraîneur est complètement déconnecté du groupe, on sent qu’il ne vit pas avec nous. Nous avons aussi un gros problème de communication, on a du mal à communiquer avec lui, ça ne passe pas. En plus nous avons des doutes sur les qualités de son traducteur, car on n’est pas certains qu’il traduise exactement ce qu’on dit », lui ont fait savoir.
Il faut dire aussi que les joueurs n’ont pas été tendres avec le Serbe quant à ses qualités de technicien. « Tactiquement, nous avons été très faibles. Nous lui avons bien fait comprendre la veille de la rencontre que nous préférions jouer en 4-4-1 avec une sentinelle, c’est là où on se sent le mieux, mais il n’a rien voulu savoir en insistant sur deux récupérateurs. Nous avons notre cachet et il est impératif de le garder », ont-il précisé avant de lancer la phrase qui a poussé le président de la Fédération algérienne de football à prendre la décision de se séparer de son entraîneur. «Président, si vous n’avez pas envie d’aller en coupe du Monde, nous on le veut, et avec cet entraîneur, on n’ira pas en coupe du monde en Russie », ont-ils conclu.
Mohamed Raouraoua a donc décidé de prendre position avec ses joueurs mais tout en les mettant face à leurs responsabilités le 12 novembre prochain face au Nigeria.
A. H. A.