L’Algérie effectuera un périlleux déplacement au Nigeria dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2018. En 1981, Mustapha Kouici, l’ex-international du CR Belouizdad, a vécu une situation similaire. Il nous en parle tout en se projetant sur le match décisif de ce samedi.

 

L’Algérie se produira samedi au Nigeria, cela vous rappelle quelque chose…

Oui, cela me renvoie au match décisif qu’on a joué en 1981 donnant droit à une qualification directe au Mondial espagnol de 1982. Les circonstances sont presque les mêmes aujourd’hui. Le résultat final sera sans doute déterminant. A l’époque, on avait rallié Lagos avec une grande volonté, un peu rassurés par le fait que la manche retour allait se tenir en Algérie. On avait aussi une revanche à prendre par rapport à la finale de la CAN tenue chez eux et qu’on avait perdue 3 à 0 dans les conditions que tout le monde connaît.

 

Peut-on les rappeler brièvement ?

Il y avait tellement de choses, mais je me limiterai à deux faits : l’affaire de l’hôtel où on s’est retrouvés sans chambre à notre disposition, ainsi que les basses manœuvres qui nous ont empêchés de dormir la veille de la finale. On avait donc soif de revanche. Il y avait un point qui nous avait quelque peu rassurés : l’arbitrage. Le match avait été confié à un arbitre européen, un Italien en l’occurrence ; cela nous changeait de l’arbitrage maison africain et à sens unique, qui faisait tant de ravages à l’époque.

 

Cette fois, le match n’aura pas lieu à Lagos, est-ce un petit avantage ?

Sans aucun doute. Les joueurs vont éviter l’enfer du stade de Lagos, c’est déjà ça. Ils évolueront sur un bon terrain, cela peut joueur en faveur des Fennecs qui sont techniques. Toutefois, la clé du match sera ailleurs.

 

Où au juste ?

Personnellement, je suis convaincu que la rencontre de ce samedi sera une affaire d’hommes. Ce sera le match des joueurs. Ce sont d’abord eux qui sont interpellés pour faire l’impossible sur le terrain et relever le défi qui les attend.

 

Comment doit-t-on s’y prendre dans ce cas ? 

Il faut avoir les qualités requises et les mettre en valeur le jour J. Et là, je pense surtout aux qualités mentales, sans omettre celles physiques et techniques. Je crois que nos joueurs sont suffisamment armés à ce propos, il s’agira de faire parler ces armes sur le terrain. Quitte à me répéter, ce sera un match d’hommes où même l’entraîneur n’aura presque rien à faire. C’est à peine si le sélectionneur national aura à faire un petit quelque chose sur le plan de la communication et quelques réglages tactiques. Après, ce sera l’affaire des joueurs essentiellement, ce sont eux qui feront tout sur le terrain et personne d’autre.

 

Il serait capital de gagner au Nigeria ou ne pas perdre surtout ?

Après la contre-performance lors du premier match face au Cameroun, perdre cette fois-ci serait synonyme d’élimination. La défaite est interdite, les joueurs le savent. Ils doivent y aller avec une grande détermination parce qu’ils sont dos au mur. Cela étant dit, un match nul ne serait pas une mauvaise affaire puisqu’il permettra aux Verts de rester en vie, toujours en course pour la qualification au Mondial russe. Et au nom de tous les anciens internationaux, je souhaite vraiment que l’équipe nationale réussisse un très bon résultat au Nigeria. Cela, contrairement à ce que pensent certains…

H. D.