L’équipe nationale a pris l’eau à Uyo samedi passé et le seul espoir de voir le groupe récupérer la joie de jouer avant d’attaquer la CAN est parti en fumée.

La défense est passée à côté, oui, mais…

 

L’EN a présenté un visage terne, notamment en 1^re mi-temps où rien ou presque n’a fonctionné, l’équipe a fait preuve d’une fébrilité inquiétante surtout dans le secteur défensif, et c’est peut-être ça qui a créé comme un point commun dans les critiques d’après-match auxquelles les amoureux de l’EN et les techniciens se sont volontairement adonnés.

Il est vrai que les bourdes commises par Belkaroui et surtout Mandi qui est passé à côté de son match en commettant une série d’erreurs fatales, auront signé l’arrêt de mort de l’EN très tôt dans le match, mais il ne faut surtout pas oublier que l’attaque n’a pas été non plus efficace, au point où l’on se demande même si on ne l’a pas un peu trop épargné.

 

L’exemple du Barça

Leekens aura été le seul entraîneur à éviter de parler du Barça lors de sa conférence, il a déclaré que son équipe n’avait pas Messi et donc elle n’avait pas à se comparer aux Catalans, cela a paru très objectif à certains observateurs, mais sur le terrain, l’EN n’avait rien qui la caractérisait, le jeu développé n’était pas le sien, car l’attaque était en panne.

Qui dit l’Algérie depuis près de 2 ans, dit une attaque efficace, et des joueurs virevoltants comme Mahrez, Slimani, Feghouli ou encore Brahimi, mais ces derniers n’auront pas été là lorsqu’on a eu besoin d’eux, ils étaient dépassés par les événements et une vitesse d’exécution des Nigérians qui a asphyxié l’EN, et lorsqu’on conjugue tout cela avec une fébrilité défensive, on a un résultat négatif compromettant, et là, le nom du Barça revient puisque la plupart se sont demandés pourquoi les Blaugranas s’en sortent quand même avec leur défense très fébrile en gagnant beaucoup de matches, la réponse est claire, leur attaque carbure à plein régime, et fait en sorte toujours que le score soit en faveur de l’équipe, malgré les buts encaissés, cela n’a pas été le cas de l’EN, Slimani et Mahrez, surtout ces deux là, auront brillé par leur passivité et leur absence.

 

«L’équipe n’a pas travaillé assez»

Le but marqué par les Verts a été l’œuvre de Bentaleb, qui n’est autre qu’un des 3 milieux défensifs aligné dans le match, d’un tir lointain, on a presque pas vu de travail devant la cage et des actions à bout portant, les mécanismes ont été presque tous perdus, et les gens ont eu du mal à expliquer cette méforme soudaine, on a pris langue alors avec un technicien algérien de renom, qui a préféré témoigner en gardant l’anonymat, ce dernier nous fera savoir grâce à son expérience qu’il était persuadé que l’équipe n’a pas travaillé assez depuis le début du stage, il a relevé des signes qui ne trompent pas sur cette inactivité qui a causé ce fléchissement, pour lui : «Que ce soit en attaque ou en défense, l’équipe pouvait surmonter le handicap du niveau de certains éléments avec un travail foncier de qualité, la répétition aurait amené un plus, à force de répéter des exercices à longueur de journée, on finit par s’habituer aux situations, et cela n’a pas été fait, c’est la même chose en attaque, où ça n’a pas du tout fonctionné.»

 

Défense nigériane prenable

Leekens n’aurait donc pas fait travailler assez ses joueurs, et cela s’est répercuté sur leur rendement : «Et puis aussi, l’équipe n’a pas joué sur ses forces, continue notre témoin, un Mahrez que tout le monde, côté nigérian, craignait n’a rien fait pour inquiéter l’adversaire, et ce dernier s’est senti en confiance et a pu développer son jeu et marquer, pourtant, lui aussi ne dispose pas d’une forte défense, elle est juste moyenne, et elle a tremblé comme on a pu le voir, à chaque fois que nos joueurs ont augmenté le rythme.»

Voilà qui prouve que notre sélection était complètement dépassée, et que cette pression exercée sur les défenseurs est quasiment inutile, étant donné qu’ils ne peuvent pas tout assumer.

 

Complexe

Certes on a évoqué la nécessité de renforcer la défense en prévision de la CAN, mais un grand chamboulement est à écarter, donc les joueurs ayant joué au Nigeria peuvent de nouveau être là au Gabon, il suffit, selon notre interlocuteur, de les soutenir et surtout de les faire bosser, les habituer à plusieurs situations, en jouant que ce soit des matches amicaux ou beaucoup de matches d’application, il risque d’y avoir d’ailleurs beaucoup en 13 jours de préparation pour le tournoi africain.

Critiquer les défenseurs peut ramener des choses positives, dans la mesure où ces derniers sauront qu’ils se sont trompés, mais cela risque aussi de les complexer surtout avec la possibilité de les revoir dès le prochain stage.

Les faires travailler semble être la seule solution du moment, et surtout faire en sorte que le ballon atteigne, le minimum possible, leur zone, et ce, en attaquent, en gardant le ballon, et surtout en marquant, car après tout, gagner c’est être toujours devant au score en marquant beaucoup de buts, chose que les Mahrez, Slimani, Brahimi, Soudani, voire même le renfort attendu pour la CAN, doivent apprendre à faire, les victoires sont plus que jamais liées au bout de leurs souliers.

S. M. A