Le bus du MC Oran a été caillassé à Chlef. Abdelkrim Medouar, le numéro un de l’ASO, explique ce qui s’est passé.

 

 

Quel est votre sentiment après la qualification de l’ASO Chlef face au MC Oran en Coupe d’Algérie ?

Je ne peux parler de la victoire autant que de l’action que nous avons menée pour réconcilier nos deux clubs. Je félicite Baba qui a donné suite à cette initiative, ce qui n’était pas le cas de ses prédécesseurs. Tout le monde a marché sauf, malheureusement, quelques pseudo-supporters manipulés de Chlef, qui ont refusé cette démarche avec l’idée de m’évincer du club comme arrière-pensée. «Il aurait dû nous prévenir, on ne doit pas accueillir ces gens qui nous insultent et nous ont empêchés d’aller à Oran à une époque», disaient aussi ces personnes malintentionnées.

 

Mais vous ne les avez pas écoutées…

Bien sûr : Moi, j’ai pensé au citoyen chélifien qui va faire son visa à Oran, au chauffeur de taxi et au commerçant qui se déplacent dans cette ville ; tous ceux-là auraient risqué gros si, par malheur, les Oranais avaient été maltraités à Chlef. J’ai regardé l’avenir et je suis allé à Oran pour entamer la première phase de réconciliation. On y a été très bien reçus et tout est allé dans le sens souhaité. La deuxième étape consistait à bien recevoir les Oranais à Chlef, là où ils n’avaient pas passé la nuit depuis 10 ans.

 

Comment ça s’est déroulé ?

J’ai reçu personnellement les fans du MCO ; ils ont pris des photos en ma compagnie. On leur a offert 1 000 tickets. Certains ont même garé leurs véhicules dans ma maison. La sécurité était parfaitement assurée. Il ne s’est rien passé avant, pendant et après le match. A la fin de la partie, on est sortis ensemble avec le sourire, en compagnie de nos propres enfants. Je les ai raccompagnés vers leur bus, ils sont repartis à Oran et je suis rentré chez moi.

 

Et que dire du bus du MCO qui a été caillassé ?

Il s’agit d’un acte isolé que je condamne, c’est juste un caillou lancé à 3 km du stade. C’est arrivé à la sortie de Chlef, pas loin du siège des pompiers au juste. Je ne suis quand même pas responsable de ce qui peut arriver en dehors de la ville, il y a les services de sécurité pour ça. Dans le stade et ses alentours, je peux vous assurer que tout s’est parfaitement déroulé. En tout cas, aucun dirigeant du MCO ne m’a appelé pour m’en vouloir. Demandez à Baba ou Belatoui, ils vous le confirmeront.

 

Que dites-vous de la qualification ?

Personnellement, j’étais confiant parce que, depuis 2008, le MCO n’a jamais gagné à Chlef. Notre équipe a réussi un grand match et nous nous sommes qualifiés même après avoir été menés au score. Maintenant, je peux comprendre la déception de l’adversaire. C’est dans leurs habitudes, quand ils perdent contre Chlef, c’est la fin du monde.

 

Comment voyez-vous la suite entre vos deux clubs ?

C’est une première étape du processus de réconciliation, j’espère que la seconde se déroulera aussi convenablement. On le saura la saison prochaine lorsque Chlef accèdera, incha’Allah, en Ligue 1 Mobilis et que la nôtre se déplacera à Oran pour jouer un match de championnat.

H. D.