La FIFA envisage de modifier le calendrier des championnats nationaux pour rompre avec la monotonie qui règne dans certains pays. Noureddine Saâdi, l’ancien coach du Doyen, y est favorable. Il explique pourquoi.
La FIFA souhaite abolir, notamment la phase retour des championnats nationaux et poursuivre avec une phase de play-off à élimination directe, qu’en pensez-vous ?
D’emblée, je relève que cela va permettre aux techniciens, et même aux joueurs, de souffler. Cela me rappelle la célèbre phrase d’Ottmar Hitzfeld, l’ancien entraîneur du Bayern Munich : «Un entraîneur de football ne vit normalement qu’un seul mois dans l’année : ses 15 jours de vacances et les 15 jours de préparation parce qu’il n’y a pas de match !» Je reprenais souvent son propos à mon compte. Durant toute ma carrière, je sentais que je ne vivais pas, alors cette décision va permettre aux techniciens de vivre en étant moins stressés. J’y suis donc favorable.
Il y a aussi le côté spectaculaire avec les éliminations directes…
Exactement. Ce qu’on a vu durant la dernière Ligue des champions au Portugal a été extraordinaire. On a eu droit à une étincelle de plus. Les joueurs ne songeaient pas au match retour, ils se livraient sans calcul. La réflexion tactique est autre car il est question de l’emporter sur un match.
En revanche, celui qui finit premier durant la première phase, celle de l’aller donc, peut se faire éliminer dès le premier match de la seconde phase. Un petit bémol ?
Cela n’arriverait qu’en Algérie, le seul pays au monde où le champion sort la zorna de Boualem Titiche pour fêter le titre et qui joue le maintien la saison suivante. Mais bon, cela peut arriver et c’est ce qui fait la beauté de cette discipline. Mais, en principe, quand on est grand, on le reste. Sans aller loin, regardez l’ES Tunis ; malgré tous les changements qui se sont produits dans ce pays, ce club joue le titre chaque saison.
L’avantage dans le nouveau système que préconise la FIFA, c’est que cela diminuerait les combines, non ?
Ah, oui, indéniablement. Déjà, durant la phase aller, on n’a pas idée de songer à combiner, le risque n’existant pas en principe, quoique je connaisse certains présidents qui ont commencé à arranger des matches dès les premières rencontres de la saison, histoire de se mettre rapidement à l’aise. Cela étant, durant la seconde phase, avec élimination directe, la tricherie sera mise à mal. Chacun jouera sa survie, il ne sera pas question dans ce cas de combiner. Franchement, le changement envisagé par la FIFA relève de la bonne réflexion.
La FIFA entend consacrer 5 mois aux championnats nationaux, avant de laisser place aux play-offs et coupes européennes pendant 3 mois. Enfin, il y aura une période d’un mois et demi réservée aux matchs internationaux. Ça vous emballe toujours ?
Tout à fait. L’intensité augmente d’une saison à l’autre, avec cette nouveauté, la santé du footballeur sera sécurisée et le nombre de matches en moins va permettre de booster la forme du joueur. En outre, les clubs et les sélections nationales auront un peu plus de temps pour préparer leurs échéances. Y a pas à dire, cette nouveauté de la FIFA est vraiment la bienvenue.
H. D.