Pressé par le SG de la CAF à travers une correspondance
Le Cameroun réplique et s’accroche à sa CAN
Les médias africains et dans le monde entier ont relayé, hier, un document de plusieurs pages d’une lettre adressée au président du comité d’organisation de la CAN.
L’auteur de cette lettre, datée du 17 de ce mois, n’est autre que le SG de la CAF Veron Mosengo-Omba. Ce dernier a rappelé aux organisateurs du rendez-vous africain leur engagement de terminer leurs projets, notamment celui du stade d’Olembe dans la capitale camerounaise, avant le 30 novembre prochain.
A moins de 50 jours du début de la Coupe d’Afrique des nations 2021, le secrétaire général de la CAF porte à la connaissance du ministre camerounais des Sports de «sérieuses inquiétudes concernant l’organisation du tournoi», pouvait-on lire sur ce document qui commence par le retard accusé au niveau dudit stade.
L’autre élément d’inquiétude concerne les pelouses. Selon la CAF, le programme de maintenance des pelouses reste inconsistant à ce jour. «Le site de Bangou est impraticable, même pour des entraînements et les travaux sont inachevés», indique Veron Mosengo-Omba, qui annonçait, à cet effet, l’arrivée d’une équipe de maintenance professionnelle sur le site pour les travaux nécessaires. Le dirigeant d’origine congolaise note aussi qu’en matière d’audit des stades, « aucune des recommandations émises par l’équipe d’experts de la CAF, lors de sa tournée du 3 au 15 octobre 2021, pour des travaux d’aménagement n’a été prise en compte, selon nos informations ».
« Pas question de délocaliser l’ouverture »
Le protocole du Covid a aussi été évoqué, ainsi que des questions liées au recrutement des bénévoles, à l’utilisation inappropriée du logo officiel du tournoi, de la mascotte officielle et du nom officiel du tournoi (impression de faible qualité, association graphique, non-respect de la charte graphique, etc.), et l’absence d’informations relatives aux procédures douanières, notamment en vue de faciliter l’entrée des marchandises et les équipements au Cameroun. Plusieurs actions sont recommandées à cet effet aux autorités locales afin non seulement de pallier tous les manquements observés, mais, surtout, de lever toutes les inquiétudes qui persistent.
Les dirigeants camerounais ont reçu avec beaucoup de colère la fuite de ce document et n’ont pas tardé à réagir, d’abord en publiant sur le Net des photos récentes du stade ciblé par les critiques. Elles montrent des ouvriers en plein boulot en train de finir la main courante du stade. Les travaux d’aménagement extérieur ont, eux aussi, été accélérés depuis la réception de cette lettre il y a une semaine. Selon une source camerounaise, l’entreprise canadienne Magil, qui prenait en charge le projet, a fait appel à son allié français de Razel. L’alliance entre les deux a déjà fait des miracles sur les chantiers dans les autres sites. C’est ensemble qu’ils ont attaqué les 13 derniers jours de ce mois afin de terminer les travaux à l’extérieur du stade.
En ce qui concerne le cas du stade de Bangou, le Cameroun s’est dit prêt à recevoir une équipe de la CAF pour améliorer la qualité du gazon, mais il précise qu’il a déjà pris le dossier en main en engageant une entreprise privée qui est en activité.
Des réponses concernant les autres reproches ont été données dans ce communiqué signé par le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi, qui a terminé sa lettre en précisant que « en aucun cas, l’hypothèse de la délocalisation de la cérémonie d’ouverture n’est pas envisagée et ne peut être acceptée par le gouvernement camerounais », qui a pris toutes les dispositions pour préparer le stade d’Olembe, lequel a déjà accueilli le 3 septembre dernier le match Cameroun-Malawi, avant de réclamer « le respect et la confiance » pour une bonne organisation de l’événement, ouvrant la porte à un « échange en visioconférence qui pourrait être une opportunité supplémentaire d’apporter d’autres précisions en cas de nécessité ».
- M. A.