Préoccupante est la situation qui prévaut au sein de l’USMH. Du statut de club qui pratique le meilleur football en Algérie, on passe à une équipe qui met un pied en Ligue 2 Mobilis avant même la fin de la phase aller. Il y a de quoi se poser moult questions sur le devenir à moyen terme d’El-Harrach.
L'administration harrachiemociste n'a pu trouver de solutions aux problèmes de finances, lesquelles paralysent au plus haut point la marche du club. N’ayant pas perçu le moindre salaire depuis le début de saison, les joueurs sont passés à l'acte, c'est-à-dire en boycottant les entraînements en insistant sur leurs arriérés. Les camarades de Banouh ont joué le derby face au MCA sans la moindre séance d’entraînement. Et cela se passe dans un club qui se dit professionnel ! A une journée de la fin de la première manche du championnat, les Harrachis occupent toujours cette avant-dernière place au classement avec 9 points sur 42 possibles. Le club se dirige droit vers la catastrophe. Qui est derrière cette situation ? Le moins que l’on puisse dire, le club de l’ex-Maison-Carrée est en train de payer la guerre et le conflit entre les deux anciens présidents Abdelkader Mana et Mohamed Laib.
Le blocage des comptes bancaires
Le doyen des présidents de club algériens Abdelkader Mana est pointé du doigt par les supporters de l’USMH. L’ex-président harrachi est la cause de cette situation que traverse le club cette saison. Tout le monde est au courant de la fameuse histoire de blocage des comptes bancaires de la SSPA/USMH par Abdelkader Mana. Il avait attendu le renflouement des caisses par l’argent du MJS, Ooredoo et l’ANEP, le 30 avril 2017, pour passer à l’action en déposant le nouveau registre du commerce qui portait son nom et destituer Mohamed Laib de son poste. Mana ignorait certainement les conséquences de son « grand » retour à l’USMH. Un retour qui mène finalement le club cher à tous les Harrachis vers la catastrophe. L’entraîneur Boualem Charef ayant refusé de poursuivre son aventure et de travailler sous les ordres de Mana a décidé de quitter ses fonctions. Une décision qui a provoqué une crise au sein de la formation harrachie qui avait frôlé la relégation avec l’ancien bureau sous la conduite de Mohamed Laib qui a tout fait pour sauver l’USMH du naufrage, au moment où Mana se trouvait en France. La crise ne fait que commencer finalement puisque 95% de l’effectif de la saison passé qui a saisi la CRL pour réclamer leur dû a eu gain de cause ; tous les cadres et aussi plusieurs joueurs espoirs ont rejoint d’autres formations.
Remettre les clés à Bensemra
Au moment où toutes les équipes font leur marché estival et se préparent pour la nouvelle saison, Mana provoque une AG élective pour remettre les clés à l’actuel président Fayçal Bensemra, qui poursuit le massacre entamé par ses prédécesseurs. L’arrivée d’autres actionnaires, à savoir Baghdadi, Lefki, Saàdou et Arroudj n’a rien apporté ; trois de ces quatre ont fini par laisser le président seul en refusant de travailler avec lui. L’autre erreur commise par la direction actuelle est son mercato raté. Au lieu de s’engager à retenir les joueurs qui ont saisi la CRL, les dirigeants font appel à des joueurs en manque de compétition et la majorité ont libérés par leurs clubs respectifs. Avec le revu d’effectif et une préparation d’intersaison qui était un fiasco, l’entraîneur Younès Ifticèn paye le mauvais démarrage de l’équipe en décidant de quitter l’USMH. Les deux infatigables adjoints Bechouche et Benomar assurent l’intérim jusqu’à la nomination du Tunisien Hamadi Daou, entraîneur en chef, pour succéder à Ifticen. Les efforts entrepris par l'entraîneur Daou pour tenter de remettre l’équipe sur le chemin du succès n'ont rien donné avec des joueurs démotivés vu la situation difficile qu’ils traversent sur le plan financier. Le perdant dans l'histoire sera une fois de plus le club et ses supporters qui exigent le départ de la direction actuelle. L'objectif d’assurer le maintien en Ligue 1 Mobilis s'éloigne de jour en jour, notamment après la défaite de ce jeudi face au MCA.
Les supporters, les seuls perdants
Les Harrachis risquent désormais d’être relégués au palier inférieur. Ce qui serait un véritable drame pour le club, qui, faut-il le rappeler, avait souffert par le passé en deuxième division pendant plusieurs années avant de décrocher son billet vers l’élite. Mais il semble que tout cela a été oublié par des dirigeants, qui n’ont pas été à la hauteur du club et de ses merveilleux supporters, les plus fair-play du football national. Des dirigeants plutôt pris par une bataille intestine pour le «pouvoir» pendant que les joueurs et leur encadrement technique luttent seuls devant les nombreux problèmes qui rongent leur quotidien.
- H.
Benbouteldja : «Je suis toujours intéressé d’investir à l’USMH»
Abdessamed Benbouteldja, que nous avons eu jeudi après-midi au téléphone, se dit toujours intéressé par l’idée d’investir à El-Harrach. «Non, je n’ai pas revenu sur ma décision et je suis toujours intéressé d’investir dans ce club. L’actionnaire Nasreddine Baghdadi, avec lequel je suis en contact permanent, m’a convaincu de venir acheter des actions à la SSPA/USMH. Je n’attends que l’ouverture du capital social du club pour me présenter et acheter les actions. J’ai eu une réunion avec des membres du conseil d’administration la semaine passée, depuis aucune suite n’a été donnée. Je pense que cette procédure a trop tardé, et cela ne sert pas le club. »
«Je conditionne ma venue par le départ des dirigeants actuels »
L’homme d’affaires algérien, qui se trouve actuellement en Espagne en compagnie de Nasreddine Baghdadi, impose ses conditions pour officialiser sa venue à l’USMH. «C’est vraiment regrettable ce qui se passe actuellement dans ce club. Même si cette crise fait peur, je suis toujours intéressé par l’achat d’actions. Comme je l’ai déclaré par le passé, j’ai un grand projet pour l’USMH et j’ai une seule condition. Je refuse catégoriquement de travailler avec le bureau actuel et tous les dirigeants devront se retirer. Mis à part Baghdadi et Lefki, je refuse de travailler avec les autres », a-t-il conclu.
- H.
Daou maintient le suspense
Comme nous l’avons rapporté sur ces mêmes colonnes, l’entraîneur Hamadi Daou n’est pas chaud de poursuivre son aventure à la barre technique. Dans les déclarations qu’il nous a accordées à l’issue du derby perdu face au MCA, le technicien tunisien a affiché son intention de quitter le club. Le coach n’a pas encore tranché à ce sujet, il devait se réunir hier dans la soirée avec le président Fayçal Bensemra pour être fixé sur son avenir.
- H.
Bensemra dépose une plainte contre 6 supporters
A l’issue du derby face au MCA, des supporters se sont rendus au domicile familial du président Fayçal Bensemra à Ain Naâdja pour demander son départ. Ces jeunes n’ont pas cessé de lancer des fumigènes, des feux d’artifice et aussi des projectiles sur son domicile, le traitant de tous les noms d’oiseaux. Le président, qui aurait reconnu six personnes de ce groupe de supporters, s’est rendu hier matin au commissariat pour déposer une plainte.
Il ne compte pas céder
Selon une source proche du président Bensemra, ce dernier ne cède pas à la pression, mais compte aller jusqu’au bout. Malgré la situation catastrophique que traverse le club, notamment sur le plan des résultats, et aussi les joueurs qui sont toujours en grève, Bensemra ne compte pas quitter l’USMH. «Les supporters qui exigent mon départ sont manipulés par l’ancienne direction et je n’ai aucune intention de quitter le club. Je suis confiant de dépasser cette crise et de pouvoir sauver le club », a déclaré Bensemra à ses proches.
- H.
La grève continue
Les joueurs de l’USMH, après le derby face au Mouloudia, ont décidé de maintenir leur mouvement de grève si leur situation financière ne connaît pas d’amélioration au cours de la semaine. A cet effet, les camarades de Mokrani se sont donné rendez-vous pour le week-end prochain et le jour du match face à l’US Biskra, comptant pour la 15e et dernière journée de la phase aller du championnat. Les poulains de Hamadi Daou mettent de plus en plus la pression sur leurs dirigeants qui n’arrivent toujours pas à trouver les moyens de résoudre le problème financier des joueurs qui attendent 5 mois de salaire.
- H.