Le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, était remonté hier en intervenant sur les ondes de la Radio nationale.

La colère du patron de la Ligue intervient après moins d’une semaine du coup d’envoi du mercato hivernal, il faut dire que c’est la période qui permet d’étaler au grand jour certaines pratiques qui ne sont pas pour aider la gestion des clubs et des cas litigieux entre eux et entre eux et la Ligue. Le patron de la LFP a évoqué les dossiers déposés au niveau de la CRL qui doit trancher et libérer des joueurs, les clubs n’arrivant toujours pas à assurer les salaires de leurs employés, et les instances n’arrivent pas elles aussi à suivre, pour l’ancien président du CRB, la solution sera de recourir à une pratique conseillée par la FIFA. « Au lieu d’interdire le recrutement je suis pour ce qui est appliqué au niveau de la FIFA, c’est la défalcation de points, la CD traite le dossier, et au-delà de la période où le club est averti, s’il ne paye pas on procède à la défalcation des points, après c’est la rétrogradation, c’est comme ça qu’on va pouvoir régler le problème, il faut penser à cette étape car quand on voit des clubs qui négocient avec des joueurs à des salaires mirobolants c’est inadmissible. »

« J’ai moi-même réglé le problème des Mauritaniens avec le président de Biskra »

Kerbadj est revenu sur le problème des étrangers en évoquant le cas des deux joueurs mauritaniens de l’US Biskra, ces deux joueurs ont été séquestrés récemment et on les a privés de leurs passeports, et même de leur argent, le patron de la Ligue a affirmé qu’il a fallu qu’il intervienne en personne pour que le cas soit réglé. «Ce sont des joueurs recrutés par l’USB, j’ai été abordé par le président de la fédération mauritanienne lors de mon voyage en Egypte pour la réunion au niveau de la CAF, il m’a remis un courrier qui était adressé au président de la fédération algérienne, à travers lequel les Mauritaniens dénonçaient ce que les joueurs subissaient à Biskra, au point ou ils précisaient qu’ils ont vu leurs passeports confisqués et n’ont pas été payés, vivant une situation catastrophique, et dès que je suis rentré, j’ai appelé le président de l’USB qui m’a promis de régler ce problème là et de régulariser la situation de ces joueurs. »

«Ekedi et Bernabas n’ont fait qu’attirer des problèmes à la JSK et au MCA »

Le responsable des Ligue1 et Ligue 2 Mobilis a enchaîné en défendant la décision de l’ancien président Raouraoua qui avait interdit carrément le recours aux joueurs étrangers, Kerbadj, fidele à ses positions, trouve que les joueurs qui arrivent chez nous, et malgré les critères arrêtés, n’apportent que des problèmes. «Cette situation explique pourquoi l’ancien bureau avait bloqué le recrutement des étrangers, ce n’était pas par racisme vis-à-vis les étrangers, juste que les conditions n’étaient pas réunies pour recruter des étrangers, car ça porte atteinte à l’image du pays et de la FAF quand le joueur se plaint aux instances internationales, aussi on avait dit qu’il fallait qu’ils soient internationaux, mais à l’arrivée des dates FIFA à l’exception d’un ou 2 cas personne ne reçoit la convocation, les joueurs recrutés jusqu’à maintenant, qu’est-ce qu’ils ont apporté à nos clubs ? Ekedi qui attire les problèmes à la JSK et qui est sur le point d’être libéré, le Nigérian du MCA (NDLR, Bernabas) il y avait une guerre à l’époque entre Hannachi et le MCA pour ce joueur, finalement il n’a rien donné, d’autres éléments aussi n’ont rien donné. »

«Outré par les sommes que nos clubs offrent à des non-internationaux »

Le mercato a ouvert ses portes, et c’est déjà la ruée vers les joueurs que l’on s’arrache parfois monnayant des sommes faramineuses, certains éléments sont même payés en euro, Kerbadj tire la sonnette d’alarme, il trouve que ces éléments n’ont pas le niveau requis pour percevoir de telles indemnités, d’autant plus qu’ils ne sont même pas internationaux. «Je suis choqué et outré en voyant 30 000 à 40 000 euros offerts à des joueurs qui ne sont même pas internationaux, au moment où le pays traverse une crise financière, des joueurs qui n’ont même pas une place en sélection on leur propose 400 ou 500 millions par mois, c’est inadmissible » dira Kerbadj avant d’évoquer le cas de Mokrani le gardien de l’USMH (il a signé hier à la JSS), ce dernier n’a pas touché son argent depuis près d’une année. « L’autre jour j’étais choqué par le cas du gardien Mokrani de l’USMH qui a dit que cela fait 11 mois qu’il n’ai pas été payé. »

« Le TAS doit nous aider en traitant les dossiers plus rapidement »

La FAF version Raouraoua avait choisi de donner le plein pouvoir à la CRL, l’actuel BF a changé la donne, Kerbadj lance un appel aux responsables du Tribunal des sports les sollicitant de traiter plus rapidement d’éventuels recours des joueurs afin que la LFP puisse intervenir. « Oui, aller au TAS bloque les décisions de la CRL, à un certain moment on avait stoppé ceci, car les clubs recourraient à ça pour gagner du temps, ça fait traîner l’affaire 2 à 3 mois, on a donc supprimé cela, et les décisions de la CRL étaient applicables, et pas passibles d’un recours au TAS, mais il y a toutefois des délais, actuellement déjà il y a des dossiers hors délais, d’autres qui sont dans les normes, par conséquent, je demande au TAS d’être un peu plus expéditif, de traiter les dossiers plus rapidement, car si ça traîne on ne pourra plus faire grand-chose. »

« J’ai dit au MJS et au wali d’Alger : donnez-nous les stades de Rouiba et Koléa »

La LFP a trouvé du mal à gérer les dossiers de domiciliation lors de la phase aller, au point où certains matches de clubs pros avaient été programmés dans des stades même pas homologués pour les 2 premières divisions, à l’image d’un match entre le RCK et l’ASO joué à Réghaïa, Kerbadj tire la sonnette d’alarme encore une fois en abordant le sujet des infrastructures, il parle du cas du stade de Rouiba fermé depuis 2 ans pour des travaux de rénovation mais qui n’ont pas été achevés, sans oublier la catastrophe qu’est le stade de Koléa. «Cela peut rassurer d’entendre parler des projets en construction pour l’avenir, mais ce qui m’intéresse c’est la saison actuelle, je tire la sonnette d’alarme maintenant, j’en ai parlé au MJS et au wali d’Alger, je leur ai dit texto : donnez-nous les stades de Rouiba et de Koléa, ça fait 2 ans pour Rouiba, si on avait construit un nouveau stade il serait prêt maintenant,  et 10 ans presque pour Koléa,  depuis 2007 ou 2008 qu’il n’est plus opérationnel, depuis que Benchikha était à la tête des A’, on avait joué contre la Libye dans ce stade, c’était le dernier match, pour moi l’Etat qui construit une infrastructure qu’on ne pourra pas utiliser, il s’agit d’un abus de biens sociaux, on ne sait même pas pourquoi il est fermé », a-t-il soulevé le problème, une doléance qui ne devrait pas aller dans l’oreille d’un sourd, le ministre de la Jeunesse et des Sports ayant promis d’intervenir.

1. M. A.