Ancien président du CRB et de la LFP et fin connaisseur des rouages du football algérien, Mahfoud Kerbadj craint le pire pour son ancien club et tire la sonnette d’alarme. Dans ce qui suit il nous donne son avis sur ce qui se passe au Chabab.
Interrogé par nos soins, hier, s’il est au courant des raisons qui ont poussé le président Hadj Mohamed à vouloir se séparer des services de son DG, Ahmed Djaffar, Kerbadj répond : «Je n’en ai été informé que par le biais de votre journal et autres organismes de presse nationale, et ce, pour vous dire que depuis une bonne période je me suis complètement débranché de ce qui se passe dans notre football. Au même titre que les supporters, j’étais très surpris d’apprendre que Bouhafs a lâché Ahmed Djaffar en ce moment précis. C’est une décision incompréhensible et qui n’a aucun sens d’autant plus que ce jeune-là fait presque tout pendant ce mercato. Comment ce président va-t-il faire maintenant pour calmer les esprits et éviter l’exode des nouvelles recrues. Bouhafs doit se mettre dans la tête qu’il n’est ni Berlusconi ni Bernard Tapis pour se mettre ce genre de chose, et franchement, face à ce qui se passe je crains que le CRB connaisse le sort de l’OMR. Le club connaît un danger sans précédent.»
«Bouhafs refuse de me répondre, pourtant quand il a besoin de moi c’est lui qui me sollicite»
Par ailleurs, Kerbadj affirme que Bouhafs refuse de lui répondre au téléphone, et ce, depuis une assez longue période. «En apprenant ce qui s’est passé, j’ai essayé de l’appeler, en vain. Je lui ai même envoyé un message, mais je n’ai reçu aucune réponse de sa part», affirme Kerbadj avant de poursuivre : «Je ne comprends pas pourquoi il fait tout ce manège, et pourtant quand il a besoin de moi c’est lui qui me sollicite. Lors du dernier match contre la JSS de la dernière saison, il s’est même déplacé pour venir me demander une aide financière, dont il avait besoin pour assurer le déplacement vers Béchar, que je ne lui ai pas refusée, mais dès qu’il n’a plus besoin de moi il fait ce qu’il veut.»
«On doit l’éjecter du CRB»
Pour Kerbadj, la seule solution pour sauver le CRB est de destituer Bouhafs. «Pour la première fois que je vais prendre une position par rapport à ce qui se passe au club, j’affirme qu’on doit absolument l’éjecter du CRB», a tonné Kerbadj avant d’ajouter : «Si on ne fait rien c’est le CRB qui risque de s’effondrer. On doit mettre fin à ce désastre. Ce grand club ne mérite pas ce qu’il est en train de connaître. Ça doit cesser.»
«Il a terni l’image du club»
A propos du souhait des nouvelles recrues de résilier leurs contrats, Kerbadj déclare : «Il fallait s’attendre à cela, puisque Bouhafs a terni l’image du club et l’a complètement discrédité. Avant lui, ce sont les joueurs qui rêvaient de porter le maillot de ce grand club et ça arrivait même que des joueurs à qui le club devait jusqu’à 7 mois de salaire de renouveler leurs contrats sans qu’ils ne perçoivent aucun sou dans l’immédiat. Cela est arrivé lorsque j’étais président. Je pouvais convaincre n’importe quel joueur que par une simple parole, et ce, parce qu’il y avait un rapport de confiance et que le club était crédible. Mais ce président ne prend même pas la peine d’aller à la rencontre des nouvelles recrues. C’est fou ce qu’il est en train de faire.»
- B.
Bouhafs met la santé du club en péril
En raison de sa gestion anarchique et de sa surprenante décision de se défaire d’Ahmed Djaffar, le président Mohamed Bouhafs met le CRB en grand danger.
Le Chabab déborde de problèmes. Il y a d’abord le problème qui consiste en la gestion anarchique de Mohamed Bouhafs qui ne veut non seulement faire confiance à personne pour lui gérer ses affaires au club, mais il s’aventure un peu partout sans se soucier de ce qui devrait s’accomplir pour que le CRB puisse être en bonne santé d’une manière durable. Face à cette gestion versatile, les problèmes s’amplifient de jour en jour, puisqu’au lendemain du départ éventuel d’Ahmed Djaffar, les nouvelles recrues qui sont assez nombreuses (17) souhaitent toutes partir en raison des avances financières qui n’ont toujours pas été versées et surtout en raison du manque de crédibilité de la direction du club. Ces joueurs craignent donc le pire s’ils restent, chose qu’ils veulent éviter d’autant plus que celui qui les a recrutées est sur le point de partir.
Pour faire face à ce problème et pour régler les dettes envers la CRL, les dirigeants devraient mettre le paquet. Au moins 12 milliards de centimes pour remettre de l’ordre. Sinon, le CRB se fera infliger de lourdes sanctions, entre interdiction de qualifier ses nouvelles recrues ou défalcation de points en prévision de la nouvelle saison. Ce grand club qu’est le CRB est carrément à l’agonie ! Sa situation est très inquiétante.
- B.
Joueurs et entraîneur paniquent
Suite à ce qui s’est produit entre Bouhafs et Ahmed Djaffar, l’équipe fanion du CRB risque de vivre de très mauvais jours.
Ce qui aggrave davantage la situation est le fait que rien ne soit clair au sein du club. En plus du non-paiement des salaires par la direction, au sein de l’équipe fanion personne ne sait vraiment ce qui se passe réellement au niveau de la direction. Certes, tout le monde a appris, au même titre que la presse et les supporters, qu’il y a eu un désaccord entre Bouhafs et Ahmed Djaffar, mais ni les joueurs et ni même l’entraîneur ne sont au courant du moindre détail à propos de la suite des événements. Ceux qui composent l’équipe vont carrément vers l’inconnu et craignent le pire puisque ni le président ni un autre responsable du club n’ont pris le soin de les rassurer. C’est donc la panique générale au sein de l’équipe et le scénario d’un départ massif des joueurs et même de Bougherara n’est pas à écarter.
Il n’y aura pas de reprise aujourd’hui
Ce qui amplifie la peur des joueurs et de l’entraîneur, c’est également le fait que la séance d’entraînement de la reprise ne soit pas encore confirmée. Il était initialement prévu que la reprise ait lieu aujourd'hui, mais à la suite de l’incident qui est survenu dans la soirée de lundi à mardi, tout a changé. La reprise est donc reportée à une date ultérieure sans qu’elle ne soit connue.
Les joueurs ont peur pour leur argent, ce qui est tout à fait compréhensible, et ont peur surtout de vivre un calvaire durant la saison s’ils n’aient pas le courage de prendre une décision immédiate, à savoir celle de ne plus être sous la coupe de Bouhafs.
Les jours de Bougherara sont comptés ?
Contacté par nos soins hier, Liamine Bougherara nous a expliqué que la situation est beaucoup plus compliquée que les gens ne le pensent. «En tant qu’entraîneur, je vois les choses d’une manière complètement différente», a-t-il expliqué avant de poursuivre : «C’est le flou total, je ne sais absolument pas où vont les choses. Personne ne m’a contacté, et donc même pour mettre en place un plan à suivre il m’est quasiment impossible de le faire, parce que accepter de travailler dans des conditions aussi catastrophiques est contradictoire par rapport à mes principes. Je ne suis venu au CRB pour l’argent, si je suis là aujourd’hui c’est avec l’unique objectif de réussir, et dans de telles conditions, il me sera impossible de gérer le groupe et de pouvoir bien avancer dans mon travail, et donc ce ne sera pas possible de réussir. Si on ne met pas les choses au clair d’ici demain (ndlr : aujourd’hui), il se pourrait que je prenne la décision de partir. J’avoue que je suis complètement confus. Je ne comprends rien dans ce qui se passe.»
- B.