Son nom circulait depuis plusieurs semaines. Pour beaucoup de spécialistes, le retour d’Omar Ghrib sur le devant de la scène du football national en général et du Mouloudia d’Alger an particulier était dans l’air.
Cela s’est confirmé hier suite à son installation de façon officielle à la tête du vieux club algérois. Il remplace ainsi Kamel Kaci-Saïd, deux ans après avoir quitté le club phare de la capitale. Une décision surprenante de la part de la Sontarach, qui avait pourtant installé, il y a quelques jours, Zoubir Bachi et sa nouvelle équipe dirigeante pour gérer les affaires courantes du vieux club algérois jusqu’à la fin de la saison. Le retour d’Omar Ghrib, 2 ans après sa radiation à vie du monde du football, constitue un éternel recommencement puisqu’il avait été remplacé par Kaci-Saïd après la demi-finale de la coupe d’Algérie perdue face à l’ES Sétif en 2017. Un retour par la grande porte, intronisé par la plus grande entreprise du pays.
"Tu enlèves Kaci, tu places Omar, tu enlèves Omar, tu places Kaci…"
Il faut dire que le poste de responsable de la section football au Mouloudia d’Alger a toujours été un poste important. Sa nomination dépasse le CA. Tout le monde sait comment Ghrib a été "parachuté" la première fois et comment il a été débarqué suite à la fameuse histoire des médailles avant de revenir une deuxième fois. Tout le monde sait aussi comment Kaci-Saïd a été placé pour remplacer Ghrib avant d’être limogé une première fois. Ce dernier avait même porté son affaire en justice surtout avec le conflit avec l’ancien président du conseil d’administration du MCA, Boumela. Cette histoire n’a pas empêché la Sonatrach de refaire appel à Kaci-Saïd. Après deux ans à la tête du club, il cède encore une fois sa place pour un éternel recommencement avec le retour d’Omar Ghrib. La question qui se pose, c’est pourquoi avoir débarqué Omar qui avait réussi cette année-là une belle saison, pour le nommer 2 ans après ?
Bachi ne digère pas
Pourtant, les responsables de la compagnie pétrolière étaient sur le point de faire signer le contrat à Bachi et ses assistants ; ils ont même tracé ensemble une feuille de route pour la gestion des affaires courantes. Devant cette situation, les membres du nouveau directoire ont d’abord brandi la menace de jeter l'éponge plus tôt que prévu. Mais voyant que les choses n’évoluent pas, ils ont décidé de ne pas travailler avec Ghrib. Ils ont démissionné. «S’il est officiellement installé, je démissionne», a indiqué Bachi. Des membres du conseil d'administration auraient souhaité renforcer le directoire en question par les services de l'ancien DG du club, Omar Ghrib. Mais, comme Bachi, le président du directoire et la majorité des membres de cette instance n'entretiennent pas de bons rapports avec Ghrib. Ils se sont opposés catégoriquement à cette idée, allant jusqu'à menacer de partir. C'est dire qu'au Mouloudia, on n'est pas encore sorti de l'auberge.
Ilyès Nassim
Bataille par conférence de presse interposée
Les justificatifs des antagonistes
Une première probablement dans les annales du football algérien où deux rivaux se succèdent dans deux conférences de presse distinctes pour justifier leur présence. Hier, les membres de l’équipe dirigeante installée par la Sonatrach il y a à peine quelques jours ont été les premiers à intervenir au siège du club pour parler des derniers évènements qui ont accélérer la nomination d’Omar Ghrib à la tête de l’équipe de football. Les membres du directoire se sont sentis offensés par cette décision émanant du premier responsable de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould-Kaddour. Etaient présents à la conférence de presse, Zoubir Bachi, en tant que premier responsable, Abdelouahab Zenir, Youcef Farhi. Il y avait également le représentant de la Sonatrach, Mohamed Hirèche, président du conseil d’administration.
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