Jamais la Ligue de football professionnel (LFP) et son premier responsable de l’instance Abdelkrim Medouar n’ont été aussi critiqués. Après avoir consommé ses divergences avec les clubs de la Ligue 1, puis avec certains membres de son bureau, Medouar fait face à la grogne des clubs de la Ligue 2.
La Chambre nationale de résolution des litiges (CRL) a dévoilé des chiffres hallucinants des dettes sous lesquelles croulent les clubs professionnels de deuxième division. En effet, les dettes des clubs de la Ligue 2 sont estimées à 50 milliards de centimes et 15 équipes sur 16 sont interdites de recrutement. Hormis l’Olympique d’Arzew, le seul club de la Ligue 2 à n’avoir pas de dette, tous les autres sont interdits de recrutement lors de ce mercato d’hiver. Ce qui a suscité l’inquiétude des présidents de club qui ont forcé la main à la Ligue de football professionnel (LFP) pour prendre une décision, presque historique, puisque la 14e journée a été tout simplement ajournée. Cela s’est décidé lors de la réunion du bureau de la ligue vendredi dernier : la Ligue avait donc pondu un communiqué sans aucune explication. «Après un large débat et une concertation de ses membres, le bureau de la LFP a décidé de répondre favorablement à la demande des présidents de Ligue 2 concernant le report de la 14e journée du championnat de Ligue 2 programmée ce samedi 7 décembre 2019. La Ligue de football professionnel a décalé cette journée au 14 décembre et la 15e journée au 18 décembre 2019», pouvait-on lire.
L’ASO interdit de recrutement ! Y a-t-il un lien ?
Ainsi, la 14e journée aura lieu le 14 décembre, alors que la 15e se déroulera trois jours après, soit avant le tirage au sort des 1/32 de finale de la Coupe d’Algérie. Il faut savoir que les présidents de club de la Ligue 2 ne veulent pas rester sans réaction. Ils envisagent de programmer une autre réunion avant le tirage au sort de la Coupe d’Algérie, prévu le 20 décembre. Medouar, qui a souvent nagé à contre-courant avec des idées divergentes, semble tout simplement favorable à la démarche des présidents de club qui demandent tout simplement une solution aux dettes. Les responsables de club n’arrivent plus à gérer cette situation compromettante. Ils souhaitent que ces dettes soient épongées afin de repartir sur un bon pied. Comme l’ASO Chlef fait partie des clubs interdits de recrutement en Ligue 1, peut-on dire que l’attitude du président de la LFP a un lien ? Tout est possible surtout que les conditions du professionnalisme seront plus strictes à partir de la saison prochaine et on s’attend à un changement de système de compétition.
Le président de la LFP se mouille encore
Il ne se passe pas un évènement sans que le président de la LFP ne soit mêlé, allant même jusqu’à s’afficher en mode de guerre même si elle n’est pas déclarée de manière officielle. Les différentes réunions des membres du bureau de la Ligue ne passent pas inaperçues, qu’il soit présent ou absent. La dernière s’est déroulée non sans encombre et, cette fois, la présence de Medouar était presque passive puisqu’il a, sans l’afficher ouvertement, montré une attitude favorable au mouvement de grève des présidents de club de la Ligue 2. Il faut dire que cette situation arrange quelque peu ses affaires. Il faut prendre en considération que sept clubs de la Ligue 1 se retrouvent dans la même situation que ceux de la Ligue 2. On citera le NA Hussein Dey, l'ASO Chlef, l’US Biskra, le NC Magra, la JS Saoura et l’USM Bel-Abbès. Le président Medouar, qui agit d’une manière unilatérale, aura un dossier de plus à gérer.
Ilyès N.