L'ancien gardien international et actuel entraîneur des gardiens de la JSK, Aomar Hamenad, estime que la seule solution pour le moment pour lutter contre la propagation de cette pandémie qui fait des ravages dans le monde est de respecter les mesures de confinement. Il avoue que la situation devient de plus en plus inquiétante et que les gens doivent appliquer les consignes et les directives des spécialistes pour éviter le pire. Le natif de Mekla appréhende grandement l'état d'esprit de ses trois gardiens à la reprise et avec quel état d'âme ils pourraient reprendre la compétition, eux qui sont loin des terrains à la suite de l’arrêt des entraînements collectifs.
Le coronavirus continue à faire des ravages dans plusieurs pays dont l’Algérie, comment vivez-vous cette situation ?
Comme tout le monde, je suis en confinement. Il faut respecter les mesures de confinement, car si chacun reste chez soi, il n'y aura pas beaucoup de contaminations et les hôpitaux ne seront pas débordés comme c'est le cas dans les autres pays, notamment en Europe. Chez nous, chaque jour, il y a des cas de contamination et des décès.
Les directives données par les autorités sanitaires doivent être appliquées pour éviter la catastrophe au pays.
Par rapport aux autres pays, comme la France, l’Italie et l’Espagne, en Algérie on n’a pas attendu longtemps pour aller au confinement…
Oui, chez nous, on a vite compris le risque de cette pandémie, ce qui a poussé les autorités à prendre des mesures de confinement pour éviter le cas de l’Italie et de plusieurs autres pays. Mais malgré cela, on enregistre quotidiennement des cas positifs et la situation fait vraiment peur. Comme je viens de le dire, les gens doivent rester chez eux. Souffrir de confinement que de mettre la vie des autres en danger.
Il y a toujours des gens inconscients qui ne prennent pas les choses au sérieux…
Malheureusement, c’est le cas. Malgré tout ce qui se passe et le nombre des contaminés qui ne cesse d’augmenter que ce soit chez nous ou ailleurs, il y a certaines personnes qui prennent les choses à la légère. Ces gens représentent un danger pour leurs familles et pour tous les citoyens. De mon côté, je leur conseille d’appliquer les mesures de confinement et rester chez eux pour éviter la propagation. La seule solution en ce moment pour lutter contre la propagation de cette pandémie est le confinement.
Comment vivez-vous au quotidien cette pandémie du coronavirus ?
Confiné chez moi comme la plupart des Algériens. Je suis toujours avec mes enfants et c’est l’ennui total. Je passe mon temps à suivre l’actualité à la télévision et sur les réseaux sociaux. Je me suis inscris dans un site spécialisé dans les entraînements des gardiens de but et je suis tout le temps en contact avec des amis étrangers qui sont également des coachs de gardiens de but. On profite pour échanger les idées, notamment durant cette période d’arrêt de la compétition et des entraînements collectifs. Sinon, on n’a pas d'autre choix que d'attendre que la situation s'améliore.
Vous avez tracé un programme d’entraînement aux trois gardiens, vous êtes certainement en contact avec eux…
Oui, je suis tout le temps en contact avec eux et j’essaye de les motiver à distance. Mais vraiment c’est difficile pour un gardien de garder sa forme durant cette période. En plus, comme vous le savez et contrairement aux joueurs européens, nos joueurs ne disposent pas de moyens chez eux pour s’entraîner et garder la forme durant cette période. Je réponds à leurs questions et je fais de mon mieux pour les orienter et les aider à appliquer ce programme afin de garder la forme. On insiste sur la nécessité de respecter le confinement, se protéger et aussi bien appliquer le programme d’entraînement. Jusque-là, ils travaillent sérieusement.
L'entraînement individuel devient lassant pour les joueurs…
Naturellement, parce que le joueur a toujours besoin de l’ambiance du groupe et la motivation en présence des entraîneurs. Il faut savoir que quand un joueur travaille avec le groupe, ce n'est pas ennuyeux, il y a l'ambiance. Cependant, vu la conjoncture actuelle, ils n’ont pas le choix. Il faut respecter le programme qu’on leur a tracé, c'est très important en prévision de la reprise.
Si la situation perdure encore, ce sera impossible de reprendre la compétition, le 5 avril prochain…
Je pense que les autorités vont prolonger la période de confinement et l’arrêt de la compétition. Pour fixer la date de la reprise, il faudrait d'abord consulter les spécialistes dans le domaine de la santé et la décision dépasse les techniciens et les acteurs du football. On n’a pas le choix, il faut appliquer ce qui sera décidé. Je pense que le football passe en dernier et les vies des citoyens sont au-dessus de tout.
Votre avis sur le parcours de l’équipe jusque-là ?
L’équipe a réalisé un bon parcours jusque-là. On est toujours dans la course au titre et à huit journées de la fin. L’équipe est en nette progression, mais on ne sait pas dans quel état de forme les joueurs seront à la reprise. Il reste huit matchs à jouer, il faut assurer à domicile et négocier les rencontres en déplacement pour terminer parmi les deux premiers au classement. Le dernier match nul réalisé à Sétif nous permet de rester dans la course au titre et ne pas être devancé par les autres concurrents.
Un message à passer au peuple algérien…
Je pense qu’on a assez parlé du coronavirus, le confinement et la sensibilisation des gens, mais sans penser aux médecins et aux infirmiers qui souffrent durant cette période. Je tiens à rendre hommage au corps médical et paramédical et le féliciter pour tous les sacrifices dont il fait preuve chaque jour. On doit les aider dans leur mission en respectant les mesures de confinement. Si tout le monde respecte les mesures sanitaires, il n'y aura pas beaucoup de victimes. Je profite de l’occasion pour souhaiter un prompt établissement aux malades et présenter mes condoléances aux familles des victimes de cette pandémie à travers le monde entier.
- H.