Titulaire indiscutable cette saison et auteur de très bonnes performances, le latéral droit du Chabab a choisi Compétition pour parler de son quotidien durant le confinement, du programme individuel qu’il suit à distance, mais pas que. Il revient sur le parcours effectué jusqu’à présent et espère bien que le championnat reprendra. Il aborde aussi son avenir et assure qu’il donnera la priorité à son club employeur dans la mesure où il ne manque de rien et qu’il a tout pour réussir.
Comment se passent les journées de Boulekhoua actuellement ?
Je dirai que ce sont des journées d’un citoyen tout à fait normal qui n’a aucunement rien à voir avec le football. Je suis toujours à la maison et je ne fais pas grand-chose. Je ne sors quasiment pas de la maison mis à part lorsque c’est important, histoire de faire des achats ou rapidement aller voir la famille. Sinon, je fais tout ce qu’il faut pour respecter les consignes de sécurité et de prévention par rapport à la maladie qui gagne du terrain et qui reste un danger pour tout le monde.
Sur le plan psychologique, ça ne doit pas être évident…
Non, sincèrement, ce n’est pas du tout facile. Tout a changé en un laps de temps très court. On avait des habitudes bien définies avec notamment les séances d’entraînement, un train de vie bien différent ; maintenant, tout a basculé en quelques jours. Alors oui, ça change beaucoup, mais ce qui est encore plus contraignant, c’est cette espèce de routine qui s’est installée. Les jours passent et se ressemblent et cela fait qu’on pourrait même perdre la notion du temps. Toutefois, je sais que cela est important et que si la situation est ainsi, c’est qu’il y a vraiment péril en la demeure.
Le fait de ne pas trop sortir ne vous gêne-t-il pas ?
Pas du tout. D’abord, même à Alger, je ne sors pas beaucoup. Mes déplacements se limitent à l’entraînement, les courses et le trajet entre le stade et la maison. Sinon, je ne sors pas beaucoup. Maintenant, je suis à Ain Beida ; c’est presque la même chose puisque je sors aussi pour m’entraîner et une fois la séance terminée, je rentre directement à la maison.
Vous en parlez avec vos camarades ?
On a échangé via les réseaux sociaux et eux aussi n’ont pas le choix et savent très bien que c’est une situation assez exceptionnelle et difficile à la fois. Donc, on ne peut rien faire du tout. On est en train de subir cette situation comme tout le monde ; donc, il faut se montrer patient et essayer de faire le nécessaire pour gérer tout cela. Encore une fois, je dois dire que ce n’est pas du tout évident.
La reprise ayant été décalée, comment avez-vous accueilli la nouvelle ?
Je pense que personne ne s’attendait à ce que la compétition reprenne à la date du 5 avril. C’était trop peu probable ; je dois dire dans ce sens que nous étions quelque peu préparés à cette éventualité, d’où le fait qu’on n’a pas été vraiment surpris par cette histoire. De plus, comme vous avez pu le constater, les choses n’ont pas vraiment évolué par rapport au volet sanitaire ; à partir de là, je pense que ce nouveau report est somme toute logique.
Vous suivez, à l’instar de vos camarades, un programme individuel ; comment ça se passe ?
Le plus normalement du monde. Le staff technique nous fait parvenir le programme et on essaye de faire tout ce qu’il faut pour le suivre comme il se doit. Me concernant, je m’entraîne que ce soit à la maison ou sur un terrain tout près de la maison. Des fois, je fais mes séances le matin et des fois l’après-midi, c’est selon l’envie.
Pour le moment, le confinement partiel est à partir de 19h à Ain Beida ; que ferez-vous s’il est généralisé ?
Alors là, pas de souci, mais alors pas du tout. Je sais que la possibilité de passer à un confinement général est bien envisageable, c’est pour cette raison que je me suis équipé. Dernièrement, j’ai investi dans du matériel sportif, notamment en acquérant un tapis roulant et autres matériels d’entraînement. Donc, de ce côté-là, je ne me pose aucune question puisque je suis maintenant tranquille et je peux même ne plus sortir du tout de la maison et m’entraîner tout le temps chez moi.
Suivre le programme, c’est bien, mais pensez-vous que cela est suffisant ?
Malheureusement, ça ne suffit clairement pas. Jusque-là, on s’entraîne pour maintenir la forme, mais ça ne sera pas du tout suffisant pour reprendre directement la compétition. Tout le monde risque des blessures dans ce cas. A mon avis, il n’y a aucune chance que ça soit ainsi car toutes les équipes auront besoin de temps pour bien préparer la reprise de la compétition officielle, et cela demande un minimum de temps.
Justement, un stage serait-il bénéfique ?
Ceci est une évidence. L’entraînement individuel ne ressemble en aucun cas à une séance collective où l’on peut tout passer en revue avec le physique, le tactique et les exercices avec ballon. C’est pour dire qu’il est vraiment important de faire un stage bloqué afin de nous préparer convenablement car il faudra quasiment tout refaire, je parle de fraîcheur physique.
Apparemment, l’entraînement collectif vous manque…
Bien sûr que ça me manque car ça n’a rien de semblable ; mais bon, c’est comme ça pour le moment, mais j’espère que ça va changer rapidement.
Espérez-vous toujours la reprise des entraînements ?
Effectivement, j’ai l’intime conviction qu’on peut reprendre le championnat et faire le nécessaire pour que tout se passe bien. On a fait un très bon parcours depuis l’entame de la saison qui nous a d’ailleurs menés vers la première place qu’on occupe depuis assez longtemps. Lorsque les conditions le permettront, on espère reprendre et continuer à nous battre pour cette fin de saison et atteindre nos objectifs.
Sur un plan personnel, comment jugez-vous votre rendement ?
Je pense que chaque fois qu’on a fait appel à mes services, j’ai toujours tout donné sur le terrain pour apporter le plus. Cependant, ce n’est pas à moi de juger mes performances car il y a un coach en place qui est mieux placé.
Abordons un sujet important ; vous êtes en fin de contrat avec le Chabab…
Effectivement, mon contrat arrive à son terme à l’issue de la saison, mais pour l’heure, j’avoue ne pas beaucoup y penser car je suis focalisé sur mon entraînement.
Y a-t-il eu une approche de la part de la direction ?
Effectivement, peu avant que le championnat ne soit suspendu, j’ai eu une petite discussion avec les dirigeants. Ces derniers m’ont juste dit qu’ils voulaient prolonger mon contrat. Il n’y a pas eu de suite à cause de ce qui s’est passé.
Et vous, vous êtes dans quel état d’esprit ?
Pour moi, les choses sont très claires. La priorité ira clairement à mon équipe. Mon souhait premier est de rester au Chabab la saison prochaine. D’ailleurs, je sais que je ne trouverai pas mieux. Je suis dans un grand club, on a un très bon groupe, un excellent coach et une direction très juste envers les joueurs. Donc, je ne pense pas trouver mieux. Une fois cette situation sanitaire surmontée, on en parlera avec la direction ; on verra ce qui va se passer. Mais encore une fois, priorité absolue au CRB.
- Z.
Réunion Korichi - Dumas - Amara
D’après les dernières informations qui nous sont parvenues, le premier responsable de la barre technique algéroise Franck Dumas ainsi que le manager général Toufik Korichi devraient se réunir prochainement avec le PDG via vidéoconférence. Il serait question d’aborder l’actualité concernant l’équipe, notamment les entraînements que suivent les joueurs actuellement, mais aussi un état des lieux sur le matériel qu’ils ont à leur disposition pour bien travailler. Nos sources nous ont également fait savoir que la question relative aux salaires devrait être également abordée au cours de ce conclave qui devrait à priori se tenir dans quelques jours, comme nous l’a assuré ladite source.